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Bienfaits pour la peau régime alimentaire sans sucres.

Des avantages d'un régime sans sucres pour la peau ?

Le sucre est de plus en plus présent dans notre alimentation. Cependant, en plus d'impacter la santé globale, il est suspecté de nuire à la peau. Un régime alimentaire sans sucres pourrait-il être bénéfique pour la peau ? Explorons ensemble ce que la littérature scientifique nous apprend à ce sujet.

Publié le 29 octobre 2025, mis à jour le 29 octobre 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 11 min de lecture

L'essentiel à retenir.

  • La plupart des régimes sans sucres visent à réduire les sucres ajoutés et raffinés, sans éliminer totalement les glucides, essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.

  • Une consommation excessive de sucres favorise la glycation, un processus qui rigidifie le collagène et accélère le vieillissement cutané.

  • Un régime riche en sucres est associé à une augmentation du risque d’acné, tandis qu’un régime à faible indice glycémique peut améliorer l’aspect de la peau.

  • À ce jour, aucune preuve clinique solide ne montre que le sucre aggrave l’eczéma ou le psoriasis.

  • Réduire le sucre n’entraîne aucune carence pour la peau : au contraire, cela participe à une meilleure santé cutanée globale.

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Régime alimentaire sans sucres : en quoi consiste-t-il ?

Le régime sans sucres est une approche nutritionnelle qui vise à réduire, voire supprimer, les sucres ajoutés et raffinés, sans pour autant exclure totalement les glucides. Ces derniers restent essentiels au bon fonctionnement de l’organisme, car ils fournissent l’énergie nécessaire au cerveau, aux muscles et au métabolisme cellulaire. L’objectif de ce mode alimentaire est de revenir à une alimentation plus naturelle et non transformée, riche en nutriments et pauvre en sucres cachés, qui se trouvent souvent dans les plats préparés, les yaourts aromatisés, ou encore les jus de fruits.

3%

Dans les études cliniques, un régime sans sucres correspond généralement à un apport de moins de 3% des calories quotidiennes issues des sucres.

On distingue généralement trois approches de régime alimentaire sans sucres :

  • Le régime sans sucres strict, qui exclut la quasi-totalité des glucides, y compris ceux des fruits, des légumineuses et des céréales. Il est rarement adopté en dehors d’un cadre médical.

  • Le régime dit “low carb”, qui réduit les sucres rapides et raffinés, tout en conservant une part modérée de glucides complexes issus des légumes et des céréales complètes.

  • L’alimentation sans sucres ajoutés, la plus courante, qui supprime les sucres industriels mais conserve les sucres naturellement présents dans les fruits ou le miel.

Selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les sucres libres ne devraient pas dépasser 10% de l’apport énergétique total chez les adultes et les enfants.

Quels sont les effets du sucre sur la peau ?

L’un des mécanismes majeurs du vieillissement cutané est l’accumulation des produits de glycation avancée (AGEs) au fil de la vie. La glycation est une réaction non enzymatique au cours de laquelle les molécules de sucre, comme le glucose ou le fructose, se lient de façon covalente aux protéines, aux lipides ou aux acides nucléiques. Les AGEs se forment à la fois de manière endogène, par les processus naturels du corps, et exogène, notamment à travers l’alimentation : la consommation excessive de sucres raffinés, de glucides simples et d’aliments cuits à haute température (grillés, frits, rôtis) favorise leur accumulation. D’autres facteurs externes, comme le tabac, l’alcool, la sédentarité, la pollution ou les UV peuvent également stimuler la production d’AGEs dans la peau.

Le collagène et l’élastine, les principales protéines de la matrice extracellulaire, sont particulièrement vulnérables à la glycation. Cette dernière entraîne la formation de liaisons croisées entre les fibres de collagène, ce qui augmente leur rigidité et leur sensibilité aux stimuli mécaniques, tout en altérant leur capacité à interagir avec les cellules et les autres protéines de la matrice extracellulaire. Les AGEs favorisent également le stress oxydatif et l’inflammation, en augmentant la production de radicaux libres et en activant les récepteurs RAGE (Receptor for Advanced Glycation End Products) à la surface des cellules, déclenchant des cascades inflammatoires qui accélèrent le vieillissement cutané.

Le processus de glycation.

Le processus de glycation.

Source : BILOSHYTSKA A. & al. Skin aging – The role of nutrition and sugar. Journal of Education, Health and Sport (2025).

La glycation augmente souvent après 35 ans et s’accélère avec le vieillissement intrinsèque. Les AGEs les plus répandus dans la peau sont la carboxyméthyllysine et la pentosidine, ainsi que des dérivés comme le glyoxal, le glucosepane ou le dimère de méthylglyoxal-lysine. L’excès de sucres et des pics glycémiques répétés favorisent la production de ces molécules, qui sont pro-inflammatoires et responsables de modifications structurales, morphologiques et fonctionnelles des tissus cutanés.

