Pendant une grossesse, d'importantes variations hormonales ont lieu. Parmi elles, on observe une forte augmentation des taux d'œstrogène et de progestérone, des hormones stéroïdiennes. Or, ces dernières stimulent le processus de mélanogenèse, c'est-à-dire la synthèse de mélanine, le pigment responsable de la coloration de la peau. Ainsi, lorsqu'elles sont exposées sans protection solaire, les femmes enceintes sont davantage sujettes à l'hyperpigmentation, se traduisant par l'apparition du "masque de grossesse". Ces taches brunes se manifestent généralement à partir du quatrième mois de grossesse et touchent préférentiellement les personnes à la peau mate, de phototypes III à VI dans la classification de FITZPATRICK. En effet, les peaux foncées renferment davantage de mélanine que les peaux claires, et plus précisément de l'eumélanine, une forme plus sombre, offrant une meilleure protection face aux rayons UV.
De plus, il arrive que certaines femmes enceintes ressentent des tiraillements et des sensations de sécheresse sur la peau, en raison des variations hormonales et structurales que connaît leur corps pendant la grossesse. Sous l'effet de la prise de poids, les cellules de la couche cornée sont étirées et leur fonction barrière est affaiblie. Les céramides, remplissant un rôle de jonction intercellulaire, laissent alors s'échapper davantage d'eau, ce qui augmente le risque de déshydratation cutanée. Celle-ci peut être accentuée par l'exposition au soleil, dont les rayons UV sont desséchants pour la peau car ils fragilisent le film hydrolipidique présent à sa surface.
Enfin, la circulation sanguine s'intensifie dans le corps de la femme à partir de la quatrième semaine de grossesse, période correspondant au début des échanges sanguins entre la mère et l'embryon. Cela provoque alors une élévation de la température corporelle. Cette dernière est accrue lors d'une exposition au soleil, où les rayons UV solaires chauffent l'épiderme et ont une action vasodilatatrice.