Les huiles végétales sont-elles comédogènes ?

Une huile végétale comédogène est une huile susceptible d'entraîner la formation de comédons.

Il s'agit d'un point important à vérifier avant d'utiliser une huile végétale, surtout pour les peaux mixtes à grasses. En effet, les huiles végétales dites comédogènes ont une texture assez grasse et peuvent former un film semi-occlusif à la surface de la peau. Si ce dernier est utile pour prévenir la perte en eau transépidermique, il peut aussi empêcher l'évacuation normale du sébum en obstruant les pores de la peau, ce qui mène à l'apparition de points noirs ou de boutons blancs. Toutes les huiles végétales ne sont pas égales en termes de comédogénicité. Plusieurs critères influent sur leur potentiel à boucher les pores, parmi lesquels :

• La sensibilité à l’oxydation et la fraîcheur de l'huile végétale.

  Certaines huiles végétales sont plus sensibles à l'oxydation que d'autres. Celles riches en antioxydants et comprenant une majorité d'acides gras saturés, c'est-à-dire ne présentant pas de doubles liaisons susceptibles de réagir avec un oxydant, sont généralement plus stables que les huiles végétales pauvres en antioxydants et contenant une proportion importante d'acides gras insaturés. Or, lorsqu'une huile végétale s'oxyde, ses caractéristiques organoleptiques changent : elle a tendance à devenir plus épaisse et davantage comédogène. Plusieurs facteurs peuvent être responsables de cette oxydation, comme l'exposition à l'oxygène de l'air, à la lumière, à la chaleur ou encore les interactions avec le contenant.

• La qualité de l'huile végétale.

  Une huile végétale issue d’un mode d’extraction par pression à froid est souvent moins comédogène. En effet, ce processus ne nécessite pas de traitement chimique, ni d'exposition à une température élevée, susceptible de détruire certains acides gras de l'huile végétale et d'entraîner la formation de nouveaux composés, pas forcément bénéfiques pour la peau.

• La vitesse de pénétration de l’huile végétale dans l’épiderme.

  Une huile végétale épaisse et grasse est difficilement absorbée par la peau, ce qui peut augmenter son caractère occlusif. Au contraire, plus l’huile possède une forte affinité avec la peau, plus elle pénètre facilement. Ces huiles sont qualifiées de sèches et sont principalement composées d'omégas-3, comme l'acide alpha-linolénique, et d'omégas-6, tels que l'acide linoléique. Les huiles grasses, quant à elles, renferment plutôt des omégas-9, comme l'acide oléique.

Chaque huile végétale possède un indice de comédogénicité, obtenu après analyse de sa fraîcheur, de son niveau d'oxydation et de sa vitesse de pénétration dans la peau.

La comédogénicité des huiles végétales est traditionnellement mesurée sur une échelle allant de 0 à 5.

• Indice 0 : Il signifie que l'huile végétale n'est pas comédogène et est idéale pour les peaux mixtes à grasses et/ou sujettes aux imperfections. Parmi ces huiles, on retrouve l'huile d'argan, l'huile de chanvre, l'huile de figue de Barbarie, l'huile de jojoba et l'huile de noisette.

• Indice 1 à 2 : Cette catégorie regroupe les huiles peu comédogènes, avec parmi elles l'huile d’amande douce, l'huile d'abricot, l'huile de ricin ou l'huile de nigelle. 

• Indice 3 et 4 : Les huiles avec un indice de comédogénicité de 3 ou 4 sont assez comédogènes. Cela concerne notamment l'huile de coco, l'huile de lin, l'huile de rose musquée et l'huile de soja.

• Indice 5 : Une huile végétale avec un indice de 5 est une huile très comédogène, telle que l’huile de germe de blé. 

Ainsi, il est plutôt conseillé aux peaux mixtes à grasses de choisir des huiles végétales avec un faible indice de comédogénicité, entre 0 et 2, tandis que les peaux normales à sèches peuvent utiliser des huiles aux indices compris entre 0 et 5. Contrairement à certaines idées reçues, les peaux sujettes aux imperfections n'ont pas besoin de se priver d'utiliser des huiles végétales : elles doivent simplement choisir les plus adaptées. Notons aussi que la présence d’une huile végétale comédogène dans un produit ne signifie pas nécessairement qu’il provoquera des boutons. Sa concentration, la galénique de la formule, la synergie avec les autres ingrédients ainsi que la typologie de peau de la personne qui l’utilise sont autant de facteurs déterminants à considérer.