Qu'il s'agisse de points noirs, de boutons, de taches pigmentaires... les imperfections cutanées peuvent prendre plusieurs formes, influant alors sur l'aspect qualitatif de la peau et du teint de manière immédiate. Il est donc important de connaître leurs caractéristiques pour mieux les identifier, les comprendre afin de les gérer, et d'apporter les soins adéquats pour une peau nette et uniforme. Examinons-les ensemble dans cet article.
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Comment reconnaître les différents types d'imperfections ?
Qu'entendons-nous par "imperfections cutanées" ?
Le mot "imperfections" est souvent employé à tord. Il est parfois utilisé pour désigner les zones de la peau sèches ou brillantes, ou encore le teint terne. Or, il fait plutôt référence à de petites impuretés temporaires, occasionnées par des facteurs particuliers, qui peuvent faire leur apparition sur le visage et sur certaines parties du corps.
De même, quand on parle d'imperfections cutanées, l'acné est le terme qui revient le plus souvent. Pourtant, il existe de nombreux autres problématiques de peau associées aux imperfections, qui peuvent apparaître à tout âge. Parmi ceux fréquemment rencontrées, nous avons :
Pores apparents : Les pores dilatés sont définis comme étant une imperfection de la peau. En effet, il s'agit de structures dynamiques dont leur taille peut fluctuer, bien qu'elle soit génétiquement déterminée. Ainsi, les pores dilatés se manifestent par une micro-dépression à la surface de la peau du visage avec un aspect "peau de mandarine". D'après une étude, les pores cutanés sont dits "visibles" et "élargis" quand leur diamètre oscille entre 0,06 et 0,1 mm2.
Cette augmentation dans la taille des pores peut être associée à trois potentiels facteurs, à savoir une production accrue de sébum, une perte d'élasticité de la peau avec l'âge ou une augmentation de la taille des follicules pileux (épaisseur du poil). Or, cette dilatation rend les pores plus susceptibles d'être bouchés, et ainsi entraîner la formation de comédons et de boutons. La plupart des pores élargis se trouvent sur le nez et les aspects médians des joues ;
Points noirs (comédons ouverts) : Les points noirs sont classés comme une forme courante d’acné légère non-inflammatoire. Ils sont facilement reconnaissables par leur couleur noire, qui provient de la mélanine contenue dans le sébum qui s’oxyde au contact de l'air environnant formant un bouchon de couleur noire à la surface du follicule pilo-sébacée.
Particulièrement tenaces et difficile à éliminer, les points noirs se forment suite à l'obstruction des pores cutanés par du sébum sécrété en grande quantité (hyperséborrhée) et/ou de cellules mortes (hyperkératose). Ils apparaissent surtout au niveau de la zone T du visage, c'est-à-dire autour du nez, sur le front et sur le menton, des parties de la peau ayant le plus de glandes sébacées. Souvent confondus avec les filaments sébacées, attention à bien les distinguer.
Points blancs (comédons fermés) : Les points blancs apparaissent comme de petites bosses, généralement moins de 3 mm de diamètre, quasiment invisibles à l'oeil nu. Ils sont de couleur chair, rondes, surélevés et non-enflammées, causés par le congestionnement des orifices folliculaires par un excès de peaux mortes et de sébum.
Ils apparaissent habituellement autour de la ligne des cheveux, sur le haut des joues et sur le menton, mais peuvent être retrouvés n'importe où sur le corps. Contrairement aux points noirs, les comédons fermés se forment sous la surface de la peau, empêchant ainsi leur oxydation. Toutefois, s'ils sont triturés ou que le terrain est favorable à une infection, ils peuvent évoluer en papule ou en pustule ;
Papules (boutons rouges) : Les papules sont des lésions d'acné inflammatoires les plus courantes mais moins graves. Ils prennent la forme de petite excroissance rouge, en raison de l'inflammation, avec un diamètre inférieur à 1 cm, et ne contenant pas de matière purulente.
Elles se forment lorsque le sébum, ne pouvant plus s'écouler librement, s'accumule dans le follicule pileux, ce qui crée un environnement propice à la colonisation de la bactérie Cutibacterium acnes, anciennement répertorié sous l’appellation Propionibacterium acnes, mais aussi provoque la rupture de la paroi des pores à laquelle la peau rétorque par une réponse inflammatoire visible ;
Pustules (boutons blancs) : Contrairement aux papules, les pustules sont de petites bosses, faisant entre 5 et 10 mm de diamètre, avec un centre blanc ou jaune rempli de pus dû à sa composition en cellules inflammatoires, signe d'une infection bactérienne, fongique ou virale, et d'un pourtour rouge.
