De son nom INCI Acetyl Hexapeptide-8, l'argireline est un peptide dont l'efficacité sur les rides d'expression a amené à le comparer à la toxine botulique.
Pour rappel, les rides d'expression, ou rides dynamiques, sont causées par des mouvements musculaires répétés. Ce sont les premières marques qui apparaissent avec le temps. Elles sont fréquentes au niveau du contour des yeux – les fameuses rides pattes d'oie – entre les sourcils, sur le front ou autour des lèvres, des zones souvent sollicitées. Pour éliminer les rides dynamiques, il est indéniable que les neurotoxines injectables, comme le botox, sont des solutions redoutables. En paralysant les muscles, elles empêchent les mouvements et "figent" la peau. Néanmoins, les injections ne sont pas agréables et peuvent provoquer des effets indésirables (douleurs, démangeaisons, gonflements, éruptions cutanées...), d'où l'intérêt des alternatives topiques, comme l'argireline.
D'un point de vue mécanistique, le botox agit directement au niveau de la jonction neuromusculaire, là où les terminaisons nerveuses commandent la contraction des muscles du visage. Une fois injectée, la toxine botulique se fixe sur les terminaisons nerveuses motrices, puis est internalisée dans la cellule. Elle cible alors la protéine SNAP-25, appartenant au complexe SNARE. Ce dernier permet normalement aux vésicules remplies d’acétylcholine de fusionner avec la membrane neuronale afin de libérer le neurotransmetteur dans la fente synaptique. En clivant SNAP-25, la toxine botulique interrompt ce processus : les vésicules ne peuvent plus fusionner, et l’acétylcholine n’est plus libérée. Sans ce signal chimique, le muscle ne reçoit plus l’ordre de se contracter.
L’argireline, en revanche, agit en amont de cette cascade. Ce peptide biomimétique de SNAP-25 interfère avec la formation du complexe SNARE à la surface des neurones, mais sans pénétrer dans la fibre nerveuse ni cliver les protéines comme le fait la toxine botulique. En occupant partiellement certaines interactions du complexe, il limite la capacité du neurone à organiser efficacement la fusion des vésicules contenant l’acétylcholine. La libération du neurotransmetteur est ainsi réduite, ce qui atténue les contractions des muscles faciaux, sans entraîner une paralysie complète.
L'argireline a une action plus douce et moins invasive que celle du botox, mais conduit elle aussi à un relâchement des muscles responsables des rides d’expression.