La vitamine C, ou acide ascorbique, est l’un des actifs les plus étudiés en cosmétique pour sa capacité à neutraliser les radicaux libres et à stimuler la synthèse du collagène. Elle joue également un rôle dans la régulation de la pigmentation grâce à son effet inhibiteur sur la tyrosinase, l'enzyme qui convertit la tyrosine en mélanine. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que la vitamine C pouvait être intéressante pour diminuer l'inflammation cutanée. On la retrouve le plus souvent sous la forme de dérivés, comme le phosphate d'ascorbyle de sodium ou le glucoside d'ascorbyle, car l'acide ascorbique pur est peu stable et sa nature acide peut provoquer des rougeurs, des picotements et parfois des irritations chez les personnes dont la barrière cutanée est endommagée.
À ce jour, aucune donnée scientifique ne montre que la vitamine C possède un effet déodorant ou qu’elle pourrait atténuer les mauvaises odeurs corporelles.
Pour rappel, les déodorants agissent sur deux mécanismes : la réduction de la prolifération bactérienne et la neutralisation des molécules odorantes produites lors de la dégradation de la sueur. Contrairement à une idée répandue, la sueur elle-même n’a pas d’odeur : ce sont les bactéries du microbiome axillaire qui métabolisent les composés présents dans la sueur pour former des acides volatils responsables de l’odeur corporelle. Pour lutter contre ce phénomène, les déodorants utilisent des agents antibactériens, comme certaines formes de zinc et des absorbants qui limitent l’humidité, un les endroits humides étant propices à la prolifération des micro-organismes. La vitamine C, malgré ses propriétés antioxydantes reconnues, n’interfère ni avec la croissance des bactéries responsables des odeurs, ni avec les voies biochimiques qui conduisent à la formation des molécules odorantes.
Néanmoins, si la vitamine C ne peut pas réduire les odeurs corporelles, elle pourrait être intéressante pour lutter contre l'hyperpigmentation des aisselles.
Les aisselles sont en effet une zone fréquemment sujette à l’hyperpigmentation. La peau y est fine, soumise à des frottements répétés — notamment liés aux vêtements serrés ou au rasage — qui induisent une inflammation chronique de bas grade. Cette inflammation stimule l’activité des mélanocytes à travers la libération locale de cytokines pro-inflammatoires, favorisant une production accrue de mélanine. Par ailleurs, la transpiration et le microbiome spécifique de cette zone contribuent à maintenir un état d’irritation qui augmente encore les risques d’hyperpigmentation.
Dans ce contexte, la vitamine C peut théoriquement présenter un intérêt, non pas comme déodorant, mais comme actif éclaircissant. Comme mentionné précédemment, la vitamine C a un effet inhibiteur sur la synthèse de mélanine, auquel s'ajoutent ses actions antioxydante et anti-inflammatoire, toutes deux pertinentes pour agir en amont de l'hyperpigmentation.
La vitamine C n’agit donc pas sur les odeurs, mais pourrait atténuer l'hyperpigmentation des aisselles, rendant son utilisation potentiellement pertinente dans les déodorants.
Remarque : Si l'effet éclaircissant de la vitamine C a été montré à travers différentes études cliniques, aucune n'a été menée au niveau des aisselles, d'où la nécessité de rester prudent.