Quels sont les bienfaits du collagène pour la peau ?

Le collagène est la protéine la plus abondante du corps humain, représentant près d’un quart des protéines totales.

Synthétisé par les fibroblastes, il constitue l’ossature des tissus conjonctifs, notamment la peau, les os, les tendons et les ligaments, et leur confère leur résistance mécanique et leur souplesse. Parmi les 28 types de collagène identifiés, le type I est le plus présent dans le derme, où il forme environ 80 à 90% du collagène total. Sa structure en triple hélice, riche en glycine, proline et hydroxyproline, lui permet de s’assembler en fibres solides, une propriété essentielle à la cohésion cutanée.

Avec l’âge, la production de collagène diminue progressivement et les fibres deviennent plus rigides et fragmentées. Ainsi, dès 25 ans, une perte d’environ 1% par an est observée. Ce déclin, aggravé par l'exposition aux rayons UV, au tabac, à la pollution et par la glycation, un phénomène correspondant à la rigidification des fibres à cause du glucose, est en partie à l'origine de l'apparition des rides sur la peau, ainsi que de la perte de sa fermeté.

Le collagène est devenu un actif extrêmement populaire en cosmétique, notamment dans les soins destinés à ralentir le vieillissement cutané. Cette popularité s’explique par un objectif clair : compenser la baisse progressive de collagène dans la peau avec l’âge, un phénomène qui contribue à la perte de fermeté, d’élasticité et à l’apparition des rides. Intégré dans de nombreux sérums, crèmes et masques, le collagène topique est présenté comme un allié pour renforcer la structure cutanée et améliorer l’hydratation de la peau.

• Le collagène possède des propriétés antioxydantes.

  Le collagène topique a tout d'abord une activité antioxydante intéressante pour limiter certains mécanismes impliqués dans le vieillissement cutané. En neutralisant une partie des radicaux libres générés par les UV, la pollution ou certaines réactions métaboliques endogènes, il contribue à réduire les dommages cellulaires responsables de l’altération des fibres dermiques et de la perte de fermeté de la peau.

  Plusieurs travaux in vitro ont montré que des peptides issus du collagène peuvent agir comme piégeurs de radicaux libres. Une étude menée sur un collagène hydrolysé provenant de la peau de mouton a démontré que, plus le collagène était hydrolysé, plus son activité antioxydante augmentait. Les tests ABTS et DPPH — deux méthodes de référence pour évaluer la capacité d’un composé à stabiliser les radicaux libres — ont révélé une activité maximale après 4 heures d’hydrolyse, atteignant 67,6% de neutralisation pour l’ABTS et 52,75% pour le DPPH.

L’étude souligne également que la diminution du poids moléculaire des peptides joue un rôle déterminant : plus les fragments de collagène sont courts, plus leur capacité antioxydante est élevée. Utilisée quotidiennement, cette forme de collagène constitue donc un soutien intéressant pour prévenir le vieillissement de la peau.

• Le collagène a des vertus hydratantes.

  Les propriétés hydratantes du collagène appliqué sur la peau sont dues à plusieurs mécanismes complémentaires. Tout d'abord, cet actif forme un film mince à la surface de l’épiderme qui limite la perte insensible en eau et protège la peau des agressions extérieures. De plus, grâce à sa structure riche en acides aminés hydrophiles, il attire et retient les molécules d’eau dans les couches superficielles, aidant ainsi à maintenir un bon niveau hydrique dans la couche cornée. Enfin, le collagène contribue à améliorer l’adhésion entre les cellules de l’épiderme, un processus indispensable à l’intégrité de la barrière cutanée : plus les jonctions cellule-cellule sont cohésives, plus la peau retient efficacement l'eau.

  L'intérêt de l'application topique de collagène et son effet sur l'hydratation ont été évalués au cours de différents travaux, dont une étude menée avec des personnes ayant une peau sensible et atopique. Dans cet essai randomisé en double aveugle contre placebo, 40 femmes avec cette typologie de peau ont appliqué pendant quatre semaines un soin contenant un glucooligosaccharide et un tripeptide de collagène ou la même crème sans ces actifs. Plusieurs paramètres cutanés ont été mesurés avant et après utilisation, dont le niveau d’hydratation et la perte insensible en eau. Les résultats ont montré des améliorations significativement plus importantes dans le groupe qui a reçu la crème avec les actifs par rapport au placebo.

• Le collagène aurait des effets restructurants.

  Le collagène topique est souvent présenté comme un actif restructurant, c’est-à-dire capable de soutenir la matrice extracellulaire de la peau. Cette matrice, composée principalement de collagène, d’élastine et de glycoprotéines comme le versicane, assure la résistance mécanique, la cohésion et l’élasticité des tissus. Comme précisé précédemment, avec l’âge et la répétition des agressions environnementales, l’activité des fibroblastes diminue et les fibres protéiques qui sous-tendent la matrice extracellulaire deviennent plus rigides, se fragmentent et se désorganisent. Or, les peptides de collagène auraient la capacité à stimuler ces cellules du derme, favorisant ainsi la régénération cutanée et le maintien de la structure des tissus.

  Pour mieux comprendre ce potentiel restructurant, une étude in vitro a évalué l’effet de peptides de collagène sur les fibroblastes dermiques humains. Dans cette étude, les fibroblastes ont été exposés à 0,01% de peptides de collagène pendant 24 heures, puis les chercheurs ont mesuré l’expression de trois gènes de la matrice extracellulaire : COL1A1, codant pour le collagène de type I, ELN, codant pour l'élastine, et VCAN, codant pour le versicane. Les résultats montrent une stimulation nette de l’activité des fibroblastes.

Il est toutefois important de préciser que le collagène natif est une protéine fibreuse dont le poids moléculaire élevé (300 kDa) ne lui permet pas de passer la barrière épidermique. Ainsi, pour être correctement assimilé, il doit être hydrolysé en peptides de collagène et avoir un poids moléculaire compris entre 2 000 et 6 000 Da.

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