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Compatibilité entre peeling et vitiligo.

Peeling et vitiligo : à faire ou à éviter ?

Le peeling chimique est une technique exfoliante utilisée pour améliorer la texture et l’éclat de la peau. Toutefois, en cas de vitiligo, son impact reste controversé, certains prétendant qu'il peut uniformiser le teint, d'autres qu'il peut aggraver la dépigmentation. Examinons ci-dessous les risques et bénéfices du peeling chez les personnes atteintes de vitiligo.

Publié le 17 octobre 2025, mis à jour le 17 octobre 2025, par Lilia, Rédactrice Scientifique — 7 min de lecture

L'essentiel à retenir.

  • Il est possible pour les personnes souffrant de vitiligo de réaliser des peelings doux à domicile toutes les trois semaines.

  • Les peelings réalisés en salon avec de puissants agents exfoliants sont à éviter pour les personnes atteintes de vitiligo, car ils sont trop forts et le personnel n’est pas forcément formé.

  • Les peelings au phénol peuvent être envisagés pour uniformiser la peau atteinte de vitiligo, mais ils doivent être réalisés par un professionnel qualifié.

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Existe-t-il des risques à recourir à un peeling quand on souffre de vitiligo ?

Le vitiligo est une affection cutanée caractérisée par la disparition progressive des mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la peau. Il se traduit par l’apparition de taches dépigmentées, souvent symétriques, et peut toucher différentes zones du corps. Bien que non douloureux et non contagieux, le vitiligo peut avoir un impact psychologique important en raison de sa visibilité et de sa chronicité. Les causes exactes de la maladie ne sont pas entièrement élucidées, mais il s’agit d’un processus auto-immun où le système immunitaire détruit progressivement les mélanocytes.

De nombreuses personnes atteintes de vitiligo se demandent si elles peuvent recourir à un peeling sans aggraver leur dépigmentation. La réalisation d’un peeling ou d’un gommage doux est possible, mais doit se faire avec prudence. Selon l’Association Française du Vitiligo, un léger gommage peut être pratiqué toutes les trois semaines, à condition d’éviter les produits trop agressifs et de respecter la sensibilité particulière de la peau dépigmentée. L’objectif est de ne pas provoquer de microtraumatismes qui pourraient déclencher un phénomène de Koebner, c’est-à-dire l’apparition de nouvelles taches de vitiligo à l’endroit des irritations. Parmi les exfoliants les plus doux, on peut notamment citer la gluconolactone, appartenant à la famille des acides poly-hydroxylés (PHA).

En revanche, il est recommandé d’éviter les peelings réalisés en salon esthétique, car les esthéticien·nes ne sont pas nécessairement formé·es à traiter des personnes avec du vitiligo et les peelings utilisés en institut sont souvent trop puissants pour une peau dépigmentée.

Peeling et vitiligo : une option thérapeutique envisageable ?

Le peeling ne fait pas partie des thérapies standards utilisées pour le traitement du vitiligo.

Cependant, certaines études suggèrent que le phénol pourrait présenter un intérêt dans un contexte très spécifique. Ce peeling chimique, particulièrement profond, pénètre jusqu’au derme réticulaire et agit comme un agent cytotoxique, entraînant la destruction des mélanocytes. L’objectif n’est pas de stimuler la repigmentation, mais plutôt de réduire les contrastes entre les zones pigmentées et dépigmentées pour uniformiser l’apparence de la peau. Cette approche peut être envisagée chez les patients présentant un vitiligo généralisé et stable, afin de limiter l’impact psychologique des taches restantes et de donner une impression de teint homogène. Il s’agit donc d’une option cosmétique ciblée, à utiliser sous supervision médicale stricte et uniquement après une évaluation complète de la peau et du type de vitiligo.

Pour illustrer les effets potentiels du phénol dans le cadre du vitiligo, une étude de cas a été réalisée sur une patiente de 67 ans, atteinte de vitiligo depuis l’enfance et présentant des zones pigmentées résiduelles sur le visage, le thorax et les épaules. La patiente cherchait une option dépigmentante alternative, car les traitements antérieurs n’avaient pas donné de résultats satisfaisants. Une solution aqueuse de phénol à 88% a été appliquée de manière sélective sur les zones pigmentées du visage. L’application a été accompagnée de compresses froides pour atténuer la douleur liée à l’exfoliation. Après quatre applications sur une même zone, une dépigmentation complète a été obtenue, puis le même protocole a été appliqué sur les autres zones pigmentées, avec un résultat uniforme et une absence de repigmentation observée pendant un an, tandis que la patiente respectait une photoprotection stricte.

Avant/après quatre séances de peeling au phénol 88%.

Avant/après quatre séances de peeling au phénol 88%.

Source : BITTENCOURT F. & al. Residual pigment islands treated with 88% phenol peeling in a woman with universal vitiligo. Actas Dermo Sifilliograficas (2021).

Les effets dépigmentants du phénol reposent sur un mécanisme complexe : ce composé agit comme un analogue de la tyrosine, interférant avec la voie de la mélanogenèse et générant des radicaux libres qui entraînent la destruction des mélanocytes. Il peut également déclencher une réponse immunitaire locale qui contribue à la dépigmentation. Malgré son efficacité, le phénol comporte des risques, notamment des cicatrices, des dyschromies ou des infections.

L'utilisation du phénol pour atténuer les démarcations pigmentaires dues au vitiligo doit être strictement réservée à des professionnels, et une protection solaire rigoureuse est indispensable pour prévenir toute repigmentation.

Sources

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