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Déroulement du vieillissement de la peau.

Comment vieillit notre peau ?

Contrairement à certaines idées reçues, le vieillissement cutané ne se limite pas aux rides, mais touche aussi la texture, la couleur et la tonicité de la peau. De la perte d’élasticité à la déshydratation, chaque signe révèle une étape du vieillissement. Comment reconnaître une peau qui vieillit ? Explorez ici les multiples facettes de ce processus naturel.

Publié le 17 juin 2022, mis à jour le 9 octobre 2025, par Sandrine, Rédactrice Scientifique — 13 min de lecture

Quelles sont les causes du vieillissement cutané ?

La peau n'est pas épargnée par le passage du temps et subit une série de transformations. Le vieillissement cutané combine deux processus : le vieillissement intrinsèque, inscrit dans la génétique, et le vieillissement extrinsèque, qui dépend des différentes agressions extérieures, comme les rayons UV, la pollution et le tabac, générateurs de stress oxydatif.

Ces différents facteurs entraînent une diminution progressive de la synthèse de collagène et d’élastine, une perte d’hydratation cutanée et une accumulation de dommages oxydatifs qui perturbent la structure et la cohésion de la peau. Dans le derme, les fibroblastes synthétisant le collagène et l'élastine de la matrice extracellulaire deviennent moins actifs et produisent moins de fibres de soutien. Dans l’épiderme, le renouvellement des kératinocytes ralentit, tandis que la circulation sanguine s’appauvrit, réduisant l’apport en nutriments et en oxygène aux tissus.

Si le vieillissement cutané est un processus naturel, son intensité dépend largement de notre hygiène de vie et de la qualité de notre environnement.

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Quels sont les différents signes du vieillissement de la peau ?

Le vieillissement cutané est un processus global et progressif qui touche l'ensemble des structures de la peau – épiderme, derme et hypoderme – et modifie son apparence et ses fonctions biologiques. Ses manifestations varient d’une personne à l’autre selon la génétique, le mode de vie et le phototype, mais restent globalement les mêmes.

La formation de rides.

Les rides sont sans doute le signe le plus emblématique du vieillissement cutané. Elles traduisent une altération progressive des structures de soutien de la peau, mais aussi une évolution naturelle de son activité cellulaire. Avec le temps, la jonction dermo-épidermique s’aplatit, le renouvellement cellulaire ralentit, et les fibres de collagène et d’élastine se désorganisent. Ces modifications structurelles entraînent une perte d’élasticité, une moindre résistance aux contraintes mécaniques et une tendance accrue à la formation de sillons visibles.

À la surface, les premières rides se manifestent souvent sous forme de ridules fines et peu profondes. Elles résultent principalement de la déshydratation de la couche cornée. Avec le temps, ces ridules se transforment en rides plus marquées, ancrées dans le derme, dues à la diminution du collagène et à la dégradation de la matrice extracellulaire. Les rides d’expression apparaissent quant à elles dans les zones de mouvements répétés, comme le front, le contour des yeux et des lèvres, et deviennent permanentes à mesure que la peau perd sa capacité à se remettre en place. Enfin, les rides dites gravitationnelles, associées à la perte de tonicité et au relâchement cutané, modifient progressivement les volumes du visage, notamment au niveau des joues et de l’ovale.

Remarque : L’apparition des rides est aussi fortement influencée par l’exposition au soleil, qui provoque une élastose actinique, c’est-à-dire une accumulation de fibres d’élastine altérées dans le derme.

Type de ridesCaractéristiquesLocalisationOrigine
AtrophiquesFines, presque parallèlesZones peu exposées au soleilAtrophie du collagène
ÉlastotiquesHypertrophiques, compactesZones exposées au soleil (joues, lèvre supérieure, cou)Élastose actinique
D’expressionOrientation suivant les forces musculaires, deviennent permanentesFront, rides du lion, pattes-d’oieContractions répétées des muscles faciaux
GravitationnellesPli, perte de tonicitéSillons nasogéniens, joues, bas du visageGravité et affaiblissement du réseau fibreux sous-cutané
Les différents types de rides.
Source : DESMOULIERE A. & al. Skin changes during ageing. Subcellular Biochemistry (2019).

Un relâchement cutané.

Le relâchement cutané est une autre manifestation visible et progressive du vieillissement de la peau. Il résulte d’une perte de tension dans les structures profondes du derme et de l’hypoderme, qui assurent normalement la cohésion et la fermeté des tissus. Avec l’âge, les fibroblastes voient leur activité diminuer. Cette réduction de la production de fibres de collagène et d'élastine s’accompagne d’une fragmentation des réseaux existants, rendant la peau moins dense, plus fine et moins capable de résister à la gravité. Le phénomène de ptose des tissus, c'est-à-dire leur chute par gravité, devient alors perceptible : les pommettes s’abaissent, l’ovale du visage se floute et les bajoues se dessinent.

Ce relâchement n’est pas uniquement mécanique. Il est également lié à la réduction de la masse musculaire sous-cutanée et à la redistribution des graisses faciales. Après la ménopause, la chute des œstrogènes accentue cette perte de fermeté, car ces hormones stimulent normalement la synthèse du collagène et maintiennent l’épaisseur du derme. Par ailleurs, l’exposition aux rayons UV et à la pollution accélère la dégradation enzymatique des fibres dermiques via l’activation des métalloprotéinases, amplifiant la perte de tonicité.

Peau d'une femme de 95 ans. (A) contour des yeux ; (B) élastose ; (C) ptose ; (D) poils indésirables.