Plusieurs travaux se sont intéressés aux effets du sucre sur la peau. Une étude menée auprès de 4 025 femmes âgées de 40 à 74 ans a évalué l’impact de l’alimentation sur l’apparence de la peau et les signes de vieillissement cutané. Les résultats ont mis en évidence un lien direct entre les apports en glucides et l’apparence de la peau. Une augmentation de glucides dans l’alimentation quotidienne était associée à une probabilité accrue d’avoir une peau ridée et une atrophie cutanée. Ces associations étaient indépendantes de facteurs tels que l’âge, l’indice de masse corporelle, l’exposition au soleil ou l’activité physique. À l’inverse, des apports plus élevés en vitamine C et en acide linoléique étaient liés à une meilleure apparence de la peau, avec une réduction des rides et de la sécheresse cutanée.

Un régime alimentaire sans sucres semble ainsi contribuer à ralentir l'installation des signes de vieillissement cutané.

1,36

fois plus de risques d'avoir des rides lorsqu'on ajoute 50 g de glucides dans son alimentation quotidienne.

1,33

fois plus de risques de présenter une atrophie cutanée lorsqu'on ajoute 50 g de glucides dans son alimentation quotidienne.

Une consommation importante de sucres et de glucides simples est également reliée à des mécanismes inflammatoires dans la peau. L’augmentation des sucres dans l’organisme favorise la production de radicaux libres et d'AGEs, qui stimulent les voies inflammatoires. Pour cette raison, on évoque parfois qu’un régime alimentaire pauvre en sucres pourrait être bénéfique pour certaines dermatoses inflammatoires, telles que l’eczéma et le psoriasis, en réduisant la charge inflammatoire systémique et cutanée.

Cependant, les preuves cliniques établissant un lien entre la consommation de sucres et ces maladies de peau inflammatoires sont encore limitées.

Une étude récente, menée sur 30 volontaires atteints de dermatite atopique, a évalué l’effet d’un régime à très faible taux en sucre comparé à un régime plus riche en sucres sur l’évolution de l’eczéma. Pendant trois semaines, les participants ont été accompagnés par des diététiciens et le suivi clinique a été réalisé grâce au SCORAD (SCOring Atopic Dermatitis), un outil mesurant l’étendue et la gravité des lésions ainsi que le ressenti psychologique. Les résultats n'ont montré aucune différence significative entre les deux groupes, ce qui a conduit les chercheurs à conclure que le sucre n’était pas un facteur aggravant de l’eczéma, du moins pas dans le cadre de cette courte étude.

En revanche, les preuves sont plus nombreuses concernant l’acné. Une étude menée entre novembre 2018 et juillet 2019 a analysé 24 452 adultes afin d'observer une potentielle association entre leurs habitudes alimentaires et l'état de leur peau. Parmi eux, 11 324 personnes (46%) ont rapporté souffrir d’acné. Après ajustement pour l’âge, le sexe, le niveau d’activité physique, le tabagisme, l’apport énergétique quotidien et la présence de symptômes dépressifs, les résultats ont montré une association significative entre l’acné et la consommation de produits gras et sucrés et de boissons sucrées.

Une consommation élevée de sucres pourrait ainsi augmenter les risques d'acné.

1,54

fois plus de risques de souffrir d'acné lorsqu'on a une forte consommation de produits gras et sucrés.

1,18

fois plus de risques de souffrir d'acné lorsqu'on a une forte consommation de boissons sucrées.

Ces résultats ont été confirmés par des interventions diététiques ciblant spécifiquement la charge glycémique des aliments. Une étude menée auprès de 43 jeunes hommes atteints d’acné a comparé les effets d’un régime à faible charge glycémique avec un régime alimentaire "classique" (+42% d'apport glycémique par rapport au groupe à faible charge glycémique). Sur une période de 12 semaines, les chercheurs ont évalué le nombre et la sévérité des lésions d’acné lors de visites mensuelles. À l’issue de l’étude, le nombre total de lésions avait diminué davantage dans le groupe à faible charge glycémique (-23,5 ± 3,9) que dans le groupe témoin (-12,0 ± 3,5). Des observations similaires ont été faites pour les lésions inflammatoires (-17,0 ± 3,1 pour le groupe à faible charge glycémique contre -7,4 ± 2,5 dans le groupe témoin).

Ces résultats suggèrent qu'un régime alimentaire sans sucres pourrait limiter, voire diminuer, l'acné.

Évolution du nombre de lésions inflammatoires dans les groupes "régime alimentaire sans sucre" et contrôle.

Évolution du nombre de lésions inflammatoires dans les groupes "régime alimentaire sans sucre" et contrôle.

Source : VARIGOS G. A. & al. A low-glycemic-load diet improves symptoms in acne vulgaris patients: A randomized controlled trial. The American Journal of Clinical Nutrition (2007).

Un régime alimentaire pauvre en sucres peut-il nuire à la peau ?

Un régime alimentaire pauvre en sucres ne présente aucun risque de carence pour la peau. À ce jour, aucune étude n’a mis en évidence d’effet néfaste cutané lié à la diminution ou à l’arrêt du sucre. Au contraire, la réduction des sucres simples est souvent associée à une meilleure qualité de peau, en limitant l’inflammation et le stress oxydatif. Ainsi, éliminer les sucres ajoutés n’entraîne pas de déficit dans la peau, mais participe plutôt au maintien d’une peau équilibrée.

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