Informations vitamine E

Ce que vous devez savoir au sujet de la vitamine E.

Bien qu'elle ne soit pas synthétisée par l'organisme, la vitamine E est essentielle au bon fonctionnement du corps et intervient dans différents processus biologiques. On la retrouve aussi dans bon nombre de soins cosmétiques et de compléments alimentaires. Quelles sont ses propriétés ? Comment la vitamine E est-elle synthétisée ? Découvrez ici plus d'informations sur cet actif.

Qu’est-ce que la vitamine E ?

La vitamine E est un actif naturel identifié pour la première fois en 1922 par Herbert EVANS et Katharine BISHOP lors de travaux sur la stérilité. Les recherches sur ce composé se sont ensuite poursuivies et ont conclu qu'il était nécessaire à la fertilité. La vitamine E a alors reçu le nom de tocophérol, du grec tokos : progéniture et pherein : porter. Sa structure chimique a été déterminée en 1938 par Erhard FERNHOLZ.

Contrairement à ce que l'on pense parfois, la vitamine E est une famille de molécules liposolubles, c'est-à-dire capables de se dissoudre dans les corps gras. Elle regroupe 4 tocophérols et 4 tocotriénols, dont les formules semi-développées sont présentées ci-dessous. Parmi ces composés, c'est bien souvent l'alpha-tocophérol qui est retrouvé dans les compléments alimentaires ou utilisé pour formuler des produits cosmétiques. Il y a deux raisons à cela : cette forme est particulièrement stable et il s'agit de la molécule la plus active biologiquement.

La vitamine E n'étant pas synthétisée par l'organisme, il est nécessaire de lui en apporter par l'alimentation. Les aliments en contenant le plus sont les huiles végétales comme l’huile de germe de blé, l’huile de soja, l’huile de tournesol et l’huile d’olive. Les oléagineux tels que la noix, l’amande et la noisette sont également riches en vitamine E, tout comme certains légumes comme l’épinard et l’asperge. Parmi les fruits, c'est l’avocat qui se distingue. Une fois consommée, le corps emmagasine la vitamine E, notamment au niveau des glandes sébacées du derme. La vitamine E atteint ensuite l'épiderme via le flux de sébum, sécrétion grasse qui protège et hydrate la peau.

Remarque : Il est rare de manquer de vitamine E et cette condition relève généralement de troubles d'absorption des graisses ou de certaines maladies génétiques. Une carence se traduit par des douleurs au niveau des pieds et des mains; associées à une perte des réflexes ostéotendineux et à une faiblesse musculaire.

Les huit formes naturelles de la vitamine E.
Les huit formes naturelles de la vitamine E.
Source : ERKEKOGLU P., SANTOS S. & BLUMENBERG M. Vitamin E in Health and Disease: Interactions, Diseases and Health Aspects. Biochemistry (2021).

Vitamine E : comment est-elle obtenue ?

Il existe deux grandes méthodes d'obtention de la vitamine E : l'extraction à partir d'huiles végétales et la synthèse chimique en laboratoire. La première fait généralement intervenir de l'huile de soja et/ou de l'huile de tournesol, très riches en tocophérols. L'extraction se fait grâce à un solvant organique, le plus souvent de l'hexane dans lequel la vitamine E est soluble. Elle s'achève par plusieurs étapes de purification, permettant d'obtenir une molécule plus pure. Cette première méthode est la plus utilisée, pour des raisons de coût et de technicité.

La synthèse en laboratoire nécessite quant à elle de l'hydroquinone, un précurseur naturel des tocophérols dérivé d'une molécule retrouvée dans la chlorophylle des plantes. Plusieurs étapes sont requises pour arriver à la formation de la vitamine E, notamment des alkylations, des méthylations et des hydroxylations. La synthèse se termine elle aussi par l'isolation et la purification du composé final.

Quelles sont les propriétés de la vitamine E ?

La vitamine E est surtout connue pour ses effets antioxydants, bénéficiant à la fois à l'organisme, à la peau et aux cheveux. En effet, elle protège les différentes cellules du corps du stress oxydatif induit par les agressions extérieures telles que le soleil, la pollution, ou encore le tabac. La génération en excès de radicaux libres endommage les lipides, les protéines et l'ADN et provoque une accélération du vieillissement cellulaire. De ce fait, la vitamine E est souvent utilisée en cosmétique pour ralentir le relâchement cutané, l’apparition de cheveux blancs et la chute de cheveux. Ses bienfaits ne s'arrêtent néanmoins pas là :

  • La vitamine E stimule la circulation sanguine.

