Présente naturellement dans l’organisme, la vitamine C peut aussi être appliquée localement pour soutenir la santé de la peau. Son action va bien au-delà de l’éclat : protection, uniformité, tonicité… Découvrez à la suite tous les bienfaits de la vitamine C pour la peau.

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- Principes actifs
- Vitamine C : quels sont ses bienfaits pour la peau ?
Vitamine C : quels sont ses bienfaits pour la peau ?
- Bienfait n°1 : La vitamine C aide la peau à lutter contre le stress oxydatif
- Bienfait n°2 : La vitamine C éclaire le teint et lutte contre l'hyperpigmentation
- Bienfait n°3 : La vitamine C stimule la production de collagène et atténue les rides
- Bienfait n°4 : La vitamine C protège la barrière cutanée et limite les inflammations de la peau
- Bienfait n°5 : La vitamine C promeut la cicatrisation
- Sources
Bienfait n°1 : La vitamine C aide la peau à lutter contre le stress oxydatif.
La vitamine C est tout d'abord connue pour ses puissantes propriétés antioxydantes qui lui permettent de protéger la peau des radicaux libres. Ces derniers sont générés par plusieurs facteurs, parmi lesquels les rayons UV, la pollution, la fumée de cigarette, la consommation excessive d'alcool, le stress... Les radicaux libres sont des molécules auxquelles il manque un électron. Très réactifs car fortement instables, ils ont tendance à réagir avec les molécules saines de l'organisme, endommageant les cellules et les tissus. Ce processus, connu sous le nom de "stress oxydatif, accélère le vieillissement cutané, et donc l'apparition de rides et de taches pigmentaires. L'acide ascorbique, par un don d'électron, peut neutraliser les radicaux libres. Il se transforme alors en acide déshydroascorbique, relativement stable grâce à sa structure cyclique aromatique.

Si la vitamine C est largement reconnue pour son rôle antioxydant, elle peut, de manière paradoxale, adopter un comportement pro-oxydant dans certaines conditions. Ce phénomène repose sur sa capacité à réduire les ions métalliques, comme le fer (Fe³⁺ en Fe²⁺) ou le cuivre (Cu²⁺ en Cu⁺), lesquels participent ensuite aux réactions de Fenton en générant des radicaux hydroxyles hautement réactifs à partir du peroxyde d’hydrogène. Toutefois, ce potentiel pro-oxydant semble limité in vivo, car l’organisme contrôle la disponibilité des métaux libres grâce à des protéines telles que la ferritine ou la transferrine, qui séquestrent efficacement le fer.
Bienfait n°2 : La vitamine C éclaire le teint et lutte contre l'hyperpigmentation.
La vitamine C est également souvent utilisée en cosmétique pour ses effets éclaircissants, en particulier sur les taches pigmentaires liées au vieillissement, aux expositions solaires répétées ou à des inflammations cutanées passées. Ce pouvoir unifiant repose en grande partie sur sa capacité à interférer avec le processus de mélanogenèse, c’est-à-dire la synthèse de mélanine. Plus précisément, l’acide ascorbique inhibe l’activité de la tyrosinase, une enzyme qui catalyse l’oxydation de la tyrosine en DOPA puis en DOPAquinone, premières étapes vers la formation de mélanine. En perturbant ce processus, la vitamine C réduit la production de pigments bruns dans les mélanocytes, ce qui contribue à atténuer les taches déjà visibles et à prévenir l’apparition de nouvelles.
Une étude en double aveugle a été menée chez 27 femmes japonaises présentant des lentigos solaires. Durant 24 semaines, une lotion contenant 6% de sel trisodique de L-ascorbate-2-phosphate, une forme stable de vitamine C, a été appliquée deux fois par jour sur une moitié du visage, l’autre moitié recevant un placebo. Les résultats, évalués par des outils colorimétriques, comme le mexamètre, ont montré une amélioration significativement plus importante de la luminosité du visage chez les participantes ayant reçu le soin avec le dérivé de vitamine C. Par ailleurs, 7 personnes sur 27 ont présenté une amélioration marquée des taches pigmentaires, contre aucune dans le groupe placebo.

