Choisir les bons soins lorsqu'on a la peau grasse peut être une tâche déconcertante. Même si l'astuce consiste à connaître les bons ingrédients qui peuvent équilibrer les niveaux de sébum et éloigner les poussées d'acné, il est également essentiel d'éviter les ingrédients nocifs qui peuvent exacerber la production de sébum.

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Quels ingrédients et actifs éviter quand on a la peau grasse ?
- Les ingrédients comédogènes, les ennemis numéro 1 des peaux grasses
- Les actifs trop détergents ou asséchants, à fuir
- Les particules trop abrasives de certains gommages, à éviter absolument
- Sources
Les ingrédients comédogènes, les ennemis numéro 1 des peaux grasses.
Lorsque l’on a la peau grasse ou sujette aux imperfections, il ne suffit pas de contrôler la production de sébum : il faut aussi veiller à ne pas l’enfermer sous une couche d’ingrédients occlusifs. C’est là qu’entre en jeu la notion de comédogénicité. Ce terme vient du mot "comédons" et désigne la capacité d’un ingrédient cosmétique à obstruer les follicules pilosébacés, les organes sur lesquels débouchent les glandes sébacées qui produisent le sébum. Or, quand les pores sont bouchés, le sébum ne peut plus s’évacuer correctement, ce qui favorise l’apparition d'imperfections. Pour évaluer ce risque, on utilise généralement l’indice de comédogénicité, calculé sur une échelle de 0 (actif non-comédogène) à 5 (actif très comédogène).
Cet indice dépend notamment de la vitesse de pénétration de l’ingrédient dans la peau et de sa sensibilité à l’oxydation (certains corps gras rancissent vite, ce qui peut accentuer leur pouvoir comédogène). En règle générale, un ingrédient noté 2 ou moins est considéré comme non-comédogène et adapté aux peaux grasses. En revanche, ceux dont l'indice dépasse 3 sont à éviter si vous avez la peau grasse, surtout si vous êtes fréquemment sujet aux imperfections. Il s'agit notamment de ces ingrédients :
Les cires animales : cire d'abeille (Beeswax), cire de laine (Lanolin)...
Certaines huiles et cires minérales dérivées d'hydrocarbures, souvent présentes dans les fonds de teint : huile de paraffine (Paraffinum Liquidum ou Mineral Oil), cire de paraffine (Cera Microcristallina), cire synthétique (Synthetic Wax), cérésine (Ceresin Wax)...
Certaines huiles et beurres végétaux : huile de germe de blé (Triticum Vulgare Germ Oil), huile de coco (Cocos Nucifera Oil), huile de lin (Linum Usitatissimum Seed Oil), huile de rose musquée (Rosa Canina Fruit Oil), huile de soja (Glycine Soja Oil)...
Certaines gommes et résines : carraghénane (Carageenan), alginate de sodium (Algin), gomme de xanthane (Xanthan Gum)...
Certains esters gras, en particulier ceux dérivés des acides stéariques (Stearic Acid), myristiques (Myristic Acid) ou palmitiques (Palmitic Acid), ou encore le myristate d'isopropyle (Isopropyl myristate).
Remarque : La présence d’ingrédients comédogènes dans un produit ne conduit pas systématiquement à l’apparition d’imperfections, même sur les peaux grasses. Cela dépend notamment de leur concentration dans la formule, des autres composants et de la réactivité propre à chaque peau. Les identifier est un repère utile mais qui ne suffit pas, à lui seul, à prédire la tolérance d’un produit.
Les actifs trop détergents ou asséchants, à fuir.
Face à une peau grasse, la tentation est grande d’utiliser des soins qui "décapent" pour avoir une sensation de peau plus saine. Pourtant, ce soulagement est trompeur : les actifs trop détergents ou asséchants ne règlent pas le problème, ils l’aggravent à moyen et long terme. En effet, lorsque la peau est privée de son film hydrolipidique, elle interprète cela comme une agression. Elle active alors un mécanisme de défense : l’hyperséborrhée réactionnelle. Les glandes sébacées augmentent leur activité pour compenser cette perte et restaurer la protection naturelle de la peau. Ainsi, au lieu de devenir moins grasse, elle produit encore plus de sébum, créant un effet rebond. Cette surproduction peut aussi entraîner une dysbiose, c'est-à-dire une altération du microbiote cutané, en favorisant la prolifération de la bactérie Cutibacterium acnes. Les ingrédients les plus fréquemment en cause sont :
Les alcools forts : alcool SD 40, alcool dénaturé, éthanol, alcool isopropylique.
