Le bakuchiol, un actif intéressant pour prendre soin de ses cheveux ?

Le bakuchiol est un actif d’origine végétale extrait des graines de Psoralea corylifolia, également connue sous les noms de babchi et bakuchi. Cette plante originaire d’Inde occupe une place importante dans la médecine ayurvédique et la pharmacopée traditionnelle chinoise. En cosmétique, le bakuchiol s’est imposé ces dernières années comme une alternative naturelle au rétinol, avec lequel il partage des propriétés similaires. Cependant, le bakuchiol se distingue du rétinol par sa meilleure tolérance cutanée : il est moins irritant, provoque moins de desquamation et de rougeurs et convient mieux aux peaux sensibles.

À ce jour, aucune étude scientifique ne s'est penchée sur les bienfaits capillaires du bakuchiol.

Néanmoins, certains effets du bakuchiol sur la peau pourraient aussi bénéficier au cuir chevelu. Le bakuchiol pourrait notamment être intéressant pour les cuirs chevelus qui ont tendance à regraisser rapidement en raison d'une forte production de sébum par les glandes sébacées, souvent due à des prédispositions génétiques ou à un dérèglement hormonal. Or, si le sébum est essentiel pour protéger les fibres capillaires de la déshydratation et des agressions extérieures, quand il est présent en excès, il donne aux cheveux une apparence grasse et peut favoriser la formation de pellicules. Le bakuchiol pourrait agir sur l'activité des glandes sébacées et prévenir l'hyperséborrhée.

En effet, des études in vitro ont montré que le bakuchiol pouvait inhiber la 5α-réductase, l'enzyme responsable de la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT). En se fixant à un récepteur cytosolique spécifique, cette dernière augmente la production de sébum par les glandes sébacées. Une étude menée sur des kératinocytes humains HaCaT a révélé que le bakuchiol, à une concentration de 10 µg/mL, réduit l’expression de la 5α-réductase d’environ 40%, un effet comparable à celui de l’acide rétinoïque. Si cette propriété venait à se vérifier in vivo, le bakuchiol pourrait s'imposer comme un actif intéressant pour les cuirs chevelus à tendance grasse.

Le bakuchiol pourrait aussi être utile pour protéger les cheveux contre les dommages causés par les radicaux libres. En effet, le stress oxydatif contribue au vieillissement des cheveux, en fragilisant la fibre capillaire et en perturbant le fonctionnement des follicules pileux. Sous l’effet des radicaux libres, les protéines structurelles des cheveux, comme la kératine, sont altérées, ce qui peut rendre les cheveux plus cassants et plus ternes. Par ailleurs, le stress oxydatif est impliqué dans la miniaturisation progressive des follicules, ce qui favorise la chute des cheveux. Il contribue aussi à l’apparition des cheveux blancs en altérant l’activité des mélanocytes, les cellules responsables de la couleur des cheveux. Or, le bakuchiol possède un pouvoir antioxydant lui venant de sa structure chimique riche en doubles liaisons conjuguées. Il pourrait ainsi neutraliser les radicaux libres avant qu'ils n'endommagent les fibres capillaires.

Si les propriétés antioxydantes du bakuchiol ont été mises en évidence dans plusieurs travaux et que l'effet néfaste du stress oxydatif sur les fibres capillaires est bien documenté, aucune étude directe n'a montré que le bakuchiol pouvait prévenir les pertes de cheveux ou leur blanchiment.

Enfin, le bakuchiol pourrait apaiser les cuirs chevelus irrités. Les irritations au niveau du cuir chevelu sont plus fréquentes qu'on ne le pense et peuvent être le résultat de la pollution, des variations climatiques ou encore de l'utilisation de produits capillaires agressifs. Elles se manifestent par des rougeurs, des sensations de démangeaisons ou plus généralement par une hypersensibilité du cuir chevelu. En modulant l'activité de certains facteurs pro-inflammatoires, tels que le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α), le bakuchiol pourrait aider à réduire l'inflammation du cuir chevelu et restaurer son équilibre et son confort. Notons toutefois qu'il s'agit là uniquement d'une hypothèse, fondée sur les propriétés anti-inflammatoires du bakuchiol démontrées in vitro, mais qui restent à confirmer lors d'études cliniques menées sur le cuir chevelu.

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