Le vieillissement cutané est un processus global et progressif qui touche l'ensemble des structures de la peau – épiderme, derme et hypoderme – et modifie son apparence et ses fonctions biologiques. Ses manifestations varient d’une personne à l’autre selon la génétique, le mode de vie et le phototype, mais restent globalement les mêmes.
La formation de rides.
Les rides sont sans doute le signe le plus emblématique du vieillissement cutané. Elles traduisent une altération progressive des structures de soutien de la peau, mais aussi une évolution naturelle de son activité cellulaire. Avec le temps, la jonction dermo-épidermique s’aplatit, le renouvellement cellulaire ralentit, et les fibres de collagène et d’élastine se désorganisent. Ces modifications structurelles entraînent une perte d’élasticité, une moindre résistance aux contraintes mécaniques et une tendance accrue à la formation de sillons visibles.
À la surface, les premières rides se manifestent souvent sous forme de ridules fines et peu profondes. Elles résultent principalement de la déshydratation de la couche cornée. Avec le temps, ces ridules se transforment en rides plus marquées, ancrées dans le derme, dues à la diminution du collagène et à la dégradation de la matrice extracellulaire. Les rides d’expression apparaissent quant à elles dans les zones de mouvements répétés, comme le front, le contour des yeux et des lèvres, et deviennent permanentes à mesure que la peau perd sa capacité à se remettre en place. Enfin, les rides dites gravitationnelles, associées à la perte de tonicité et au relâchement cutané, modifient progressivement les volumes du visage, notamment au niveau des joues et de l’ovale.
Remarque : L’apparition des rides est aussi fortement influencée par l’exposition au soleil, qui provoque une élastose actinique, c’est-à-dire une accumulation de fibres d’élastine altérées dans le derme.
Les différents types de rides.
Source : DESMOULIERE A. & al. Skin changes during ageing. Subcellular Biochemistry (2019).
Un relâchement cutané.
Le relâchement cutané est une autre manifestation visible et progressive du vieillissement de la peau. Il résulte d’une perte de tension dans les structures profondes du derme et de l’hypoderme, qui assurent normalement la cohésion et la fermeté des tissus. Avec l’âge, les fibroblastes voient leur activité diminuer. Cette réduction de la production de fibres de collagène et d'élastine s’accompagne d’une fragmentation des réseaux existants, rendant la peau moins dense, plus fine et moins capable de résister à la gravité. Le phénomène de ptose des tissus, c'est-à-dire leur chute par gravité, devient alors perceptible : les pommettes s’abaissent, l’ovale du visage se floute et les bajoues se dessinent.
Ce relâchement n’est pas uniquement mécanique. Il est également lié à la réduction de la masse musculaire sous-cutanée et à la redistribution des graisses faciales. Après la ménopause, la chute des œstrogènes accentue cette perte de fermeté, car ces hormones stimulent normalement la synthèse du collagène et maintiennent l’épaisseur du derme. Par ailleurs, l’exposition aux rayons UV et à la pollution accélère la dégradation enzymatique des fibres dermiques via l’activation des métalloprotéinases, amplifiant la perte de tonicité.