Quand utiliser le rétinol ?

Quand et à quelle fréquence utiliser du rétinol ?

Le rétinol est un dérivé de la vitamine A reconnu pour sa capacité à lisser les rides et à atténuer les imperfections. Toutefois, son efficacité s'accompagne souvent d'un risque d'irritation, notamment en début d'utilisation. À quel âge l’intégrer à sa routine ? Quelle fréquence adopter pour profiter de ses bienfaits sans agresser sa peau ? Nous faisons ici le point sur les bonnes pratiques.

Le rétinol, un actif puissant mais à utiliser avec prudence.

Le rétinol appartient à la famille des rétinoïdes et est l'un des actifs cosmétiques les plus documentés en dermatologie. Une fois appliqué sur la peau, il est progressivement transformé en acide rétinoïque, sa forme biologiquement active. Ce métabolite va se fixer sur des récepteurs nucléaires appelés RARs (Retinoic Acid Receptors) présents dans les kératinocytes et les fibroblastes. Ce lien déclenche une cascade de transcription génétique qui aboutit à l’augmentation du renouvellement cellulaire, à la stimulation de la synthèse de collagène de types I et III, à la diminution de l’activité des métalloprotéinases, des enzymes qui dégradent les fibres de soutien du derme, et à la régulation de la production de mélanine. Ces différents mécanismes d'action du rétinol en font un allié de choix pour lisser les ridules, améliorer la texture de la peau et atténuer les taches pigmentaires.

Toutefois, malgré ses bienfaits, le rétinol peut provoquer des réactions d’irritation chez certaines personnes, surtout au début de son utilisation. Parmi les effets secondaires les plus fréquemment associés au rétinol, on peut citer l'apparition de rougeurs, une desquamation de l'épiderme ou encore des sensations de tiraillements ou de brûlure. Cela peut s'expliquer ainsi : en activant le renouvellement cellulaire, le rétinol altère temporairement la barrière cutanée, ce qui entraîne une augmentation des pertes hydriques et donc de la sensibilité de la peau.

La peau nécessite une phase d'adaptation lors des premières utilisations de rétinol ou de rétinoïdes. La stratégie repose sur deux piliers : la fréquence d’utilisation et la concentration choisie.

Comment et quand introduire le rétinol dans sa routine de soins ?

Pour ne pas fragiliser la peau et la laisser s'habituer au rétinol, il est conseillé de commencer avec une concentration faible, comprise entre 0,01-0,05%. Cela vous permettra aussi de vérifier que votre peau tolère bien cet actif. Nous vous recommandons aussi de commencer par une utilisation une fois tous les trois soirs pendant deux semaines. Si vous n'observez pas de réaction sur votre peau, vous pouvez augmenter progressivement la fréquence, d'abord à un soir sur deux, puis à une application chaque soir si votre peau le supporte.

Les rétinoïdes sont des actifs s'utilisant exclusivement le soir car, lorsqu'ils sont exposés au soleil, ils peuvent se décomposer et produire des composés agressifs pour la peau. De plus, le lendemain, il est important d'utiliser un écran solaire.

À noter aussi que, pendant les premières semaines, il est essentiel de ne pas associer le rétinol à d'autres actifs potentiellement irritants, tels que les AHA, les BHA ou la vitamine C pure. Une fois votre peau habituée au rétinol, il vous sera possible de réintégrer ces actifs dans votre routine de soin, préférentiellement en alternant les jours d'application. La méthode dite du "rétinol sandwich" est aussi utile au début : elle consiste à appliquer une couche de crème hydratante avant le rétinol, puis une autre après, pour créer une barrière qui limite la pénétration rapide du rétinol dans l’épiderme. Cette technique est aussi particulièrement recommandée pour les peaux sensibles.

Remarque : Si votre peau ne tolère pas le rétinol, vous pouvez vous tourner vers des esters de rétinoïdes, comme le rétinoate d'hydroxypinacolone, une forme douce de rétinoïdes. Très efficace car capable d'agir sur les récepteurs RAR sans conversion, le rétinoate d'hydroxypinacolone est également mieux toléré grâce à sa fonction ester qui ralentit légèrement sa pénétration cutanée, contribuant ainsi à une libération progressive.

À quel âge commencer les rétinoïdes ?

Il n’existe pas vraiment d’âge précis pour commencer à utiliser un rétinoïde car tout dépend des besoins de la peau. On peut cependant distinguer deux approches : l'usage dermatologique, pour les imperfections, et l'usage cosmétique, pour les signes de l'âge. Dès l'adolescence, des rétinoïdes, comme la trétinoïne ou l'adapalène, peuvent être prescrits pour traiter l'acné et normaliser la kératinisation. Dans ce cas, l'utilisation des rétinoïdes est strictement encadrée par un dermatologue.

Afin de prévenir ou corriger les premiers signes de l'âge, il est possible de se tourner vers des rétinoïdes cosmétiques, c'est-à-dire disponibles sans ordonnance, et ce, dès la vingtaine. Cette période est en effet un tournant pour la peau qui voit sa production de collagène commencer à ralentir. Il peut alors être pertinent d'incorporer du rétinol dans sa routine de soins, afin de stimuler l'activité des fibroblastes et de soutenir la synthèse de collagène. Cela peut aider à lisser les ridules naissantes et à améliorer la texture de la peau. Cela dit, il n’existe pas de moment universel pour commencer à utiliser un rétinoïde : chaque peau a son propre rythme et il n’est jamais trop tard pour en tirer des bénéfices. Une étude menée en double aveugle avec 23 personnes âgées d'en moyenne 87 ans a en effet montré que l'application quotidienne d'une lotion à 0,4% de rétinol permettait de réduire significativement les rides après huit semaines.

Évolution du score moyen de rides chez 23 sujets âgés après application d'une lotion à 0,4% de rétinol.
Évolution du score moyen de rides chez 23 sujets âgés après application d'une lotion à 0,4% de rétinol.
Source : SCHUMACHER W. E. & al. Improvement of Naturally Aged Skin With Vitamin A (Retinol). Archives of Dermatology (2007).

Ce n’est pas tant l’âge qui détermine le bon moment pour commencer à utiliser un rétinoïde, mais plutôt les besoins de la peau et sa capacité à le tolérer.

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