Les rougeurs étant physiologiques, les manifestations se limitent en général à une peau plus rouge. Au contraire, la rosacée étant une maladie, d'autres signes sont observés et compliquent le quotidien des personnes atteintes. Ainsi, lorsque ces signes sont observés, il est indispensable de consulter un dermatologue afin qu'il pose le diagnostic et vous prescrire un traitement adapté.
La rosacée est une dermatose chronique de la peau qui concerne environ 4 millions de personnes en France. Cette maladie touche préférentiellement les femmes et les personnes avec un phototype clair (peau claire, yeux clairs, cheveux clairs).
Comme évoqué précédemment, il existe 4 formes de rosacée. Il existe des signes spécifiques à chaque type de rosacée :
La couperose est la forme de rosacée la plus fréquente. Elle se caractérise par des rougeurs temporaires (érythème) ou permanentes (érythrose) associées au développement à la surface de la peau de petits vaisseaux sanguins fins, rouges ou violacés et individualisés qui deviennent visibles à l'œil nu (télangiectasies). Ces rougeurs se localisent au centre du visage (front-yeux-nez-joues-menton).
Cette forme s'accompagne d'une sécheresse cutanée ainsi que d'une sensibilité importante de la peau. Cette sensibilité de la peau s'explique par un nombre élevé de terminaisons nerveuses dans la partie profonde la peau et par la présence d'une substance appelée « substance P » présente localement et dans le sang et qui entraîne une inflammation locale.
Outre les rougeurs, la couperose s'accompagne de sensations répétées de bouffées de chaleur (flushs) qui surviennent dans certaines conditions (consommation d'alcool, d'aliments épicés etc).
Un signe extra-cutané se manifeste chez 1 personne sur 3 : la brûlure oculaire (sensation permanente de grain de sable dans l'œil).
Dans 30 à 50 % des cas, les personnes présentant de la rosacée développent une atteinte oculaire.
La rosacée oculaire peut parfois précéder l'atteinte cutanée. Elle se présente sous forme de conjonctivite, d'irritation des yeux, d'une inflammation des paupières (blépharite), d'œil rouge larmoyant (hyperhémie conjonctivale), de sensation de brûlure, de sécheresse avec sensation de corps étranger dans les yeux et d’hypersensibilité à la lumière (photophobie).
Cette atteinte oculaire serait due au dysfonctionnement des glandes de Meibomius. Ces dernières sont présentes le long des paupières et sécrètent une substance huileuse à l'origine de la lubrification des yeux.
Cette forme se reconnaît par des rougeurs accompagnées de lésions inflammatoires ressemblant aux lésions acnéiques : les papules et les pustules.
Les papules sont des boutons rouges inflammatoires sans pus de moins de 5 mm. Elles peuvent présenter une forme ronde ou ovale et sont souvent douloureuses. Elles s'expliquent possiblement par l'invasion de la glande sébacée par Demodex Folliculorum, un parasite présent habituellement dans le follicule.
Contrairement aux papules, les pustules se caractérisent par la présence de pus. Ce sont des boutons rouges à tête blanche contenant du pus.
Ces lésions évoluent par poussées. En d'autres termes, les rougeurs persistent et les papules et pustules régressent. Toutefois, au cours des poussées suivantes, le nombre de lésions papulo-pustuleuses augmente et les poussées deviennent de plus en plus fréquentes.
À noter : il existe une forme très rare de rosacée qui se caractérise par la présence très nombreuse de pustules douloureuses ainsi que de nodules : c'est la rosacée fulminans. Elle apparaît en général chez les femmes de 30-40 ans, au cours de la grossesse, suite à une maladie de Crohn ou à un traitement par interferon alpha.
La forme hypertrophique est la forme la plus rare de la rosacée et touche les hommes en général.
Une fibrose des tissus du derme est observée. Les glandes sébacées du nez augmentent de volume et les pores se dilatent. Le nez est la partie du visage la plus touchée par ces déformations appelées rhinophyma.
La peau s’épaissit, formant des protubérances charnues ou des boursouflures qui sont très disgracieuses.
À noter : la fibrose est l'aboutissement d'un processus inflammatoire déclenché par une agression tissulaire.