Argireline : comment l'utiliser ?

L’argireline, de son nom INCI "Acétyl Hexapeptide‑8", est un peptide de plus en plus utilisé pour son effet lissant sur les rides d’expression. Son action repose sur la modulation de la libération d’acétylcholine au niveau des terminaisons nerveuses, ce qui réduit les contractions des muscles faciaux responsables des rides. En diminuant ces contractions répétitives, l’argireline contribue à lisser les rides existantes et à prévenir l’apparition de nouvelles rides, notamment autour des yeux et de la bouche, des zones souvent sollicitées. Certains travaux suggèrent aussi un effet bénéfique de l'argireline sur l'activité des fibroblastes, les cellules synthétisant le collagène et l'élastine, des molécules essentielles à la souplesse et à l'élasticité de la peau, mais ces études sont encore au stade préliminaire.

Outre cette action anti-rides, l’argireline pourrait également participer indirectement à l’hydratation cutanée. En relaxant les fibroblastes et en limitant la contraction de la matrice extracellulaire, elle faciliterait la rétention d’eau dans le derme et l’épiderme, contribuant ainsi à un effet repulpant. Cependant, ces potentielles propriétés hydratantes de l'argireline restent encore peu étudiées et méritent encore des investigations plus approfondies.

L’argireline est très souvent comparée au botox, en raison de leur mécanisme d’action similaire : tous deux ciblent la communication neuromusculaire responsable des rides d’expression. Le botox s’injecte directement dans le muscle pour bloquer la libération d’acétylcholine, tandis que l’argireline imite partiellement cet effet en inhibant la libération de neurotransmetteurs via une interférence avec le complexe SNARE, impliqué dans la libération des neurotransmetteurs.

Contrairement au botox, l’argireline est conçue pour une utilisation topique.

Pourtant, quelques tentatives d’injection ont été rapportées, bien qu’il ne s’agisse ni d’une pratique standard, ni d’une technique soutenue par la littérature scientifique. Un cas notable décrit une infection sévère à Mycobacterium abscessus survenue après l’injection d’argireline. La patiente présentait un érythème, des nodules et un abcès qui ont nécessité un traitement antibiotique prolongé et qui ont laissé des cicatrices et une hyperpigmentation résiduelle. Cela étant, ce type de complication est davantage lié au caractère invasif de la procédure et au risque de contamination qu'elle présente qu'au peptide lui-même.

Si l’argireline est surtout utilisée en application topique, son mode d'emploi varie selon le type de produit dans lequel elle est intégrée. On la retrouve principalement dans des sérums aqueux, des formules légères et rapidement absorbées qui permettent une application ciblée sur les zones sujettes aux rides d’expression, telles que les pattes-d’oie, les rides du front ou encore les rides du lion. L’argireline est également présente dans des crèmes pour le visage, qui renferment également des actifs hydratants, repulpants et/ou tenseurs, afin d'offrir une action plus globale. Enfin, elle est fréquente dans les soins pour le contour des yeux, une zone où les contractions et la finesse de la peau favorisent l’apparition rapide des rides dynamiques.

L’argireline peut théoriquement être appliquée matin et soir, car il ne s’agit pas d’un actif photosensibilisant. Elle peut être intégrée quotidiennement dans la routine de soin, que ce soit pour une action préventive sur les rides d’expression ou pour atténuer l'apparence de celles déjà installées. Les sérums s’appliquent généralement après le nettoyage, sur peau sèche ou légèrement humide, avant la crème hydratante. Les crèmes et soins contour des yeux contenant de l’argireline peuvent, quant à eux, être utilisés comme dernière étape de la routine de soin du soir, ou sous un écran solaire le matin.

Même si l'argireline est un actif globalement bien toléré, il est important de suivre les instructions des fournisseurs. Les combinaisons d'actifs et objectifs varient d'un produit à l'autre, ce qui peut modifier la fréquence d’application ou les précautions d’usage.

• WANG Y. & al. The anti-wrinkle efficacy of argireline. Journal of Cosmetic and Laser Therapy (2013).

• ROTSZTEJN H. & al. The peptide argireline – The importance of local application on the skin, in the light of current knowledge. Letters in Drug Design & Discovery (2017).

• HU X.-P. & al. Mycobacterium abscessus infection after facial injection of argireline: A case report. World Journal of Clinical Cases (2021).