    La vitamine E favorise également le renouvellement cellulaire et soutient la phase anagène, ou phase de pousse des cheveux, grâce à ses propriétés vasodilatatrices. En effet, cette molécule peut stimuler la production de monoxyde d'azote (NO) par les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins, ce qui provoque un relâchement des muscles lisses des vaisseaux et favorise l’irrigation sanguine. Cette propriété de la vitamine E est également utile en cas de sensation de jambes lourdes.

  • La vitamine E a des propriétés anti-inflammatoires.

    La vitamine E peut aussi inhiber certains processus inflammatoires tels que les voies de signalisation NF-κB et JAK-STAT6, impliquées dans la production de cytokines et de chimiokines. Plusieurs études menées avec des patients souffrant d'acné ou de psoriasis, des dermatoses inflammatoires, ont obtenu des résultats encourageants suite à la prise orale de vitamine E. En ce qui concerne son application topique, les preuves sont encore manquantes.

  • La vitamine E peut atténuer l'hyperpigmentation.

    Les taches brunes constituent un problème cutané très fréquent sur lequel il est difficile d'agir. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une solution miracle, la vitamine E semble pouvoir réduire leur aspect, en prise orale et/ou en application topique. Son efficacité repose sur sa capacité à supprimer l'activité de la tyrosinase, l'enzyme catalysant la production de mélanine. Pour une action renforcée, il est conseillé d'associer la vitamine E à de la vitamine C, possédant également des propriétés dépigmentantes.

  • La vitamine E pour préserver les formulations huileuses.

    Même s'il n'est réglementairement pas possible de qualifier la vitamine E de conservateur, ses propriétés antioxydantes lui permettent de prévenir l'oxydation des formules cosmétiques huileuses. Elle protège ainsi ces dernières de l'oxygène de l'air et des rayons UV et évite qu'elles perdent en qualité et en efficacité, voire qu'elles deviennent comédogènes.

Une toxicité de la vitamine E ?

La vitamine E est essentielle au bon fonctionnement de l'organisme. Chez l'adulte, les apports nutritionnels quotidiens conseillés sont de 12 mg, ce chiffre variant légèrement selon le sexe et le poids de la personne. Les cas de surdosage (> 1000 mg/j) sont rares mais peuvent entraîner des troubles digestifs, des migraines, de la fatigue, des douleurs à la poitrine ou encore une augmentation de la tension artérielle. En raison de ses propriétés vasodilatatrices, la prise de vitamine E est déconseillée chez les patients prenant des anticoagulants ou ayant eu un accident vasculaire cérébral.

De façon générale, il n'est pas recommandé de prendre des compléments alimentaires sans suivi médical.

En ce qui concerne la vitamine E retrouvée en cosmétique, il s'agit d'un actif doux souvent utilisé à des concentrations inférieures à 0,5%. En 2014, l'organisme CIR (Cosmetic Ingredient Review) a conclu à son innocuité dans les soins de la peau lorsqu'il est incorporé à des concentrations inférieures ou égales 0 5%. Ces résultats concernent non seulement le tocophérol mais aussi les dérivés suivants, que l'on retrouve parfois en cosmétique : ascorbyl tocopheryl acetate, ascorbyl tocopheryl maleate, dioleyl tocopheryl, methylsilanol, potassium ascorbyl tocopheryl phosphate, sodium tocopheryl phosphate, tocophersolan, tocopheryl acetate, tocopheryl linoleate, tocopheryl linoleate/oleate, tocopheryl nicotinate tocopheryl phosphate tocopheryl succinate, tocotrienols.

Sources

  • NACHBAR F. & KORTING H. C. The role of vitamin E in normal and damaged skin. Journal of molecular medicine (1995).

  • JIALAL I. & al. Vitamin E, oxydative stress and inflammation. Annual review of nutrition (2005).

  • NETSCHER T. Synthesis of Vitamin E. Vitamins & Hormones (2007).

  • Cosmetic ingredient review: Safety assessment of tocopherols and tocotrienols as used in cosmetics (2014).

  • ERKEKOGLU P., SANTOS S. & BLUMENBERG M. Vitamin E in Health and Disease: Interactions, Diseases and Health Aspects. Biochemistry (2021).

  • Thèse de Mohammed GUIGA. Vitamine E : métabolisme, rôle physiologique : intérêt et risques d’une supplémentation (2021).

Diagnostic

Découvrez votre
typologie de peau.