Qu'est-ce-que l'érythème post-inflammatoire ?

Il est assez fréquent de présenter des taches pigmentaires après l'acné. À différencier de l'hyperpigmentation post-inflammatoire, caractérisant plutôt les phototypes foncés, l'érythème post-inflammatoire se présente sous la forme de taches roses à rouges là où les imperfections étaient présentes. Bien qu'elles puissent avoir un réel impact sur l'homogénéité du teint et la confiance en soi, ces marques ne sont pas considérées comme des cicatrices car elles s'estompent graduellement avec le temps. Leur disparition complète peut néanmoins être assez longue et prend plusieurs mois.

Comme son nom l'indique, l'érythème post-inflammatoire résulte d'une inflammation de la peau. Dans le cas de l'acné inflammatoire, l'hyperséborrhée s'accompagne de la prolifération de la bactérie Cutibacterium acnes. Ce micro-organisme s'épanouit dans les milieux gras en se nourrissant du sébum. Cutibacterium acnes joue un rôle majeur dans l'inflammation : en effet, il digère les triglycérides présents dans le sébum et libère des acides gras pro-inflammatoires, provoquant de ce fait l'inflammation des glandes sébacées.

L'inflammation déclenche alors une réponse immunitaire locale dans la peau, au cours de laquelle certaines cellules immunitaires telles que les neutrophiles et les macrophages sont recrutées. En parallèle, des médiateurs chimiques de l'inflammation comme les interleukines et les prostaglandines sont libérées dans la peau. Ils amplifient l'inflammation cutanée et stimulent la vasodilatation. L'augmentation de diamètre des vaisseaux sanguins se traduit par l'intensification du flux sanguin vers la zone infectée, dans le but de fournir aux cellules immunitaires les nutriments et l'oxygène nécessaires pour combattre les agents pathogènes. Cependant, cette vasodilatation peut également entraîner une rougeur locale, à l'origine des marques érythémateuses post-acné. Cette dernière peut persister même après la disparition de l'acné et la cicatrisation des tissus.

Contrairement à une cicatrice atrophique ou hypertrophique, un érythème post-inflammatoire finit généralement par disparaître. Ce processus assez long peut être accéléré grâce à l'application régulière de certains actifs cosmétiques ou via des techniques dermatologiques.

Les soins cosmétiques pour estomper l'érythème post-inflammatoire.

• Une bonne hydratation cutanée...

  L'hydratation est un facteur-clé de la cicatrisation. Afin d'accélérer la disparition des marques érythémateuses, nous vous conseillons d'appliquer quotidiennement un soin hydratant, renfermant par exemple du panthénol ou de la Centella asiatica. Aussi connu sous le nom de provitamine B5, le premier est un actif reconnu pour sa capacité à absorber l'humidité de l'air afin d'augmenter la teneur en eau de la couche cornée. La Centella asiatica est une plante asiatique possédant un mécanisme d'action similaire, auquel s'ajoute une activité anti-inflammatoire et apaisante.

• ... complétée par des actifs ciblant l'inflammation.

  La disparition de l'érythème post-inflammatoire peut également être accélérée par l'adjonction d'actifs anti-inflammatoires dans sa routine de soins. Parmi les plus réputés, on retrouve l'acide azélaïque, la niacinamide, le bisabolol, le curcuma, l'acide férulique et l'extrait de réglisse. Agissant à différents stades de l'inflammation, ces molécules aident à atténuer les rougeurs et permettent à la peau de retrouver son homogénéité.

Atténuer les taches érythémateuses : zoom sur les techniques dermatologiques.

• Le laser.

  L'utilisation de lasers, comme les lasers Nd-YAG, a montré son efficacité lors de diverses études. À n'effectuer que chez un professionnel de santé en qui vous avez confiance, ce traitement se fait préférentiellement en hiver et doit s'accompagner d'une protection solaire stricte les jours précédent et suivant la séance. Le principe du laser repose sur l'émission d'une longueur d'onde spécifique permettant de détruire les cellules cutanées inflammées. Plusieurs séances peuvent être nécessaires avant d'obtenir des résultats visibles.

• La lumière pulsée.

  Utilisant un procédé similaire à celui du laser, la lumière pulsée s'en distingue par sa gamme de longueurs d'onde émises plus large (entre 500 et 1200 nm). Sa capacité à atténuer significativement les marques érythémateuses a été démontrée lors de divers travaux. Lors d'une étude récente menée avec 33 patients souffrant d'érythème post-inflammatoire, 3 à 6 séances de lumière pulsée ont permis d'améliorer la couleur et la texture de la peau chez la majorité des patients et de mener à la quasi-disparition des marques chez 27. Des désordres pigmentaires temporaires (hyper- ou hypopigmentation) ont néanmoins été rencontrés par 9 patients.

• La radiofréquence.

  Surtout connue pour son action sur les signes de l'âge, la radiofréquence fractionnée peut également être utilisée pour atténuer les érythèmes post-inflammatoires. Grâce à l'émission d'un courant électrique, elle crée des zones de coagulation à différentes profondeurs de la peau afin de stimuler l'activité des fibroblastes, les cellules synthétisant le collagène et l'élastine. La radiofréquence a pour but d'entraîner une régénération tissulaire. Une étude publiée récemment a montré une atténuation significative de l'érythème post-inflammatoire de 25 patients sans effets secondaires après deux séances de radiofréquence.