Les cernes sont des zones sombres sous les yeux, souvent perçues comme un signe de fatigue ou de stress. Ils résultent de mécanismes variés qui peuvent se combiner, tels qu'une pigmentation accrue liée à la mélanine, une mauvaise circulation sanguine ou encore un affaissement des tissus sous-cutanés. La peau du contour des yeux étant particulièrement fine, elle marque facilement. Selon leur origine, on distingue différents types de cernes : les cernes vasculaires, ou bleutés, les cernes pigmentaires, ou bruns, et les cernes structurels, ou creux.
La vitamine C pourrait agir sur les cernes bleutés et bruns, mais n'aura pas d'effet sur les cernes creux.
En ce qui concerne les cernes vasculaires, il est important de préciser qu’à ce jour, aucune étude clinique n’a évalué l'efficacité topique de la vitamine C. L'hypothèse de potentiels bénéfices repose sur son mécanisme d'action et sa capacité à agir sur la vasodilatation. En effet, la vitamine C recycle le cofacteur BH4, indispensable au fonctionnement de l'enzyme eNOS, elle-même à l'origine de la production d'oxyde nitrique, qui favorise l'ouverture des capillaires. Un autre aspect intéressant de la vitamine C réside dans son activité antioxydante, qui protège les parois vasculaires, participant ainsi au maintien d’une microcirculation fluide. Ces mécanismes pourraient théoriquement être pertinents pour atténuer les cernes d’origine vasculaire.
Toutefois, ces effets de la vitamine C n’ont pas été démontrés en application topique sur la peau. Les données disponibles proviennent d’études faites avec une prise orale ou de recherches mécanistiques in vitro. L'effet de la vitamine C sur les cernes bleutés reste donc hypothétique.
Il existe en revanche davantage de preuves pour soutenir l’intérêt de la vitamine C pour atténuer les cernes bruns, dont l’origine est liée à une hyperpigmentation de la zone périoculaire. L’acide ascorbique agit en effet sur plusieurs étapes de la mélanogenèse : il inhibe l’activité de la tyrosinase, l’enzyme responsable de l’oxydation de la tyrosine en mélanine, et réduit les intermédiaires d’oxydation, limitant ainsi la formation de pigments. Sa capacité à neutraliser les espèces réactives de l’oxygène permet également de diminuer le stress oxydatif, un facteur qui peut stimuler la production de mélanine.
Plusieurs travaux se sont intéressés aux effets de la vitamine C sur les cernes pigmentaires, dont une étude clinique qui s'est intéressée à l'utilisation de la vitamine C par mésothérapie, en la comparant aux injections de plasma riche en plaquettes (PRP) et à la carboxythérapie au CO₂. Trente participants présentant des cernes pigmentaires ont été répartis aléatoirement en trois groupes : injections de PRP, injections de CO₂ et mésothérapie avec de la vitamine C. Chaque patient a reçu quatre séances espacées de deux semaines. Bien que la petite taille des échantillons constitue une certaine limite, cette étude a montré que la vitamine C pouvait améliorer significativement la pigmentation du contour de l'œil, du moins lorsqu'elle est utilisée en mésothérapie.