Leur cause ? Une accumulation de sébum et de kératinocytes, et à la prolifération de la bactérie Cutibacterium acnes, tout comme les papules. Bien qu'ils peuvent facilement se résorber, ils ont tendance à récidiver ;
Nodules : Présents dans les formes d’acné les plus sévères, les nodules sont des lésions infectées en forme de dôme, palpables au toucher, plus larges (mesurant environ 1 - 6 mm de diamètre), de couleur chair, blanche ou rouge, qui peuvent être physiquement douloureux, et qui se développent en profondeur. Ils se résorbent généralement avec des cicatrices. Leur apparition implique une activité accrue des glandes sébacées, une kératinisation anormale des follicules, l'action de micro-organismes et une inflammation ultérieure ;
Kystes : Tout comme les nodules, les kystes sont considérés comme une forme d’acné grave. Généralement indolores, il s'agit de poches de tissus à parois minces contenant une matière fluide ou semi-fluide avec un revêtement épithélial, et qui se développent en profondeur. Une rupture de la paroi du microkyste peut, par contre, le rendre sensible au toucher et provoquer une inflammation, entraînant alors l’apparition d’un bouton rouge et purulent ;
Taches brunes : Il n'y a pas que les boutons et les comédons qui sont considérés comme les seules imperfections cutanées que nous pouvons rencontrer. Les taches pigmentaires, soit les taches solaires, le mélasma et les marques hyperpigmentaires post-inflammatoires, sont aussi considérées comme des imperfections de la peau. Elles se présentent sous la forme de taches plates, asymptomatiques, de couleur brun clair à brun foncé, généralement avec des bords irréguliers et pouvant varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre.
Cette coloration anormale de la peau résulte soit d'une augmentation de la teneur en mélanine par les mélanocytes, soit d'une répartition anormale de celle-ci dans la peau. Les taches apparaissent le plus souvent sur le visage, le dos des mains, le décolleté ou au niveau des plis. Ce dérèglement est favorisé par divers facteurs comme l’exposition au soleil, les hormones ou encore les frottements répétés de la peau ;
Cicatrices résiduelles : Outre les boutons et les taches brunes, les cicatrices sont aussi considérées comme des imperfections cutanées. Il arrive que certains boutons d’acné laissent des marques durables, surtout s’ils ont été manipulés de façon intempestive. Ces cicatrices se forment lorsque du nouveau collagène se développe rapidement et se dépose pour guérir une lésion inflammatoire et prévenir l'infection. Malheureusement, les cicatrices d'acné ne disparaissent jamais complètement, même si leur aspect tend à s'améliorer généralement avec le temps. En pic à glace, atrophique (en creux), hypertrophique (en relief)... il existe différents types de cicatrices d'acné.
Imperfections : d'où viennent-elles ?
Jusqu'à aujourd'hui encore, on pense qu'une mauvaise hygiène au quotidien est la principale cause de l'apparition de ces problématiques de peau. Or, ce n'est pas toujours le cas. D'autres éléments déclencheurs, internes ou externes, peuvent favoriser une peau à imperfections, tels que :
Prédisposition héréditaire : La génétique et les antécédents familiaux semblent jouer un rôle dominant dans l'apparition de l'acné, en particulier dans l'acné sévère. En effet, plusieurs études montrent que l'acné apparaît plus tôt et est plus grave chez les personnes ayant des antécédents familiaux positifs. Une étude a même identifié deux nouveaux loci, 11p11.2 et 1q24.2, qui seraient impliqués dans le métabolisme des androgènes, les processus inflammatoires et la formation de cicatrices dans l'acné sévère, mettant ainsi en évidence un autre facteur de risque qui influence l'acné.
Il existe également une prédisposition génétique évidente chez les patients atteints de mélasma, une forme fréquente d'hyperpigmentation. En effet, 60% des personnes concernées signalent que des membres de leur famille en sont atteints. De même, la génétique détermine aussi majoritairement la taille des pores de la peau ;
Type de peau : Les peaux mixtes à grasses sont les plus susceptibles à présenter des imperfections du type points noirs, comédons ou boutons, car elles sécrètent plus de sébum que la normale constituant un terrain favorable. Bien évidemment, ils peuvent également apparaître sur les autres types de peau sous l'influence de plusieurs facteurs ;
Vieillissement : En vieillissant, la peau perd en extensibilité, ainsi la peau autour des pores devient moins serrée, ce qui peut alors entraîner une augmentation de leur taille et les rendre plus visibles.
