Comment prendre soin de son corps pendant la grossesse ?

Sous l'effet des hormones, la peau change pendant une grossesse et est sujette à de nouvelles préoccupations. Pour en prendre soin, l'application de soins cosmétiques doux est recommandée. Il est toutefois important de vérifier que chaque produit que vous utilisez est adapté pour les femmes enceintes. S'il n'est pas précisé explicitement qu'un soin convient lors d'une grossesse, il est préférable de ne pas l'appliquer.

Pendant la grossesse, la peau peut devenir plus grasse en raison d'une hausse de la synthèse de sébum par les glandes sébacées, induite par l'augmentation du taux de progestérone dans le corps. Afin d'éviter toute poussée d'acné et l'apparition d'imperfections, il est conseillé de nettoyer son visage matin et soir avec un soin adapté à votre typologie de peau. Si votre peau est naturellement grasse, nous vous recommandons une texture gel. Au contraire, si elle s'assèche facilement, tournez-vous plutôt vers un lait ou un baume, des soins plus hydratants.

À noter : pendant une grossesse, les traitements classiques contre l'acné à base de rétinol sont à exclure. Il est alors bon de se tourner vers un dermatologue afin qu'il vous prescrive un soin adapté.

Le "masque de grossesse" est une forme d'hyperpigmentation qui touche les femmes enceintes. Elles sont en effet plus sensibles à ce désordre cutané, en raison des forts taux d'œstrogène et de progestérone sécrétés, des hormones stimulant la mélanogenèse, c'est-à-dire la production de mélanine. Ainsi, pour éviter l'apparition de taches brunes, il est nécessaire de se protéger du soleil en utilisant quotidiennement une protection solaire large spectre. Il est également recommandé de ne pas s'exposer entre 12h et 16h, lorsque les rayons UV sont les plus intenses et de porter un chapeau et des lunettes.

Les vergetures font partie des problèmes cutanés les plus fréquemment rencontrés lorsqu'on est enceinte. Se formant suite à une rapide prise de poids, elles résultent de la rupture des fibres de collagène, des protéines du derme sous-tendant la peau. Néanmoins, les vergetures ne constituent pas une fatalité et certains gestes permettent de limiter le risque de les voir apparaître. Nous recommandons notamment d'appliquer deux fois par jour un soin nourrissant et hydratant, comme notre gel-en-huile vergetures. Enrichi en huile de baobab (nom INCI : Adansonia Digitata Seed Oil) et en oléine de karité (nom INCI : Butyrospermum Parkii Oil), il prévient et réduit visiblement l'apparence des vergetures, tout en apportant souplesse et élasticité à la peau.

Les femmes enceintes sont souvent sujettes aux problèmes de jambes lourdes, se caractérisant par une sensation de douleur dans les membres inférieurs, particulièrement au niveau des mollets. Ce désagrément s'explique par une insuffisance veineuse. Suite au ralentissement de la microcirculation, le sang stagne dans les jambes, ce qui entraîne des crampes et des picotements. Lors d'une grossesse, l'activité physique est souvent ralentie et on constate une prise de poids naturelle. Or, ces deux facteurs sont à l'origine du phénomène de jambes lourdes.

Pour limiter les douleurs, il est conseillé aux femmes enceintes de pratiquer une activité physique douce, comme la marche ou la natation. Pratiquée en eau froide, cette dernière a également l'avantage d'avoir un effet massant sur les jambes. Vous pouvez également effectuer des auto-massages sur vos mollets, et appliquer des soins à base d'actifs veino-toniques, comme le marronnier d'Inde ou l'aloe vera. Une autre astuce est le port de collants de contention, ayant un réel effet bénéfique.

On entend souvent dire qu'il faut manger "deux fois plus" lorsqu'on est enceinte. En réalité, il faudrait manger "deux fois mieux". La grossesse est en effet un état très fatigant, et une alimentation équilibrée ainsi qu'une bonne hydratation permettent de faire le plein d'énergie et de nutriments pour la mère et l'enfant.

Ainsi, il est recommandé de consommer cinq fruits et légumes par jour, des légumineuses à chaque repas, des produits laitiers trois fois par jour et des protéines une fois par jour. Il est important également de limiter sa consommation de matières grasses, de sel et de produits sucrés.

Pendant une grossesse, certains aliments seront ainsi vos alliés pour vous accompagner au mieux, vous et votre bébé. Il s'agit notamment de l'acide folique, ou vitamine B9, jouant un rôle important dans le bon développement du système nerveux de l’embryon. On la trouve notamment dans les épinards, le cresson, la mâche, le melon, les noix, les pois chiches et les châtaignes.

Une alimentation riche en calcium est également recommandée, car cet élément est essentiel pour la construction du squelette du bébé. Elle s'accompagne d'aliments riches en vitamine D, comme les poissons gras, favorisant l'absorption du calcium. Enfin, le fer est indispensable, surtout en fin de grossesse, pour éviter tout risque de carence responsable d'anémie. Vous le trouverez dans les légumes secs, le poisson, la viande.

À l'inverse, la consommation de certains aliments est contre-indiquée pendant une grossesse, notamment ceux susceptibles de provoquer une infection parasitaire, comme la toxoplasmose ou la listériose. Il s'agit principalement des aliments crus, comme les poissons crus, les fruits de mer, les viandes crues, les produits laitiers au lait cru ou les œufs crus.

Le soja est aussi déconseillé car il contient des phyto-œstrogènes, dont certaines études ont montré qu'ils avaient des effets indésirables sur les fœtus d'animaux, comme un blocage de la croissance. Même si cela n'a pas été montré directement sur l'Homme, il est préférable d'adopter le principe de précaution.

Enfin, la consommation d'alcool est à bannir pendant la grossesse. Elle est toxique pour le bébé et peut entraîner diverses complications (retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations…), dont le syndrome d’alcoolisation fœtale est la forme la plus grave. D'après l'Agence Régionale de Santé (ARS), la consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental non-génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France.

• Thèse de Pierre-André SCOTT. Action vasorelaxante du 17-œstradiol, implication du monoxyde d’azote et des récepteurs aux oestrogènes (2004).

• Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie. Phytoestrogens and soy foods in infants and children: caution is needed. Archives de pédiatrie (2006).

• TYLER K. H. Physiological skin changes during pregnancy. Journal of Clinical Gynecology and Obstetrics (2015).