Les crèmes solaires sont considérées comme l’une des armes les plus efficaces pour protéger la peau contre les effets néfastes des rayons du soleil. Ces derniers provoquent différents types de dommages cellulaires, notamment des mutations de l’ADN, des altérations des protéines structurelles, comme le collagène et l’élastine, et une inflammation de la peau. Au fil du temps, ces altérations accélèrent le vieillissement cutané, et surtout, augmentent le risque de cancers de la peau. Face à ce danger, les agences de santé publique recommandent de se protéger du soleil en évitant de s'exposer directement pendant de longues heures, particulièrement entre 11h et 16h, de porter des vêtements longs et d'utiliser un écran solaire avec un FPS élevé. Malgré ces bénéfices, certaines craintes subsistent et les crèmes solaires sont parfois suspectées de devenir cancérigènes à long terme.
Les données scientifiques actuelles ne soutiennent pas que l'utilisation de crèmes solaires augmente le risque de cancer de la peau, au contraire.
De fait, une méta-analyse publiée en 2014 a regroupé les résultats de 21 études incluant 7 150 cas de mélanome malin. En pratiquant une régression, les chercheurs ont pu démontrer que l'utilisation d'écrans solaires n'augmentait pas le risque de mélanomes, et ce, même lorsqu'ils étaient utilisés à long terme. En réalité, les études montrent plutôt un effet protecteur significatif des crèmes solaires contre les cancers cutanés. L’une des preuves les plus solides provient d’un essai contrôlé randomisé réalisé en Australie. Pendant 4,5 ans, 1 621 adultes ont été suivis pour évaluer l’impact de l’utilisation quotidienne d’une crème solaire à large spectre SPF 15+.
Dans ce protocole, les volontaires étaient divisés en deux groupes : un groupe appliquait la crème solaire tous les jours, tandis que l’autre groupe l’utilisait à sa discrétion, voire pas du tout pour certains participants. À la fin de l'essai, le premier groupe présentait une réduction de 40% de l’incidence des carcinomes épidermoïdes par rapport au groupe contrôle. De plus, l’effet protecteur a persisté après la fin de l’intervention. Huit ans après l’arrêt du protocole, le premier groupe montrait toujours une réduction de 40% des carcinomes épidermoïdes, qui s'explique par le fait qu'un plus grand nombre de participants de ce groupe a continué à appliquer régulièrement une protection solaire, même après l'essai.
Loin d'augmenter le risque de cancer cutané, l'utilisation régulière et rigoureuse d'une crème solaire est un outil efficace de prévention.