Pourquoi protéger ses lèvres du soleil ?

Les lèvres figurent parmi les zones les plus sensibles du visage, y compris aux rayons UV.

Cette vulnérabilité s’explique avant tout par leur structure anatomique particulière : contrairement à la peau du reste du corps, la muqueuse labiale ne possède pas de couche cornée épaisse et contient très peu de kératinocytes et de mélanocytes. Les lèvres ne renferment donc presque pas de mélanine, le pigment protecteur synthétisé lors d'une exposition solaire. Cela explique pourquoi les lèvres ne bronzent pas mais cela ne veut pas dire qu'elles sont immunisées face au soleil, bien au contraire. Par ailleurs, la peau des lèvres est presque dépourvue de glandes sébacées, les organes synthétisant le sébum. Elle n'est donc pratiquement pas protégée par un film hydrolipidique, ce manteau protecteur composé d'eau, de sueur et de sébum qui recouvre le reste du corps. C'est pourquoi les lèvres se dessèchent rapidement et deviennent plus sensibles aux agressions extérieures, notamment aux rayons du soleil.

Même si les rayons UV ne sont pas les seuls responsables des cancers des lèvres, ils sont un facteur contributif non négligeable. Cela est d'autant plus vrai chez les personnes travaillant en extérieur, comme les couvreurs, les agriculteurs, les marins, les horticulteurs... Protéger ses lèvres du soleil n'est donc pas qu'une simple mesure de confort : c'est un geste de santé publique qui peut prévenir des lésions graves.

L’exposition chronique aux rayons ultraviolets favorise le développement de la chéilite actinique. Cette lésion précancéreuse, aussi appelée kératose actinique de la lèvre, résulte de la prolifération anormale des kératinocytes après une exposition solaire répétée. Les symptômes sont variés : sécheresse, desquamation, érythème, atrophie, voire ulcération. Avec le temps, ces lésions peuvent évoluer en carcinome épidermoïde invasif, un cancer agressif de la lèvre dont le pronostic s'assombrit à mesure que le diagnostic est tardif, ce qui peut rapidement être le cas dans la mesure où les lésions précancéreuses des lèvres sont souvent sous-estimées, faute d'information.

Protéger ses lèvres du soleil est une mesure essentielle pour prévenir les lésions cancéreuses.

Plusieurs études ont révélé l'importance de la photoprotection. Des travaux menés au Brésil avec 404 adultes ont montré que la prévalence de la chéilite actinique atteignait 47,1% dans la population, surtout chez les individus exposés au soleil plus de quatre heures par jour. Chez ces personnes, l’utilisation d’une protection physique, avec un chapeau à bords larges, associée ou non à un écran solaire était corrélée à une réduction significative du risque de chéilite actinique de 33%. Cette étude souligne l'importance de la protection solaire pour les lèvres, une zone souvent négligée. Malgré cette réalité, une autre enquête réalisée auprès de 119 travailleurs de plage au Brésil a révélé que seulement 7,5 % utilisaient un baume à lèvres avec un FPS et moins d’un tiers appliquaient une protection corporelle. Ces chiffres témoignent d’une méconnaissance préoccupante des risques liés au soleil, en particulier pour les lèvres.

Il existe aujourd'hui plusieurs produits formulés spécifiquement pour protéger les lèvres du soleil. La plupart se présentent sous la forme de sticks solaires, ou de baumes à lèvres enrichis avec un FPS, mais il est également possible de trouver des crèmes solaires pour les lèvres. Ces produits forment un film protecteur contre les rayons UV et leur texture souvent riche leur permet de limiter l'évaporation de l'eau de la peau des lèvres. De plus, l'avantage des sticks solaires et des baumes à lèvres réside dans leur format nomade, facile à glisser dans une poche ou un sac, qui encourage une application tout au long de la journée. Rappelons en effet que la protection solaire doit être renouvelée régulièrement, notamment après les repas.

Opter pour un baume à lèvres ou un stick solaire avec un FPS d'au moins 30 est une pratique simple pour préserver la souplesse des lèvres et réduire le risque de lésions précancéreuses comme la chéilite actinique.

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