Cinq conseils pour ralentir le vieillissement cutané.

Le soleil est l’un des principaux accélérateurs du vieillissement cutané. L’exposition chronique aux rayons ultraviolets entraîne une dégradation progressive des structures de soutien de la peau. Les UVB, principalement absorbés par l’épiderme, provoquent des dommages génotoxiques en altérant l’ADN des kératinocytes. Cette altération désorganise les fibres de collagène et stimule leur dégradation prématurée. Les UVA, plus pénétrants, atteignent le derme et activent l’expression des métalloprotéinases matricielles, des enzymes responsables de la dégradation du collagène et de l’élastine, ce qui affaiblit la matrice extracellulaire et entraîne un relâchement cutané progressif. En parallèle, les UVA et UVB génèrent une production excessive de radicaux libres qui accentue le stress oxydatif cellulaire.

Pour limiter ces effets, la protection solaire doit devenir un geste quotidien, en toute saison. Les rayons UV traversent les nuages et restent actifs même en hiver ou à l’ombre, ce qui rend nécessaire l’application d’un soin solaire à large spectre couvrant à la fois les UVA et les UVB. En hiver, une crème avec un FPS 30 constitue un bon équilibre entre efficacité et confort d’usage, tandis qu'un FPS 50 est indispensable en été. L’efficacité de ce geste a été confirmée par une étude réalisée en 2016 sur 32 volontaires âgés de 40 à 55 ans. Ces participants ont appliqué quotidiennement une protection solaire FPS 30 pendant un an. À la fin de l’étude, un dermatologue a observé des améliorations significatives des signes du photovieillissement, notamment une meilleure homogénéité du teint, une réduction des taches pigmentaires et une peau plus ferme et mieux hydratée.

La barrière cutanée correspond à la couche la plus externe de la peau, principalement constituée de cornéocytes et de lipides intercellulaires (céramides, cholestérol et acides gras libres), associée au film hydrolipidique, un mélange d'eau et de sébum présent à la surface de l'épiderme. Elle agit comme un véritable bouclier protecteur, limitant les pertes en eau et la pénétration des agents irritants, des allergènes et des polluants. Cette fonction barrière joue un rôle essentiel dans l’équilibre de la peau. En effet, une barrière cutanée altérée compromet la cohésion cellulaire et favorise les phénomènes inflammatoires chroniques, qui participent à l’accélération du vieillissement cutané.

Une altération de la barrière cutanée ne se traduit pas uniquement par une sécheresse visible : elle s’accompagne de modifications de la topographie de la peau. Une étude réalisée chez 32 patients atteints de dermatite atopique a mis en évidence ces changements. Les chercheurs ont mesuré plusieurs paramètres de la fonction barrière (perte insensible en eau, hydratation, élasticité, pH) ainsi que la structure de la surface cutanée. Par rapport à une peau saine, les lésions eczémateuses présentaient une perte en eau doublée, une hydratation réduite et une élasticité affaiblie. Sur le plan structurel, la peau endommagée montrait davantage de rides. Ces observations confirment qu’une barrière cutanée fragilisée contribue à faire vieillir prématurément la peau.

Préserver sa barrière cutanée contribue donc à maintenir une peau plus jeune. L'utilisation de soins hydratants riches en lipides (céramides, acides gras, cholestérol) et en agents humectants (glycérine, acide hyaluronique, panthénol) aide à renforcer la cohésion cellulaire et à restaurer la capacité de rétention d'eau de la couche cornée. Une étude clinique illustre bien cet effet : un sérum biphasé contenant 17,5% d’huiles végétales, 61% d’eau, 2% de panthénol, 2,7% de glycérine et de l’acide hyaluronique a été testé sur 8 volontaires pendant 14 jours. Les chercheurs ont observé une diminution significative de la perte insensible en eau et une augmentation de l’hydratation de la couche cornée dans le groupe utilisant le sérum, tandis qu’aucune amélioration notable n’était observée dans le groupe contrôle.

Des formulations cosmétiques adaptées combinant une phase huileuse et une phase aqueuse pour apporter à la fois des agents hydratants et des lipides nourrissants permettent donc de prendre soin de la barrière cutanée.

Une routine de soin adaptée est essentielle pour ralentir le vieillissement cutané, car elle aide à protéger la peau des agressions extérieures et à stimuler ses mécanismes de régénération. Parmi les actifs les plus étudiés, on trouve les antioxydants et les rétinoïdes. Les antioxydants, tels que la vitamine C, la vitamine E, la coenzyme Q10, ou encore la niacinamide, qui neutralisent les radicaux libres produits par le rayonnement UV, la pollution et le stress oxydatif cellulaire. Ils empêchent ainsi l’oxydation des lipides, la dégradation du collagène et la formation de taches pigmentaires. Les rétinoïdes, comme le rétinol, le rétinaldéhyde, ou encore l'acide rétinoïque, possèdent des propriétés antioxydantes et stimulent le renouvellement cellulaire et la synthèse de collagène. En régulant la différenciation des kératinocytes et en renforçant la matrice dermique, ils contribuent à atténuer les rides et à préserver la fermeté de la peau.

