Effet eau florale de bleuet rougeurs.

Hydrolat de bleuet, un anti-inflammatoire naturel pour apaiser irritations et rougeurs.

Rougeurs, irritations ou encore démangeaisons sont des préoccupations cutanées auxquelles la peau peut être sujette, la rendant plus fragile et sensible. L’hydrolat de bleuet, avec sa composition douce, exercerait plusieurs bienfaits sur la peau. Certaines sources le citent notamment comme un anti-inflammatoire naturel qui aiderait à apaiser les peaux sensibles. Découvrez à la suite ce qu’il en est réellement. 

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Publié le 7 novembre 2024, mis à jour le 8 novembre 2024, par Marie, Rédactrice Scientifique — 6 min de lecture

L'hydrolat de bleuet, une eau florale aux propriétés anti-inflammatoires ?

L’hydrolat de bleuet est extrait par distillation par entraînement à la vapeur d’eau des fleurs séchées du bleuet, une plante herbacée également connue sous le nom de Centaurea cyanus. Originaire d’Europe, cette plante est réputée depuis l’Antiquité pour ses diverses vertus. À partir du XVIème siècle, le bleuet était utilisé au niveau oculaire pour ses propriétés anti-inflammatoires et décongestionnantes. Il serait d’ailleurs nommé "casse-lunette" en raison de ses potentiels bienfaits pour les yeux. Depuis ce temps, l’hydrolat de bleuet est souvent cité parmi les alternatives naturelles pour agir contre l’inflammation.

À ce jour, il n’existe pas d’études scientifiques portant directement sur les effets anti-inflammatoires de l’hydrolat de bleuet.

Néanmoins, plusieurs recherches ont été réalisées sur un extrait hydrosoluble de fleurs de bleuet chez des rongeurs. 

  • Une première expérience, menée chez les souris, a comparé l’activité d’un extrait aqueux de fleurs de bleuet à celle de l’indométacine (250 mg), une substance anti-inflammatoire non-stéroïdienne, sur l’inhibition d’un œdème développé suite à l’application topique d’huile de croton (40 mg dilué dans 10 mL d’acétone) sur la face interne des oreilles de souris. L’extrait de bleuet, testé à différentes doses (100, 200, 400 et 800 μg), a montré une activité inhibitrice dose-dépendante avec une inhibition maximale de l’œdème de 52% pour la dose la plus élevée d’extrait, contre un pourcentage de 72% obtenu pour l’indométacine.  

  • Une deuxième expérience a été réalisée avec l’extrait aqueux de bleuet chez des rat. Un œdème a également été provoqué suite à l’injection par voie intrapéritonéale de carraghénane, une substance ayant la capacité d’induire une réaction inflammatoire. De manière similaire à l’expérience précédente, différentes doses d’extrait de bleuet (30, 60, 80 mg/kg) ont été délivrées par injection intrapéritonéale afin d’analyser leur efficacité en comparaison avec de l’indométacine (4 mg/kg) et de l’acide acétylsalicylique (200 mg/kg). Là encore, l’extrait a démontré un effet dose-dépendant avec une efficacité maximale avec la plus grande dose d’extrait qui a permis d'obtenir un pourcentage d’inhibition de 45%. En parallèle, l’indométacine et l’acide acétylsalicylique ont montré une inhibition de 44% et de 47% de l'œdème.  

  • Une troisième expérience a été menée chez des rats et a mis en évidence une interaction entre l’extrait de bleuet et le système du complément, un groupe de protéines faisant partie de l'immunité innée. L’extrait aurait la capacité d’inhiber l’activité d’anaphylatoxines, des composés produits suite à l’activation de ce système et qui joueraient un rôle dans le déclenchement de la réaction inflammatoire. Les anaphylatoxines pourraient notamment provoquer la libération de médiateurs inflammatoires, tels que l’histamine ou encore des cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-1α, IL-6). Cette possible interaction entre l'extrait de bleuet et le système du complément pourrait être à l'origine de ses potentielles propriétés anti-inflammatoires.

L’extrait aqueux de bleuet a ainsi montré des effets intéressants dans la réduction de différents œdèmes et inflammations cutanées. Il est toutefois important de rappeler que ces expériences ont été réalisées uniquement chez des rongeurs et non chez l’Homme. De plus, concernant la deuxième expérience, l’extrait n’a pas été appliqué au niveau topique mais par injection intrapéritonéale. Enfin pour les trois expériences, l’extrait de bleuet utilisé ne correspond pas tout à fait à l’hydrolat de bleuet : il s’agit d’un extrait aqueux obtenu par extraction par solvant en utilisant un extracteur de Soxhlet, contrairement à l’hydrolat de bleuet issu de la distillation par entraînement à la vapeur des fleurs séchées. Leur compositions chimiques, et potentiellement leur propriétés, sont ainsi différentes.

Bien que prometteuses, les preuves scientifiques concernant les effets anti-inflammatoires et anti-rougeurs de l'hydrolat de bleuet restent pour le moment insuffisantes.

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