La vitamine C, ou acide ascorbique, est l’un des antioxydants les plus étudiés en dermatologie et en cosmétique. Elle possède en effet une importante capacité à neutraliser les radicaux libres générés par les UV, la pollution et le stress oxydatif interne. Grâce à son rôle de donneur d’électrons, la vitamine C interrompt les réactions en chaîne responsables de l’oxydation des lipides cutanés et de l’altération des protéines structurales. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que la vitamine C pouvait stimuler la synthèse de collagène. En effet, il s'agit d'un cofacteur des enzymes prolyl- et lysyl-hydroxylases, nécessaires à l’hydroxylation des chaînes de procollagène. La vitamine C participe donc au maintien de la stabilité et de la densité de la matrice extracellulaire et a un effet préventif sur le vieillissement cutané. Enfin, la vitamine C est un bon actif en cas d'hyperpigmentation, car elle réduit l'activité de la tyrosinase, l'enzyme qui convertit la tyrosine en mélanine.
Malgré tous les bienfaits qu'elle apporte à la peau, la vitamine C ne semble pas avoir d'effet hydratant à proprement parler.
Néanmoins, si la vitamine C n'intervient pas directement dans l'équilibre hydrique de la peau, on peut envisager un effet hydratant indirect, lié à son impact sur la barrière cutanée. Plusieurs travaux montrent en effet que la vitamine C stimule la production de céramides, les lipides de la couche cornée qui limitent la perte insensible en eau. Dans une étude menée sur des kératinocytes humains cultivés pendant 11 jours avec du calcium (1,2 mM) et de la vitamine C (50 μg/ml), les chercheurs ont observé une augmentation significative du contenu global en céramides par rapport au calcium seul. Cette hausse s’explique par l'augmentation de l’expression et de l’activité de la sérine-C-palmitoyltransférase et de la céramide synthase, deux enzymes qui participent à l’assemblage des céramides.
Effets de la vitamine C sur la production de céramides.
Source : CHO Y. & al. Vitamin C stimulates epidermal ceramide production by regulating its metabolic enzymes. Biomolecules & Therapeutics (2015).
Cette action de la vitamine C se traduit par une barrière cutanée plus fonctionnelle, et donc une réduction potentielle de la perte en eau.
Cependant, lorsqu’on examine les études cliniques portant sur l’application topique de vitamine C, on remarque qu'aucune ne met en évidence un effet hydratant propre à la vitamine C, dès lors que l’on dispose d’un contrôle (crème identique dépourvue de vitamine C). Les essais cliniques rapportent des améliorations de l’éclat du teint et de la fermeté de la peau, mais jamais une hausse directe de l’hydratation cutanée. Les travaux qui mentionnent une amélioration de l’hydratation concernent des formulations complètes, contenant à la fois de la vitamine C et d’autres actifs humectants, émollients ou filmogènes. Dans ces conditions, il est impossible d'isoler la contribution de la vitamine C, l’effet hydratant observé provenant plus probablement de la crème elle-même (texture, lipides, agents humectants).
Il en va de même pour la prise orale de vitamine C, qui ne semble pas exercer d’effet notable sur l’hydratation cutanée. Les données cliniques disponibles montrent que, même lorsque la vitamine C est intégrée dans des compléments alimentaires, elle n’améliore pas l’hydratation de la peau de manière mesurable. Une étude en double aveugle, contrôlée par placebo et menée avec 87 femmes pendant 16 semaines a évalué l’impact d’une supplémentation quotidienne en collagène hydrolysé associé à 80 mg de vitamine C (CP), ou en collagène + vitamine C + 30 mg d’acide hyaluronique (CPHA), comparée à un placebo. Les résultats ont montré des bénéfices sur la densité du derme, la texture et la sévérité des rides, mais aucune amélioration significative de l’hydratation dans les groupes CP ou CPHA par rapport au placebo. Même l’ajout d’acide hyaluronique, pourtant reconnu pour ses propriétés hydratantes en application topique, n’a pas créé de différence notable.