Peau d'une femme de 95 ans. (A) contour des yeux ; (B) élastose ; (C) ptose ; (D) poils indésirables.

Source : DESMOULIERE A. & al. Skin changes during ageing. Subcellular Biochemistry (2019).

Une peau plus sèche.

La peau perd progressivement sa capacité à maintenir son hydratation. Cet assèchement reflète différentes modifications structurelles et fonctionnelles. Dans les couches superficielles de la peau, la diminution du facteur naturel d’hydratation (FNH), réduit la capacité de la peau à retenir l’eau. Parallèlement, la production de sébum par les glandes sébacées diminue, surtout après la ménopause, entraînant une perte du film hydrolipidique protecteur à la surface de la peau. Par ailleurs, avec le temps, la teneur en lipides intercellulaires, notamment en céramides, s'appauvrit, ce qui fragilise la fonction barrière et favorise les pertes en eau.

Au niveau du derme, la baisse de l’acide hyaluronique contribue également à la déshydratation de la peau. Cette molécule hygroscopique, capable de retenir jusqu’à 1 000 fois son poids en eau, devient moins abondante au fil du temps, ce qui a un impact direct sur l'hydratation de la peau et contribue à l'apparition des ridules de déshydratation. Ces différents processus expliquent la sensation de tiraillement, la rugosité et parfois la desquamation observées chez les peaux matures.

Images représentatives de la sécheresse cutanée.

Images représentatives de la sécheresse cutanée.

Source : TANAHASHI M. & al. Dry skin conditions are related to the recovery rate of skin temperature after cold stress rather than to blood flow. International Journal of Dermatology (2016).

Un teint plus terne.

Avec l’âge, la peau perd progressivement son éclat naturel et le teint devient plus terne. Cette modification est en grande partie liée au ralentissement du renouvellement cellulaire, un processus biologique par lequel les kératinocytes, qui représentent environ 80% des cellules épidermiques, se forment dans la couche basale et migrent progressivement vers la couche cornée.

Chez un jeune adulte, ce cycle complet prend environ 28 jours, assurant un renouvellement régulier de la surface de la peau. Chez les peaux matures, le renouvellement cellulaire ralentit. Les kératinocytes se renouvellent moins rapidement, et les cellules mortes s’accumulent à la surface de l’épiderme. Cela entraîne un épaississement de la couche cornée et une diminution de la capacité de la peau à réfléchir la lumière, contribuant à un aspect terne et moins uniforme du teint.

Le teint terne est un signe subtil mais non négligeable du vieillissement cutané, qui révèle une diminution de l'activité cellulaire.

≈ 50%

Il s'agit de la baisse du renouvellement cellulaire observée entre 30 et 70 ans.

Une dilatation des pores.

À première vue, il peut sembler paradoxal que les pores deviennent plus visibles avec l’âge, alors que la production de sébum diminue progressivement. Pourtant, le vieillissement cutané affecte la structure et l’élasticité de la peau, ce qui impacte l'aspect des pores. Les pores élargis se caractérisent par une surface cutanée irrégulière, une jonction dermo-épidermique anormale et une matrice extracellulaire altérée. Or, avec l’âge, cette matrice se dégrade et perd de sa capacité à maintenir les tissus cutanés, ce qui contribue à l’élargissement des pores. Une étude menée par KITAHARA et son équipe sur 138 volontaires de différents âges a confirmé que la dégradation de la structure de la peau est étroitement liée à l’âge et à la taille des pores.

Source : KITAHARA T. & al. Age-related changes in the epidermal architecture around facial pores. Journal of Dermatological Science (2008).

Changements dans la dilatation des pores avec l’âge. (b) Surface totale des pores (mm2)/25 mm2 ; (c) surface moyenne des pores (mm2)/25 mm2 ; (d) nombre total de pores/25 mm2.

Source : KITAHARA T. & al. Age-related changes in the epidermal architecture around facial pores. Journal of Dermatological Science (2008).

L'apparition de taches pigmentaires.

Avec l’âge, la peau devient de plus en plus sujette aux taches pigmentaires, appelées lentigos solaires ou taches de vieillesse. Ces marques apparaissent principalement sur les zones exposées au soleil, comme le visage, les mains et le décolleté, et traduisent une distribution irrégulière de la mélanine dans la peau. D'un point de vue mécanistique, le vieillissement cutané entraîne une perte progressive des mélanocytes épidermiques. Paradoxalement, les mélanocytes restants deviennent plus actifs localement et produisent de la mélanine de manière désorganisée en réponse aux dommages oxydatifs et à la répétition des expositions aux rayons UV, ce qui entraîne la formation de taches brunes localisées.

10 à 20%

Il s'agit de la perte de mélanocytes épidermiques par décennie à partir de 30 ans.

Une rigidification des vaisseaux sanguins.

Les vaisseaux sanguins de la peau ont tendance à devenir progressivement plus rigides, un phénomène qui contribue à l’apparition de signes visibles de vieillissement comme les télangiectasies et une rougeur diffuse. Cette rigidification est liée à plusieurs facteurs, notamment la perte progressive de soutien conjonctif périvasculaire et l’épaississement des parois vasculaires, qui réduisent leur capacité à se dilater et se contracter normalement. La rigidification des vaisseaux sanguins est particulièrement visible sur le visage et les jambes, où de petits vaisseaux dilatés peuvent apparaître sous forme de lignes rouges ou violettes et former des angiomes stellaires.

Sources

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