Bienfait n°3 : La vitamine C stimule la production de collagène et atténue les rides.
La vitamine C peut aussi être une alliée pour lutter contre les signes de l'âge. En plus de son action antioxydante, utile pour protéger les fibres structurelles de la peau de la dégradation par oxydation, elle pourrait régénérer le derme en stimulant la synthèse de collagène. Des travaux in vitro ont en effet montré que l’acide ascorbique favorise l’expression des gènes codant pour les chaînes de collagène de type I et III, les principales composantes de la matrice extracellulaire dermique. La vitamine C est également le cofacteur de deux enzymes impliquées dans l’hydroxylation de la proline et de la lysine, une étape indispensable à la stabilisation de la triple hélice du collagène. En améliorant à la fois la quantité et la qualité des fibres produites, la vitamine C contribuerait à renforcer la fermeté de la peau et à atténuer les rides.
Plusieurs études cliniques ont mis en évidence l'intérêt de la vitamine C pour prendre soin des peaux sujettes au photovieillissement. L'une d'elles a été faite auprès de 20 femmes âgées de 30 à 50 ans très exposées aux rayons UV, afin d’évaluer les effets de soins cosmétiques formulés avec de la vitamine C et du SH-polypeptide-10, un peptide recombinant. Après application quotidienne pendant deux semaines, les résultats ont montré une amélioration significative des rides périoculaires et de l'éclat de la peau, accompagnée d'une baisse notable de la pigmentation, ce qui conforte l'idée selon laquelle la vitamine C est un actif pertinent pour cibler les différents signes du photovieillissement.
Paramètre étudié | Résultats après 2 semaines |
---|---|
Profondeur des rides | - 16,78% |
Hyperpigmentation | - 19,57% |
Bienfait n°4 : La vitamine C protège la barrière cutanée et limite les inflammations de la peau.
Outre ses effets antioxydants et dépigmentants, la vitamine C joue également un rôle protecteur vis-à-vis de la barrière cutanée et de l’inflammation. Ce bénéfice repose sur plusieurs mécanismes complémentaires. En neutralisant les espèces réactives de l’oxygène, la vitamine C limite l’activation des voies de signalisation pro-inflammatoires, telles que NF-κB, connue pour favoriser la production de cytokines comme l’IL-1β, l’IL-6 ou le TNF-α. Cet actif stimule également la synthèse de céramides en régulant l'activité de ses enzymes, comme la S1P phosphatase. C'est pourquoi la vitamine C peut être intéressante pour les peaux sèches ou fragilisées.
Ce potentiel a été mis en évidence dans un modèle murin de dermatite atopique, une pathologie inflammatoire chronique caractérisée par une peau sèche, rouge et prurigineuse. Les chercheurs ont utilisé une forme protégée de la vitamine C (NXP081), associée à un aptamère d’ADN simple brin destiné à limiter son oxydation. Chez les souris recevant cette formulation par voie orale après induction d’un eczéma par application d'une solution de DNFB, une réduction significative de l’œdème auriculaire a été observée, ainsi qu’une amélioration visible des lésions cutanées. L’infiltration des mastocytes au sein des lésions a également diminué, tout comme la production d’interféron gamma par les lymphocytes T CD4+ activés. Ces résultats suggèrent que la vitamine C, lorsqu’elle est stabilisée, peut limiter les réponses inflammatoires et restaurer partiellement l’équilibre immunitaire dans un contexte de dermatite atopique. Ces résultats restent bien sûr à confirmer chez l'Homme et en application topique.