Les antioxydants : des preuves scientifiques solides pour une peau plus ferme.

Les bienfaits de la vitamine C dans la prise en charge du photovieillissement sont largement documentés. Une étude clinique réalisée auprès de 20 femmes âgées de 30 à 50 ans et exposées régulièrement aux rayons UV a évalué l’efficacité d'un soin contenant de la vitamine C associée à un peptide recombinant (SH-polypeptide-10). Après deux semaines d’application quotidienne, les chercheurs ont constaté une amélioration significative des rides périoculaires et une réduction visible de la pigmentation. Ces résultats confirment que la vitamine C agit à plusieurs niveaux pour améliorer l'éclat de la peau et prévenir son photovieillissement.

Les rétinoïdes : une action prouvée sur les rides et la fermeté de la peau.

Les rétinoïdes font aujourd’hui partie des actifs les plus étudiés pour leur capacité à atténuer les signes de l’âge. L’étude conduite par MAJMUDAR et son équipe en offre une démonstration probante. 41 femmes âgées de 35 à 55 ans ont appliqué un sérum contenant 0,1% de rétinol un jour sur deux pendant deux semaines, puis chaque jour pendant dix semaines. Au terme des douze semaines, les analyses par microscopie confocale ont révélé une augmentation moyenne de 46,28% de l’épaisseur de l’épiderme, traduisant une relance du renouvellement cellulaire. Les résultats cliniques ont aussi montré une réduction significative des rides, illustrant l'efficacité des rétinoïdes pour prévenir le vieillissement cutané.

L’alimentation joue un rôle dans la prévention du vieillissement cutané, en plus de son importance pour la santé. Une étude de grande ampleur menée aux Pays-Bas entre 2010 et 2014 a exploré les liens entre les habitudes alimentaires et la présence de rides faciales. Les chercheurs ont analysé les photographies standardisées de 4 649 participants, dont 2 753 ont été retenus pour l’analyse finale. L’apport nutritionnel a été évalué à l’aide d’un questionnaire, et les résultats ont été ajustés en fonction de différents facteurs, tels que l’âge, le sexe, le tabagisme et l’indice de masse corporelle (IMC).

Les conclusions de l’étude semblent indiquer que le vieillissement cutané est influencé par le mode de vie et les choix nutritionnels.

Si l’apport énergétique global n’avait pas d’effet direct sur la présence de rides, l’adhésion à un régime alimentaire sain — mesurée par un score élevé à l’indice néerlandais d’habitudes alimentaires saines (DHDI) — était associée à une réduction significative des rides chez les femmes (-4,19%). Chez les hommes, en revanche, la différence observée n’a pas atteint le seuil de significativité.

Les chercheurs suggèrent que certains aliments pourraient influencer la structure et la résilience cutanée, notamment grâce à leur richesse en antioxydants, en acides gras insaturés et en micronutriments essentiels. Même si ces résultats doivent être interprétés avec prudence, d’autres travaux vont dans le même sens : une alimentation riche en fruits rouges, légumes verts ou chocolat noir, des sources reconnues d’antioxydants, est fréquemment associée à une peau plus résistante au stress oxydatif et moins marquée par le temps.

Vrai ou faux ? Boire beaucoup d'eau aide à ralentir le vieillissement cutané.

Il s'agit là d'une idée reçue. Les études actuelles ne montrent aucune preuve clinique solide indiquant qu’une consommation accrue d’eau prévient l’apparition des rides. Une bonne hydratation générale contribue certes à une peau plus souple, mais boire davantage d’eau ne suffit pas à ralentir le vieillissement cutané.

Tabac, pollution, manque de sommeil... sont autant de facteurs qui stressent l'organisme, notamment la peau, et qui accélèrent son vieillissement. En bref, comme les rayons UV, le tabac et la pollution génèrent du stress oxydatif et de l'inflammation chronique dans les cellules de la peau, ce qui compromet l'intégrité de la matrice extracellulaire du derme, directement responsable de la fermeté cutanée. En ce qui concerne le manque de sommeil et le stress psychologique, ils activent l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ce qui induit une sécrétion chronique de cortisol, d’adrénaline et de noradrénaline, des molécules favorisant elles aussi l’inflammation systémique et la production de radicaux libres.

Pour limiter ces effets et ralentir le vieillissement de votre peau, nous vous recommandons d'adopter une hygiène de vie protectrice, qui consiste à éviter le tabac, à limiter l’exposition aux polluants (notamment en nettoyant la peau chaque soir), à avoir une alimentation équilibrée et à veiller à un sommeil réparateur d’au moins sept heures par nuit.

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• MAJMUDAR G. & al. A comparative study of the effects of retinol and retinoic acid on histological, molecular, and clinical properties of human skin. Journal of Cosmetic Dermatology (2015).

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• MONTERO-VILCHEZ T. & al. Skin barrier function and microtopography in patients with atopic dermatitis. Journal of Clinical Medicine (2024).

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