La peau peut également être considérée comme un organe neuroendocrinien périphérique, capable de percevoir, produire et répondre à des signaux nerveux et hormonaux. Ce rôle repose sur un réseau dense de fibres nerveuses sensorielles et autonomes (sympathiques et parasympathiques), en étroite interaction avec les cellules de la peau et le système immunitaire. Les nerfs libèrent divers neuromédiateurs, comme l’acétylcholine (ACH), la noradrénaline, la substance P ou le peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP), qui agissent sur des récepteurs spécifiques présents à la surface des kératinocytes, des fibroblastes et des cellules immunitaires. Parallèlement, les cellules de la peau expriment des récepteurs hormonaux similaires à ceux retrouvés dans le cerveau et les glandes endocrines, leur permettant de répondre à des hormones systémiques comme le cortisol ou l’adrénaline.
Ces interactions modulent différentes fonctions, comme la croissance cellulaire, la cicatrisation, la vasodilatation, mais aussi la réponse inflammatoire.
Le système nerveux sympathique joue un rôle majeur dans la régulation de la microcirculation et des réponses au stress via la libération de noradrénaline, qui contrôle la vasoconstriction et la production de sueur. À l’inverse, le système parasympathique, via l’acétylcholine, favorise des processus de régénération et de relaxation cellulaire, contribuant au maintien de l’homéostasie cutanée. Ces systèmes sont modulés par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui, en réponse au stress, induit la production de cortisol. Ce dernier exerce une action anti-inflammatoire à court terme, mais peut altérer la fonction barrière et la réparation cutanée lorsqu’il est produit de manière chronique. La peau est ainsi en dialogue permanent avec le système nerveux central et endocrinien, formant un réseau bidirectionnel qui permet d’adapter les réponses cutanées aux stimuli externes (UV, chaleur, microbiote) et internes (stress, émotions).