Au-delà des pathologies inflammatoires, la vitamine C s’avère utile pour contrer les effets cumulatifs des stress environnementaux sur la peau. Une étude ex vivo a évalué les conséquences d’une exposition combinée à des polluants atmosphériques (ozone, particules fines issues d’un moteur diesel) et aux UV, reproduisant une situation de stress oxydatif extrême. Des explants de peau humaine ont été exposés à ces agressions durant quatre jours, avec ou sans incubation préalable avec une solution antioxydante contenant 15% de vitamine C, 1% de vitamine E et 0,5% d’acide férulique. Les résultats ont montré une perte marquée de desmocolline, de claudine et d'aquaporine-3, des protéines impliquées dans la cohésion et l’hydratation de la barrière cutanée, ainsi qu’une activation de l’inflammasome, un complexe protéique qui réagit à des signaux de danger. L'incubation préalable avec le soin antioxydant a significativement prévenu ces altérations, démontrant l’intérêt d’une photoprotection indirecte par les antioxydants dans un contexte urbain.

Bienfait n°5 : La vitamine C promeut la cicatrisation.
La vitamine C est aussi impliquée dans les différentes phases du processus de cicatrisation, au-delà de sa fonction bien connue dans la synthèse du collagène. Dans les plaies en cours de réparation, des niveaux insuffisants de vitamine C sont fréquemment observés, ce qui peut retarder la résolution de l’inflammation et compromettre la reconstruction tissulaire. Des études in vitro ont montré que l'acide ascorbique pouvait moduler l’expression de médiateurs tels que HO-1, TGF-β, et VEGF, tous trois essentiels à la migration des fibroblastes, à la néoangiogenèse et au dépôt de matrice extracellulaire. Cet actif pourrait ainsi être utile pour soutenir la cicatrisation des peaux lésées.
Ces premières conclusions ont conduit à explorer l’efficacité de la vitamine C lors d'essais cliniques. Des travaux menés par SARPOOSHI et son équipe en 2021 se sont intéressés à 30 patients atteints de brûlures étendues du second degré. Les participants, répartis aléatoirement en deux groupes, ont tous reçu une prise en charge standard à base d'une solution à 1% de sulfadiazine argentique, mais un seul groupe bénéficiait en parallèle d’un traitement complémentaire avec une solution contenant 10% de vitamine C. L’évolution des plaies a été suivie pendant 14 jours et une amélioration significativement plus marquée chez les patients traités par vitamine C a été observée. L'acide ascorbique semble ainsi pouvoir accélérer le processus de régénération de la peau, probablement en limitant les dommages oxydatifs locaux, en soutenant la production de collagène et en modulant l'inflammation locale.

Sources
BERNARD B. A. & al. Effect of vitamin C and its derivatives on collagen synthesis and cross-linking by normal human fibroblasts. International Journal of Cosmetic Science (2001).
NATARAJAN R. & al. Vitamin C promotes wound healing through novel pleiotropic mechanisms. International Wound Journal (2015).
CHO Y. & al. Vitamin C stimulates epidermal ceramide production by regulating its metabolic enzymes. Biomolecules & Therapeutics (2015).
CHIANG N. & al. Topical vitamin C and the skin: Mechanisms of action and clinical applications. Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2017).
VISSERS M. & al. The role of vitamin C in skin health. Nutrients (2017).
HIRANO S. & al. Whitening effect of L-ascorbate-2-phosphate trisodium salt on solar lentigos. Archives of Dermatological Research (2019).
SARPOOSHI H. R. & al. The effects of topical vitamin C on burn wound healing. Journal of Arak University of Medical Sciences (2021).
PARK C.-S. & al. NXP081, DNA aptamer-vitamin C complex ameliorates DNFB-induced atopic dermatitis in balb/c mice. Nutrients (2023).
KIM B.-G. Effects of vitamin C and SH-polypeptide-10 cosmetic ingredients on wrinkle improvement and skin whitening. Journal of the Korean Society of Cosmetology (2024).
VALACCHI G. & al. Vitamin C compounds mixture prevents skin barrier alterations and inflammatory responses upon real life multi pollutant exposure. Experimental Dermatology (2024).
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