Au-delà de son rôle bien établi dans les mécanismes de cicatrisation, on peut se demander si la vitamine C, en prise orale ou en application topique, accélère la réparation des tissus. Plusieurs travaux ont cherché à évaluer son efficacité. Une revue systématique de 2018 a rassemblé les données de 10 articles sur l'utilisation de la vitamine C après une blessure musculosquelettique. Cette analyse visait à examiner les protocoles de supplémentation, l’impact sur la réparation du collagène et la vitesse de cicatrisation osseuse, tendineuse et ligamentaire, ainsi que ses effets antioxydants.
Les résultats précliniques sont encourageants : deux études animales rapportent une consolidation osseuse significativement accélérée sous vitamine C, deux autres montrent une augmentation du collagène de type I dans les tendons lésés, et une étude observe une amélioration après reconstruction du ligament croisé antérieur. En revanche, les données humaines restent limitées : une étude clinique n’a montré aucune différence significative de vitesse de consolidation osseuse ni de cicatrisation de la peau. La revue souligne toutefois que la supplémentation diminue les marqueurs de stress oxydatif dans plusieurs modèles animaux et qu’aucun effet indésirable n’a été rapporté.
Malgré ces résultats préliminaires favorables, les auteurs concluent qu’il manque encore de preuves cliniques solides pour recommander une supplémentation en vitamine C en post-blessure.
Après ces données concernant la prise orale de vitamine C, intéressons-nous à l’application topique de cette vitamine. Cette voie d’administration permet d’agir directement au niveau du tissu lésé. Les travaux portant sur la cicatrisation cutanée sont rares, mais une étude clinique réalisée sur des brûlures du second degré offre un bon éclairage. Celle-ci a évalué l’effet d’une solution topique de vitamine C à 10% sur la cicatrisation de brûlures du second degré. 30 patients ont été inclus. Chacun présentait deux zones brûlées comparables (symétriques ou situées sur deux régions similaires d’un même membre), permettant une comparaison intra-individuelle. La première a été prise en charge en appliquant de la sulfadiazine d’argent à 1%, un composé utilisé en cas de brûlures, tandis que la seconde recevait en plus la solution de vitamine C.
Les pansements étaient changés quotidiennement. La cicatrisation a été évaluée aux jours 1, 3, 7 et 14 à l’aide du Bates-Jensen Wound Assessment Tool, un outil clinique standardisé. Les résultats montrent une amélioration significativement supérieure de la cicatrisation dans les zones traitées avec la vitamine C, avec une différence statistiquement significative du score global de cicatrisation entre les deux zones et une cicatrisation statistiquement plus rapide. Par ailleurs, l'étude ne rapporte aucun effet indésirable lié à la vitamine C.