En effet, la relation entre les pellicules et la perte de cheveux repose sur un enchevêtrement complexe de mécanismes biologiques impliquant la prolifération du champignon Malassezia, l’activité des glandes sébacées, la réponse immunitaire, l’intégrité de la barrière cutanée, mais aussi des facteurs génétiques et environnementaux. Chez les personnes sujettes aux pellicules ou à la dermite séborrhéique, on observe généralement une présence accrue de Malassezia, qui prospère dans les zones riches en sébum. Les métabolites libérés par ce champignon stimulent les kératinocytes à produire des cytokines pro-inflammatoires, maintenant un état inflammatoire chronique du cuir chevelu. Par ailleurs, certaines personnes semblent présenter une susceptibilité particulière à cette levure, avec une réponse immunitaire exacerbée, notamment caractérisée par une augmentation des cellules NK et CD16+.
Cette inflammation chronique peut avoir des répercussions directes sur les cheveux. Les enzymes produites par Malassezia transforment les triglycérides du sébum en acides gras libres, comme l’acide oléique et l’acide arachidonique. Ces derniers irritent le cuir chevelu et déclenchent une réaction inflammatoire qui perturbe le cycle capillaire. En conséquence, certains follicules passent prématurément en phase télogène, entraînant une chute accrue de cheveux. De plus, le grattage répété lié aux démangeaisons accentue le problème : en fragilisant la tige pilaire et en endommageant la zone autour du follicule, il peut perturber la repousse des cheveux.
Un autre facteur clé est le stress oxydatif. Les métabolites produits par certaines espèces de Malassezia favorisent la génération d’espèces réactives de l’oxygène. Ces radicaux libres entraînent des lésions cellulaires, y compris au niveau des follicules pileux, compromettant leur bon fonctionnement. Or, plusieurs travaux de recherche ont mis en évidence un lien entre un stress oxydatif accru au niveau du cuir chevelu et une accentuation des pertes de cheveux.
Enfin, le rôle des androgènes ne doit pas être négligé. Ces hormones stimulent la production de sébum, créant un environnement favorable à la croissance de Malassezia. Dans le même temps, la dihydrotestostérone (DHT), la forme active de la testostérone qui stimule l'activité des glandes sébacées, agit sur les récepteurs androgéniques des follicules, favorisant leur miniaturisation. Ce double mécanisme explique pourquoi les pellicules et la perte de cheveux sont souvent observées simultanément.