Quels sont les différents modes d'utilisation de l'acide hyaluronique ?

L’application de soins contenant de l’acide hyaluronique peut se faire matin et soir, cet actif n'étant pas photosensibilisant. On le retrouve dans des sérums, des crèmes ou des lotions, à des concentrations variables mais souvent comprises entre 0,01% et 3%. L'acide hyaluronique peut être utilisé seul ou en association avec d’autres actifs, comme la vitamine C ou la niacinamide, eux aussi très populaires en cosmétique. Il ne présente pas de contre-indication particulière et est bien toléré par toutes les typologies de peau, y compris les plus sensibles. L'acide hyaluronique est également compatible avec les soins contenant des rétinoïdes ou des acides de fruits, en complément pour limiter l’irritation.

En ce qui concerne les cheveux, les données scientifiques sont plus limitées, mais l’acide hyaluronique semble prometteur, notamment pour améliorer la résistance de la fibre capillaire. Sur le cuir chevelu, ses effets sont similaires à ceux observés sur la peau, où l'acide hyaluronique peut apaiser les irritations et améliorer l'hydratation et la barrière cutanée. L’acide hyaluronique peut être retrouvé dans des shampooings, des après-shampooings, des masques ou encore des sérums capillaires. Son mode d'utilisation dépend alors du type de formule : certains produits nécessitent un temps de pose, d’autres s’appliquent en soin sans rinçage. Il est recommandé de suivre les indications du fabricant. Enfin, il bon de savoir que l'acide hyaluronique est considéré comme un actif adapté à tous les types de cheveux, qu'ils soient crépus, lisses, bouclés ou ternes.

Les injections d'acide hyaluronique sont réalisées à l’aide d’une canule à bout rond, directement dans le derme. La procédure, habituellement peu douloureuse, peut provoquer une sensation de picotement pendant l’injection, atténuée par l’application préalable d’un anesthésiant local. Selon la zone à traiter, la séance dure entre 10 et 30 minutes. Les résultats deviennent généralement visibles entre une et quatre semaines après l’intervention et perdurent en moyenne entre 6 et 24 mois, selon la densité du gel injecté et la localisation. En raison de la réaction inflammatoire induite par l’injection, il est conseillé d’éviter toute exposition au soleil pendant la semaine qui suit. Même si les effets indésirables liés aux injections d'acide hyaluronique sont relativement rares, ils ne doivent pas être négligés : rougeurs, ecchymoses, œdèmes, mais aussi, dans des cas plus graves, des infections bactériennes ou des nécroses localisées, sont susceptibles de se produire. Un suivi médical attentif permet de prévenir la majorité des complications et de les prendre en charge rapidement.

La supplémentation orale en acide hyaluronique suscite un intérêt croissant, mais ses effets réels restent encore à confirmer. 

Certaines études suggèrent qu’une prise quotidienne d'acide hyaluronique pourrait contribuer à améliorer l’hydratation cutanée, la souplesse de la peau, voire renforcer la fonction articulaire. Une publication de OE et son équipe en 2016 a passé en revue la littérature scientifique existant à ce sujet et a conclu que l'acide hyaluronique oral pourrait s'inscrire dans le futur comme une solution complémentaire intéressante en cas de douleurs articulaires. Cet actif pourrait moduler l’inflammation en régulant à la hausse l’expression de la signalisation-3 des cytokines et en régulant à la baisse l’expression de la pléiotrophine via le récepteur de type Toll-4 dans les cellules épithéliales intestinales.

Les études portant sur les effets de l’acide hyaluronique sur la peau sont encore peu nombreuses et souvent financées par des acteurs industriels, ce qui appelle à la prudence dans l’interprétation des résultats. Par ailleurs, une fois ingéré, l’acide hyaluronique est fragmenté dans le système digestif, notamment dans l’estomac et l’intestin. On ignore ensuite précisément où ces fragments s’accumulent dans l’organisme. Rien ne permet d’affirmer qu’ils se dirigent préférentiellement vers la peau, un organe périphérique que le corps ne considère pas comme prioritaire sur le plan vital. En l’état des connaissances, il reste donc prématuré de conclure que les compléments alimentaires à base d’acide hyaluronique améliorent significativement l’hydratation ou l’élasticité cutanée.

