Isolée pour la première fois en 1936, la vitamine E est une vitamine liposoluble comprenant un ensemble de huit molécules : 4 tocophérols et 4 tocotriénols. Bien qu'elle ne soit pas synthétisée par l'organisme, il s'agit d'un nutriment essentiel pour le corps. En effet, en tant qu'antioxydant, la vitamine E a un rôle protecteur pour l'organisme et la peau en neutralisant les radicaux libres avant qu'ils n'endommagent les cellules et les organes. La vitamine E est principalement apportée par l'alimentation et est notamment présente dans les huiles végétales (huile de tournesol, huile d'olive...), les oléagineux (noix, noisettes, amandes...) et les produits de la mer (moules, crevettes...). On retrouve également de la vitamine E dans divers produits cosmétiques.
Outre cette fonction antioxydante majeure, la vitamine E intervient aussi au niveau de la circulation sanguine. Cette molécule possède en effet des propriétés vasodilatatrices et est connue pour augmenter la production de monoxyde d'azote (NO) par les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins. Le NO induit un relâchement des muscles lisses des vaisseaux, ce qui favorise l’irrigation sanguine. Par ailleurs, les tocophérols inhibent l'oxydation du LDL-cholestérol par les radicaux libres, limitant ainsi la formation de plaques d'athérome. Ces plaques graisseuses présentes au niveau de la paroi des artères entravent la circulation sanguine et sont la cause principale d'athérosclérose, une maladie pouvant rapidement entraîner des complications mettant en péril le pronostic vital, telles qu'une insuffisance cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
Il a également été montré que la vitamine E pouvait augmenter la production de prostanoïdes vasodilatateurs dans les cellules endothéliales de l'aorte. Appartenant à la sous-famille des eicosanoïdes, les prostanoïdes sont des lipides intervenant dans la régulation de la réponse inflammatoire. Les mécanismes biologiques à l'œuvre sont encore en cours d'étude mais les scientifiques suspectent un effet de la vitamine E sur la phospholipase A2 et sur la cyclooxygénase-2 (COX-2), des enzymes impliquées dans la synthèse des prostanoïdes.
Enfin, la vitamine E améliore la fluidité membranaire des globules rouges, ce qui optimise leur déformabilité et leur circulation dans les capillaires. Cette molécule inhibe aussi la libération de thromboxane A2 (TXA2) par les thrombocytes, des vasoconstricteurs inducteurs de l'agrégation plaquettaire. Ce faisant, la vitamine E limite la formation de caillots et assure une certaine fluidité sanguine, nécessaire à la bonne santé cardiovasculaire. De nombreuses études épidémiologiques ont en effet montré un lien entre un faible apport alimentaire en vitamine E et l'apparition de maladies coronariennes.
Remarque : Si les bienfaits de la vitamine E en prise orale sur la circulation sanguine sont bien documentés, les preuves sont à ce jour manquantes quant à ses effets en application topique.