De plus, avec l'âge, le renouvellement cellulaire de la peau ralentit. De ce fait, les cellules mortes restent à la surface de la peau au lieu de desquamer, causant alors leur accumulation, l'obstruction des pores (et aussi à son élargissement) et donc la formation de boutons ;
Désordres hormonaux : Les hormones constituent l'une des principales causes de l'apparition des imperfections. Par exemple, pendant la puberté, le corps produit plus d'hormones mâles (testostérone, androgène), ce qui va booster la production de sébum dans les glandes sébacées. De ce fait, les hommes souffrent ainsi plus de l'acné à l'adolescence que les femmes. En revanche, à l'âge adulte, les femmes sont davantage touchées par l'acné que les hommes, qui s'explique notamment par une composante hormonale.
Bien que leur niveaux se stabilisent au fil des années chez l'homme, chez la femme, ils continuent à fluctuer, notamment à l'arrivée des règles (syndrome prémenstruel), lors d'une grossesse, à la ménopause ou encore suite à l'arrêt d'une contraception hormonale. Une étude a montré qu'un taux sérique élevé de progestérone, mais faible d'œstrogène, a été trouvé chez les patientes souffrant d'acné vulgaire.
Les rayons UV ne sont pas les seuls facteurs favorisant l'apparition de taches brunes sur la peau. Le facteur hormonal représente également l'une des causes dans les défauts de pigmentation de la peau. Des études ont montré que sous l'effet des hormones féminines, soit l'oestrogène et la progestérone, une hyper-stimulation des mélanocytes serait observée ;
Exposition chronique au soleil : Une surexposition au soleil peut provoquer une déshydratation et assécher la peau. Or, pour contrer ce déséquilibre, elle va se mettre à produire plus de sébum. De même, indirectement, le soleil est aussi un facteur de risque dans la dilatation des pores cutanés. Il va affaiblir la structure du derme, en abîmant les fibres de collagène et d’élastine. Moins ferme et souple, la structure dermique qui entoure les pores s’affaisse alors et leur taille s’élargit.
Les rayons ultraviolets constituent aussi le principal facteur exogène capable de modifier la pigmentation normale de la peau. Face aux effets mutagènes des rayons UV du soleil, la peau va sécréter de la mélanine afin de protéger le noyau, donc l’ADN, des kératinocytes des couches basales de l’épiderme en agissant comme un écran solaire naturel. Mais encore, la pénétration des rayons UV du soleil entraîne une production accrue de radicaux libres, ce qui stimulerait la production de mélanine pour protéger les cellules de leur effet nocif ;
Alimentation déséquilibrée : Il existe des preuves que l'alimentation favorise le développement de l'acné. En effet, des études ont évalué l'impact de l'indice glycémique de divers aliments sur la peau, révélant que les personnes suivant un régime à charge glycémique élevée présentent plus de lésions acnéiques, provoqué par une production importante d'insuline afin de faire baisser la glycémie, qui à son tour va augmenter les niveaux d'androgènes favorisant alors la sécrétion de sébum.
De même, plusieurs études ont démontré une association positive entre consommation de produits laitiers et prévalence à l'acné. Plus précisément, ils ont montré que les protéines de lactosérum et la caséine pouvaient contribuer au développement de l'acné ou à son aggravation, en déclenchant la production de sébum. En outre, l'acné peut être causée par la consommation d'aliments riche en acides gras libres, pouvant favoriser la prolifération de P. acnes ;
Qualité du sommeil : Une durée de sommeil inférieure à 8 heures par jour constituerait un facteur de risque d'acné. En effet, des études ont montré qu'un manque de sommeil (durée du sommeil ≤ 5 heures) était corrélé à une augmentation de la perte en eau transépidermique par rapport à des personnes ayant une bonne qualité de sommeil (durée du sommeil entre 7 - 9 heures), signalant une altération de la barrière cutanée. Or, face à une telle situation, le système de défense de la peau contre les agressions extérieures se retrouve affaibli, ce qui peut entraîner des problèmes de peau comme l'acné, mais aussi une augmentation dans la production de sébum ;
Se toucher le visage : De manière générale, on se touche le visage environ 3 000 fois par jour, même si cela varie d'une personne à une autre. Or, nos mains sont en contact au cours de la journée avec de nombreuses surfaces qui abritent des bactéries et autres saletés qui ne sont pas bonnes pour la peau. La multiplication d'imperfections est alors susceptible de se produire. De même, le fait de manipuler ses boutons et de les percer accroît considérablement le risque d'abîmer la peau et donc de favoriser la formation de cicatrices.
Sources :
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