Les compléments alimentaires à base d’acide hyaluronique se présentent généralement sous forme de gélules ou de capsules. Selon les formules, les doses recommandées varient de 100 à 300 mg par jour, parfois en association avec d'autres actifs, comme le collagène ou le zinc. Les fabricants préconisent souvent une prise par jour, de préférence au moment des repas. La durée des cures varie selon les objectifs visés, mais une période de 1 à 3 mois est généralement conseillée pour observer d’éventuels effets. À ce jour, aucun effet indésirable n’a été rapporté suite à une supplémentation orale en acide hyaluronique, mais celle-ci est généralement déconseillée aux femmes enceintes, par principe de précaution. De plus, comme pour tout complément alimentaire, il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant de commencer une cure, surtout en cas de pathologie chronique ou de traitement médicamenteux.

L’acide hyaluronique est couramment utilisé en rhumatologie pour soulager les douleurs liées à l’arthrose, notamment au niveau du genou. Présent naturellement dans le liquide synovial, il contribue à la lubrification et à l’amortissement des articulations. En cas d’arthrose, sa concentration et sa viscosité diminuent, réduisant la protection des cartilages et favorisant les frottements articulaires douloureux. L’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique, une procédure aussi connue sous le nom de viscosupplémentation, vise à restaurer les propriétés viscoélastiques du liquide synovial. Certaines études ont montré une amélioration modérée de la douleur et de la mobilité, notamment dans les formes légères à modérées d’arthrose du genou. Toutefois, l’efficacité reste variable selon les individus et les bénéfices observés tendent à diminuer avec la sévérité de l’atteinte articulaire. Par ailleurs, l’effet de soulagement n’est pas immédiat : il apparaît généralement dans les semaines suivant l’injection et ne dure que quelques mois.

L’acide hyaluronique utilisé dans ce cadre est injecté directement dans l’articulation par un professionnel de santé, le plus souvent sous contrôle échographique. Une à trois injections peuvent être proposées, à une semaine d’intervalle selon les produits. Bien que cette procédure soit peu invasive, elle n’est pas anodine. Des effets indésirables locaux peuvent survenir, comme une douleur transitoire, un gonflement ou une inflammation articulaire. Les infections sont rares, mais possibles. Les injections d’acide hyaluronique sont généralement bien tolérées et représentent une option intéressante lorsque les traitements de première intention, comme les antalgiques ou la kinésithérapie, sont insuffisants. Elles ne sont toutefois pas recommandées en cas d’infection articulaire ou de poussée inflammatoire aiguë. Leur efficacité sur d'autres articulations que le genou, telle que la hanche, l'épaule ou la cheville, reste encore débattue au sein de la communauté médicale.

L'acide hyaluronique est également employé dans les collyres pour soulager les symptômes de la sécheresse oculaire. Présent à l’état naturel dans les tissus conjonctifs de l’œil, il y retient l'eau et contribue au maintien de l’humidité oculaire et à la stabilisation du film lacrymal. Il arrive toutefois que les yeux deviennent secs et que l'acide hyaluronique naturellement présent ne soit plus suffisant pour les garder hydratés. Cela peut notamment être dû à certaines pathologies auto-immunes, comme le syndrome de Sjögren, à la prise de médicaments, tels que les antihistaminiques ou l'isotrétinoïne, un rétinoïde oral utilisé dans le traitement de l'acné, ou encore à l'air sec, au port continu de lentilles ou à l'exposition prolongée aux écrans.

Les collyres à base d’acide hyaluronique sont disponibles sans ordonnance et peuvent être utilisés plusieurs fois par jour, sans réelle restriction, selon les besoins. Leur concentration varie en général entre 0,1% et 0,4%, les formules les plus concentrées étant souvent réservées aux sécheresses oculaires modérées à sévères. Certains produits contiennent uniquement de l’acide hyaluronique, tandis que d’autres ajoutent des agents hydratants et apaisants complémentaires, comme le tréhalose ou l’allantoïne.