Même si l'acné hormonale est le résultat de l'action des hormones sexuelles mâles (androgènes), elle désigne plus précisément l'acné des femmes adultes. Alors qu'après la puberté, les taux d'hormones se stabilisent chez les hommes, ils fluctuent encore chez les femmes. En effet, bien que ce problème de peau concerne jusqu'à 40% des adultes à partir de 25 ans, 75 à 80% des femmes entre 25 et 40 ans sont particulièrement sujettes à ce type d'acné.
Elle s'illustre par l'apparition de différents types de boutons sur le visage à des moments particuliers, notamment pendant le cycle menstruel (avant ou pendant les règles), pendant la grossesse, parfois à la ménopause ou encore en période de stress. On emploie ainsi moins ce terme chez les hommes, car ils ne subissent pas de nombreux changements hormonaux tout au long de leur vie.
Comment savoir que j'ai de l'acné hormonale ?
Vous souffrez peut-être d'acné de type hormonal :
Si les boutons se concentrent sur la zone basse du visage, autour de la mâchoire, du menton et du cou ;
Si vous présentez des imperfections du type boutons rouges (papules), boutons blancs (pustules), nodules ou des micro-kystes douloureux, causées par des inflammations cutanées.
Si les poussées de boutons arrivent de manière cyclique ou suite à une perturbation hormonale connue, c'est-a-dire que les éruptions cutanées se déclenchent ou s'intensifient durant la phase prémenstruelle et les règles, contrairement à l'acné juvénile qui disparaît une fois la puberté terminée. Elle peut également survenir à des évènements particuliers, tels qu'une grossesse, à la ménopause ou à l'arrêt de la pilule contraceptive.
Pourquoi j'ai de l'acné hormonale ?
Les poussées d'acné peuvent être liées à plusieurs facteurs, dont les variations hormonales. En effet, des changements dans la production de certaines hormones stimulent les glandes sébacées pour qu'elles produisent une grande quantité de sébum (séborrhée). Or, ce déséquilibre cutané constitue un lieu idéal à la croissance de Propionibacterium acnes, à l'origine d'une inflammation du follicule pilo-sébacée et du derme environnant.
Un surplus d'hormones androgènes circulants dans le sang, des hormones sexuelles mâles dont les principaux sont la testostérone et la dihydrotestostérone (DHT), a son importance dans l'apparition de l'acné hormonale. En effet, il s'agit des hormones principales qui contrôlent l'activité des glandes sébacées au niveau de toute la surface de la peau. Chez la femme, les androgènes sont sécrétés en petite dose de manière physiologique. Or, dans certaines situations, la production d'androgène est excessive :
Arrêt de la pilule contraceptive : Certaines catégories de contraceptifs oraux sont parfois utiliser pour améliorer l'acné, car ils permettent de réduire les poussées d'acné. Il s'agit notamment des oestroprogestatives (ou pilules combinées) qui bloquent l'ovulation en se substituant aux hormones naturellement produites par le corps. Or, en absence d'ovulation, la production d'hormones androgènes diminue, en plus de contrebalancer avec l'effet booster d'acné de la progestérone. Avec l'arrêt de la pilule, la sécrétion de testostérone dans l'organisme reprennent à grande échelle accompagnée d'une poussée d'acné hormonale quelques semaines à quelques mois après l'arrêt de la contraception.
Note : D'autres contraceptifs du type progestatives peuvent quant à eux augmenter le taux de testostérone et par conséquent favoriser l'acné.
Cycle menstruel : S'il y a un moment où les éruptions cutanées sont particulièrement intenses, c'est peu avant le début des règles voire pendant, moment où les taux d'oestrogène et de progestérone sont au plus bas alors que la testostérone, bien qu'en faible quantité, atteint un niveau supérieur aux hormones féminisantes. Or, l'oestrogène est connu pour empêcher la production de sébum lorsqu'ils sont produits à des doses suffisantes, en s'opposant directement à la testostérone ou en inhibant sa sécrétion. Présent en faible quantité, les oestrogènes et la progestérone ne peuvent pas exercer leur effet "anti-sébum".
Grossesse : La grossesse est un autre moment où les femmes connaissent un véritable chamboulement hormonal. En effet, les niveaux d'oestrogène et de progestérone augmentent fortement. Or, ces derniers peuvent entraîner une hyperactivité des glandes sébacées et de ce fait une hyperproduction de sébum. C'est surtout au cours du premier trimestre que les femmes sont plus sujettes à développer de l'acné hormonale.
Ménopause : Ce phénomène physiologique est marqué par un véritable bouleversement hormonal. Elle survient à la suite d'une chute progressive et drastique de la synthèse des deux hormones reproductrices : l'oestrogène et la progestérone, vu que les ovaires cessent d'en produire. A contraria, au moment de la ménopause, le taux de testostérone tend à augmenter et prend le dessus sur les hormones féminines. Or, cette hausse d'hormones masculines est à l'origine du développement de l'acné chez certaines personnes.
Période de stress : Le stress joue un rôle fondamental quant à l'équilibre des hormones, et donc dans l'amplification et la fréquence des poussées d'acné. En effet, en période de stress, la cortisol est sécrétée en forte quantité. Or, cette hormone a un impact sur la peau en stimulant les glandes surrénales à l'origine de la production des hormones androgènes qui régulent elles-mêmes la production de sébum par les glandes sébacées.
L’acné hormonale peut également résulter d’une prédisposition génétique. En effet, le nombre, la taille et l'activité des glandes sébacées peuvent être hérités. Alors que le nombre de glandes sébacées reste stable au cours de la vie, leur taille augmente avec l'âge. Une hypersensibilité des glandes sébacées peut également être une cause.