Certains tensioactifs sulfatés : sodium lauryl sulfate (SLS), sodium laureth sulfate (SLES).
Ces actifs détergents peuvent altérer la fonction barrière de la peau, réduisant sa capacité à retenir l’eau et augmentant sa perméabilité aux agents irritants. Une étude récente menée sur 47 volontaires présentant une peau grasse mais sensible, ce qui, contrairement à certaines idées reçues, est tout à fait possible, a montré que ce profil cutané présente une altération de la barrière épidermique, caractérisée par une perte en eau accrue, une modification de la composition lipidique et une sensibilité exacerbée aux irritants. Les analyses métabolomiques ont révélé des perturbations dans le métabolisme des sphingolipides et des acides aminés, des molécules clés dans le maintien de l’intégrité cutanée. Concrètement, 48 métabolites essentiels, dont plusieurs types de céramides, étaient diminués, tandis que 15 autres voyaient leur abondance augmenter, signe d’un stress cutané persistant.
À retenir : Utiliser régulièrement des actifs asséchants ou détergents rend la peau plus réactive et plus déshydratée, même si elle est grasse. Une hyperséborrhée réactionnelle peut alors se mettre en place, créant un cercle vicieux difficile à rompre.
Les particules trop abrasives de certains gommages, à éviter absolument.
Les exfoliants physiques, ou gommages mécaniques, reposent sur un frottement manuel pour éliminer les cellules mortes. Ce processus, bien que parfois efficace pour lisser la peau, peut devenir problématique lorsqu’il est appliqué sur une peau déjà fragilisée, notamment par l’acné. En exerçant une action abrasive, ces gommages peuvent irriter l’épiderme, provoquer de micro-lésions et accentuer l’inflammation préexistante. Si les grains sont de taille importante ou aux bords irréguliers, le risque d’endommager la barrière cutanée est encore plus élevé.
La taille des particules joue un rôle central : les micro-grains peuvent être bien tolérés par les peaux grasses.
En revanche, les grains plus gros peuvent devenir problématiques en présence de lésions acnéiques. Lorsqu’ils passent sur un bouton inflammé ou en cours de cicatrisation, ils peuvent rompre la paroi de la pustule, favorisant la dispersion du contenu bactérien, notamment de Cutibacterium acnes, vers les zones voisines. Ce phénomène augmente le risque d’apparition de nouvelles lésions et prolonge l’inflammation. Les gommages dont la taille des grains est à surveiller sont :
Les noyaux de fruits : noyaux d’abricot (Prunus Armeniaca Seed Powder), de pêche (Prunus Persica Seed Powder), de prune (Prunus Domestica Seed Powder), coquilles de noix (Juglans Regia Shell Powder) ou de noisette (Corylus Avellana Shell Powder).
Les particules synthétiques abrasives : microbilles en polyéthylène (Polyethylene), polypropylène (Polypropylene) ou certains polymères de type PEG/PPG (Polyethylene Glycol, Polypropylene Glycol), aujourd’hui de moins en moins utilisés mais encore présents dans certains produits.
Les cristaux exfoliants très durs : sucre roux brut (Sucrose), gros sel marin non raffiné (Sea Salt).
Pour les peaux grasses sujettes aux imperfections, il est préférable de se tourner vers des exfoliants chimiques, qui agissent sans abrasion directe. Les acides bêta-hydroxylés (BHA), en particulier l’acide salicylique, sont les plus adaptés. Liposoluble, il pénètre dans les pores et dissout les amas de sébum et de kératine à l’origine des comédons. Par ailleurs, en plus de son action kératolytique, l'acide salicylique exerce un effet antibactérien sur Cutibacterium acnes. Cet actif peut ainsi être considéré comme un allié pour les peaux grasses.
Sources
FULTON J. E. Comedogenicity and irritancy of commonly used ingredients in skin care products. Journal of the Society of Cosmetic Chemists (1989).
DINARDO J. C. & al. A re-evaluation of the comedogenicity concept. Journal of the American Academy of Dermatology (2006).
MAIBACH H. I. & al. Oily skin: An overview. Skin Pharmacology and Physiology (2012).
SHOJAN A. & al. Comedogenicity of oils. International Journal of Contemporary Medical Research (2019).
PAN Y. & al. Unveiling the metabolomic profile of oily sensitive skin: A non-invasive approach. International Journal of Molecular Sciences (2024).
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