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Effet soleil kératose pilaire

Le soleil pour améliorer les signes de la kératose pilaire ?

La kératose pilaire est un désagrément cutané bénin et fréquent qui provoque l'obstruction des follicules pileux et l'émergence de petits boutons à la surface de la peau. On peut parfois hésiter à montrer ses jambes en été lorsqu'on est touché par la kératose pilaire. Mais si le soleil était au contraire une solution ? Apprenez-en plus.

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Publié le 5 mars 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 6 min de lecture

Qu’est-ce que la kératose pilaire ?

La kératose pilaire est un problème de peau qui se traduit par l’apparition de petits boutons rouges ou blancs. La peau devient alors rugueuse au toucher et a un aspect similaire à celui du papier de verre. Non-contagieuse, la kératose pilaire peut se développer sur différentes parties du corps. Néanmoins, on la retrouve le plus souvent au niveau des bras, des jambes et des fesses. Il est important de noter que la kératose pilaire ne présente aucun danger pour la santé et que la principale gêne est esthétique. Dans de rares cas, les personnes atteintes se plaignent de démangeaisons légères.

La kératose pilaire résulte d'une surproduction de kératine par les kératinocytes de l'épiderme qui va obstruer les follicules pileux. Bien que les causes de ce problème cutané fassent encore l'objet d'études, une composante génétique est fortement suspectée. Il a en effet été observé que la kératose pilaire se développait plus fréquemment chez des individus ayant des antécédents familiaux de cette maladie. Plusieurs solutions existent pour atténuer les symptômes de la kératose pilaire : le soleil en fait-il partie ?

Le soleil est-il une solution à la kératose pilaire ?

Il est vrai que les personnes touchées par la kératose pilaire remarquent généralement une amélioration de leurs symptômes en été. Plusieurs facteurs permettent d'expliquer ce phénomène, parmi lesquels le bronzage induit par le soleil. En effet, en pénétrant dans l'épiderme, les rayons UV déclenchent plusieurs réactions biologiques dont la fixation de l'hormone mélanotrope (MSH) sur le récepteur mélanocortine 1 (MCR1), situé sur les membranes des mélanocytes. Cette fixation provoque une cascade de réactions, résultant en la synthèse de mélanine, le pigment brun à l'origine de la coloration de la peau. Cette dernière peut, dans une certaine mesure, camoufler les imperfections et aider à rendre les bosses rugueuses de la kératose pilaire moins visibles.

Par ailleurs, pour se défendre contre les rayons UV, l'épiderme tend également à s'épaissir. Cet épaississement de la couche cornée résulte d'une différenciation accélérée des kératinocytes sous l'effet des UV, entraînant une intensification de la kératinisation de l'épiderme. Il s'agit là d'une réponse adaptative, une peau plus épaisse ayant une meilleure capacité de dissipation des ultraviolets, ce qui réduit les dommages sur les composants cellulaires plus profonds. Cet épaississement a pour conséquence de camoufler les petits boutons associés à la kératose pilaire.

Soleil et kératose pilaire : une fausse bonne idée.

Même si le soleil peut temporairement aider à atténuer les signes de kératose pilaire, il est important de se rappeler que les rayons UV ont un effet délétère sur la peau sur le long terme.

De façon similaire à l'acné, les effets du soleil sur la kératose pilaire ne durent qu'une saison. Lorsque l'été touche à sa fin et que le soleil brille fort moins dans le ciel, l'épiderme s'affine pour retrouver son épaisseur initiale. Les bouchons folliculaires liés à la kératose pilaire redeviennent alors bien visibles et la peau reprend son aspect rugueux.

De plus, les rayons UV sont responsables de dommages cellulaires importants et provoquent des rougeurs, voire des coups de soleil plus ou moins douloureux. Si l'on ajoute à cela un risque accru de cancer de la peau, des rides plus profondes et d'autres effets néfastes, on comprend qu'il est préférable d'éviter de trop s'exposer au soleil et de toujours appliquer une protection solaire en quantité suffisante. Il existe d'autres solutions, plus sûres, pour atténuer les symptômes de la kératose pilaire.

Sources

  • KHOPKAR U. S. & THOMAS M. Keratosis Pilaris Revisited: Is It More Than Just a Follicular Keratosis? International Journal of Trichology (2012).

  • WANG J. F. & ORLOW S. J. Keratosis Pilaris and its Subtypes: Associations, New Molecular and Pharmacologic Etiologies, and Therapeutic Options. American Journal of Clinical Dermatology (2018).

  • FELDMAN S. R. & al. Treatment of keratosis pilaris and its variants: a systematic review. Journal of Dermatological Treatment (2022).

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