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Classification de Fitzpatrick.

Classification de Fitzpatrick : les différents phototypes de peau.

Chaque peau réagit différemment à l’exposition solaire, et ces différences ne sont pas le fruit du hasard. La classification de Fitzpatrick permet de regrouper les types de peau selon leur sensibilité au rayonnement UV. Comment cette échelle a-t-elle été mise en place et comment est-elle aujourd'hui utilisée ? Découvrez dans cet article tout ce qu'il y a à savoir sur la classification de Fitzpatrick.

Publié le 10 octobre 2025, mis à jour le 10 octobre 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 12 min de lecture
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L'échelle de Fitzpatrick : de quoi s’agit-il ?

Conçue en 1975 par le dermatologue américain Thomas FITZPATRICK, professeur à l’Université de Harvard, la classification de Fitzpatrick a été initialement développée pour évaluer la réponse de la peau aux rayons UV et mieux comprendre les risques de coup de soleil. Cette échelle repose sur le principe selon lequel la couleur de la peau et des yeux d'une personne permet de prédire sa réaction face à l'exposition solaire. FITZPATRICK a ainsi mis en place un système objectif permettant de quantifier la sensibilité individuelle aux rayons UV, en s’appuyant sur l’observation clinique du bronzage et de la rougeur après exposition.

La classification de Fitzpatrick place au centre le rôle de la mélanine, le pigment de la peau qui joue un rôle de bouclier naturel contre les UV. Produite par les mélanocytes, elle est transférée aux kératinocytes sous forme de mélanosomes, de petites structures pigmentées qui s’accumulent au-dessus du noyau des cellules de la peau. Cette disposition stratégique forme une barrière photoprotectrice qui absorbe et diffuse une partie des rayons UV avant qu’ils n’atteignent l’ADN cellulaire. Plus la peau contient d’eumélanine, un pigment brun foncé, plus cette protection est efficace. À l’inverse, la phéomélanine, un pigment caractéristique des peaux claires, offre une défense moindre.

L’échelle de Fitzpatrick comprend six phototypes, allant du phototype I, correspondant aux peaux très claires qui brûlent toujours sans bronzer, au phototype VI, caractérisant les peaux très foncées, naturellement protégées contre les rayons UV.

La classification de Fitzpatrick.

La classification de Fitzpatrick.

Source : SERENA T. & al. Skin pigmentation impacts the clinical diagnosis of wound infection: Imaging of bacterial burden to overcome diagnostic limitations. Journal of Racial and Ethnic Health Disparities (2023).

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Quels sont les différents phototypes de peau ?

L’échelle de Fitzpatrick repose ainsi sur la réactivité de la peau face au soleil, et plus précisément sur la quantité et la nature des mélanines qu’elle produit. En fonction de cette réponse biologique, les phototypes sont regroupés en trois grandes catégories : mélano-compromis, mélano-compétents et mélano-protégés. Cette classification traduit la diversité pigmentaire humaine, mais aussi le degré de photoprotection naturelle conféré par la mélanine face aux rayons UV.

Les phototypes mélano-compromis : une faible protection face au soleil.

Les peaux dites mélano-compromises produisent très peu de mélanine, et principalement de la phéomélanine, un pigment clair peu protecteur qui favorise l’apparition de taches de rousseur. Ces phototypes attrapent facilement des coups de soleil et ne bronzent quasiment jamais.

  • Phototype 1 : peau très claire, souvent ivoire, avec des cheveux roux ou blonds très pâles et des yeux bleus, verts ou gris. Elle ne bronze pas et brûle systématiquement, car sa capacité de défense contre les UV est minimale.

  • Phototype 2 : peau claire ou pâle, cheveux blonds à châtains, yeux bleus, verts ou gris. Elle bronze difficilement et reste vulnérable aux coups de soleil, bien que légèrement plus résistante que le phototype 1.

Les phototypes mélano-compétents : une adaptation intermédiaire.

Ces peaux possèdent une activité mélanocytaire plus efficace et peuvent produire une proportion plus élevée d’eumélanine, le pigment brun protecteur. Elles restent sensibles aux rayonnements UV, mais peuvent bronzer progressivement.

  • Phototype 3 : peau claire à nuances dorées, cheveux châtains clairs à blonds foncés, yeux noisette ou marron clair. Elle brûle modérément, mais bronze lentement.

  • Phototype 4 : peau olive ou brun clair, cheveux et yeux brun foncé. Ce type de peau bronze facilement et ne prend que rarement des coups de soleil.

Les phototypes mélano-protégés : une forte défense pigmentaire.

Les peaux mélano-protégées produisent en grande quantité de l’eumélanine. Elles ont une excellente tolérance solaire et un risque minime de brûlure.

  • Phototype 5 : peau brune à brun foncé, cheveux et yeux foncés. Elle bronze rapidement et supporte bien l’exposition solaire.

  • Phototype 6 : peau très pigmentée, brun foncé à noire, cheveux et yeux noirs. Ce phototype ne brûle jamais et ne présente pas de taches de rousseur.

Même si elles sont naturellement mieux protégées, les personnes à la peau foncée ne doivent pas sous-estimer les dangers du soleil et les risques de cancer cutané, ni négliger la photoprotection : application de crème solaire, port de vêtements couvrants et recherche d'ombre aux heures les plus chaudes, etc...

