La vitamine C, utile pour lutter contre les imperfections ?

Selon la Société Française de Dermatologie, ce sont plus de 15 millions de personnes en France, dont 3,3 millions âgées de plus de 15 ans, qui sont touchées par l'acné.

Cette maladie de peau est d'ailleurs le premier motif de consultation chez le dermatologue et peut entraîner un véritable mal-être chez la personne concernée en raison de son caractère affichant. Les imperfections se développent au niveau des follicules pilo-sébacés, lorsque les glandes sébacées sécrètent un sébum trop épais ou en trop grande quantité, ce qui bouche les orifices. Cette hyperséborrhée ou dysséborrhée est souvent due à un déséquilibre hormonal. En parallèle, une accélération du renouvellement cellulaire peut mener à une accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, ce qui contribue à obstruer les pores. De plus, dans cet environnement riche en graisse, une bactérie habituellement présente en faible quantité sur la peau, Cutibacterium acnes, prolifère et libère des médiateurs pro-inflammatoires. Ce ne sont alors plus de simples points noirs ou des points blancs qui apparaissent sur la peau, mais des papules ou des pustules, voire dans certains cas des nodules, qui sont des lésions inflammatoires.

En ce qui concerne la vitamine C, quelle que soit sa forme, il n'existe à ce jour aucune étude clinique sur l'Homme démontrant qu'elle peut cibler les imperfections.

Par ailleurs, cet actif ne semble pas posséder d'effet séborégulateur ni d'effet kératolytique, pourtant essentiels pour agir contre les boutons et leur origine. Cela étant, la vitamine C n'est peut-être pas dénuée d'intérêt pour les peaux sujettes aux imperfections. En effet, plusieurs propriétés de l’acide ascorbique – notamment ses effets anti-inflammatoires, antioxydants et antibactériens – laissent penser qu’il pourrait jouer un rôle complémentaire intéressant dans la prise en charge des boutons.

Tout d'abord, la vitamine C possède une action anti-inflammatoire qui pourrait être pertinente pour atténuer les rougeurs associées aux lésions inflammatoires. Plusieurs travaux ont montré que l’acide ascorbique est capable d’inhiber l’activation de NF-κB, un facteur de transcription lié à la réponse immunitaire innée. Ce facteur joue un rôle central dans l’initiation et le maintien de l’inflammation en stimulant la production de cytokines pro-inflammatoires, telles que le TNF-α et les interleukines-1, 6 et 8. En modulant cette voie de signalisation, la vitamine C pourrait prévenir l'aggravation des imperfections en boutons inflammatoires et ainsi éviter les érythèmes post-inflammatoires, ces marques rouges persistantes qui apparaissent après la disparition des lésions acnéiques inflammatoires.

Autre potentiel intérêt de la vitamine C pour lutter contre les imperfections : ses propriétés antioxydantes, qui pourraient lui permettre de protéger le sébum de l'oxydation, en particulier le squalène, l'un de ses constituants majeurs. Lorsqu’il est exposé aux espèces réactives de l'oxygène (ROS), le squalène peut subir une peroxydation, conduisant à la formation de peroxyde de squalène, un composé à la fois comédogène et pro-inflammatoire. De plus, le peroxyde de squalène stimule la prolifération des kératinocytes, un phénomène qui favorise l’hyperkératinisation et donc l'accumulation de cellules mortes à la surface de la couche cornée. L'acide ascorbique, par un don d'électron, peut stabiliser les radicaux libres avant qu'ils n'oxydent le squalène. Il se transforme alors en acide déshydroascorbique, relativement stable grâce à sa structure cyclique aromatique.