GroupePhototypeCaractéristiquesRéaction au soleil
Mélano-compromisIPeau ivoire, cheveux roux ou blonds très clairs, yeux bleus ou vertsNe bronze pas, brûle toujours
Mélano-compromisIIPeau claire, cheveux blonds, yeux clairsBronze difficilement, brûle souvent
Mélano-compétentsIIIPeau claire dorée, cheveux châtains clairs, yeux noisetteBronze modérément, brûle parfois
Mélano-compétentsIVPeau olive ou brun clair, cheveux bruns, yeux foncésBronze facilement, brûle rarement
Mélano-protégésVPeau brune, cheveux et yeux noirsBronze rapidement, brûle très rarement
Mélano-protégésVIPeau noire, cheveux et yeux noirsBronze toujours, ne brûle jamais
Tableau récapitulatif des phototypes selon la classification de Fitzpatrick.

À quoi sert la classification de Fitzpatrick ?

L’échelle de Fitzpatrick est un repère clinique pour anticiper la réaction de la peau face aux rayons UV et pour adapter les protocoles esthétiques et médicaux.

En dermatologie, la classification de Fitzpatrick sert avant tout à évaluer le risque de photovieillissement et de cancer cutané, dépendant directement de la quantité et de la qualité de mélanine dans la peau, le pigment qui absorbe et diffuse les rayons UV, réduisant ainsi les dommages oxydatifs sur les kératinocytes. Ainsi, les peaux claires (phototypes I à III), pauvres en eumélanine, présentent une dose érythémateuse minimale (MED) plus faible et donc une plus grande sensibilité solaire, ce qui accroît leur risque de mélanome ou de carcinome. À l’inverse, les phototypes IV à VI bénéficient d’une photoprotection naturelle plus efficace, limitant le vieillissement prématuré induit par le soleil et le risque de cancer cutané, sans toutefois l'annuler.

La classification de Fitzpatrick est également un outil de référence pour la photothérapie, une technique médicale qui consiste à exposer la peau à une source de rayonnements ultraviolets dans un but thérapeutique. La photothérapie est notamment utilisée pour prendre en charge le psoriasis, le vitiligo et certaines formes d’eczéma. Les phototypes I à III, plus sensibles aux UVB, nécessitent des doses faibles (environ 20 à 40 J/cm²) et une augmentation très progressive au fil des séances, afin d’éviter les réactions inflammatoires ou les brûlures. À l’inverse, les phototypes IV à VI présentent une meilleure tolérance à la lumière ultraviolette et peuvent recevoir des doses supérieures, parfois autour de 60 J/cm².

Dans le domaine esthétique, l'échelle de Fitzpatrick peut aussi revêtir une certaine importance. Avant une épilation laser, un peeling chimique ou une dermabrasion, le phototype permet d’évaluer les risques d'hyperpigmentation, auxquels les peaux foncées sont particulièrement sensibles. De même, la classification de Fitzpatrick aide à évaluer la tolérance aux agents dépigmentants, comme l'hydroquinone.

Quelles sont les limites de l'échelle de Fitzpatrick ?

Malgré sa pertinence et sa reconnaissance internationale, la classification de Fitzpatrick présente plusieurs limites méthodologiques et biologiques, qui remettent en question sa précision. L’un des principaux reproches qui lui est adressé concerne son incapacité à représenter fidèlement la diversité réelle des teintes de peau à l’échelle mondiale, notamment les carnations les plus foncées. En effet, l’échelle repose sur une vision linéaire de la pigmentation allant du très clair (type I) au très foncé (type VI), en supposant que les peaux foncées bronzent toujours et ne brûlent presque jamais. Or, il s'agit d'un raccourci qui peut être dangereux.

Contrairement à ce que la classification de Fitzpatrick laisse penser, les peaux noires peuvent elles aussi subir des coups de soleil. La mélanine, bien qu’elle joue un rôle photoprotecteur essentiel, n’assure pas une protection totale contre les dommages induits par les UV, notamment en cas d’exposition prolongée ou d’intensité élevée. Ainsi, les personnes de phototype V ou VI peuvent développer des lésions érythémateuses, voire des photodommages cumulatifs, mais ces manifestations sont souvent sous-estimées ou mal reconnues, tant par les patients que par certains professionnels de santé. Cette fausse impression de sécurité chez les individus à la peau foncée a des conséquences cliniques importantes. En pensant ne pas être concernés par les risques posés par l'exposition solaire, beaucoup négligent la protection solaire et ne vérifient pas leurs grains de beauté, un comportement qui contribue à la hausse de la mortalité liée aux cancers cutanés dans les populations à la peau foncée.

De plus, avec l’augmentation des migrations et des métissages, ces biais deviennent encore plus problématiques. Le système de Fitzpatrick, fondé sur une catégorisation principalement eurocentrée, ne parvient plus à refléter la complexité génétique et pigmentaire des populations contemporaines. Les phototypes V et VI, ajoutés ultérieurement pour inclure les peaux asiatiques, indiennes et africaines, ne suffisent pas à couvrir la variabilité intra-groupe, c’est-à-dire les multiples nuances et réactivités cutanées que présentent les individus au sein d’une même catégorie.

La dermatologie moderne tend aujourd'hui à dépasser cette approche en développant des modèles plus inclusifs et quantitatifs, intégrant des mesures objectives de la pigmentation, de la sensibilité aux UV et de la réponse inflammatoire cutanée. L'objectif est de mieux adapter les soins et les interventions médicales et esthétiques à la réalité biologique de chaque peau — et non à une typologie pigmentaire héritée des années 1970 qui, bien qu'intéressante, est incomplète.

La classification de Fitzpatrick reste un outil utile mais qui doit être complété par une approche plus inclusive et individualisée pour refléter la diversité réelle des peaux.

Sources

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