L'acide 4-aminobenzoïque est aujourd'hui de moins en moins utilisé en cosmétique car son profil toxicologique soulève des interrogations croissantes, notamment sur le plan cutané. C'est pourquoi, chez Typology, nous excluons ce filtre solaire de nos formulations. L’acide para-aminobenzoïque est notamment associé à des réactions allergiques et photoallergiques. Plusieurs études cliniques ont mis en évidence sa capacité à provoquer ce type de réactions, en particulier chez les personnes souffrant de photodermatose.
Dans une clinique dermatologique norvégienne, 23 patients présentant des symptômes de type rougeurs ou sensation de brûlure après une exposition solaire ont été examinés : près de la moitié (48%) ont réagi positivement à des tests cutanés au PABA, que ce soit par contact direct ou après irradiation UV. De façon plus large, une étude menée par un groupe scandinave de recherche sur 1 993 patients suspectés de photodermatoses a rapporté 44 cas de réactions allergiques à l'acide para-aminobenzoïque, soit un taux de réaction de 2,2%. Ces données suggèrent que ce filtre solaire peut être un agent sensibilisant non négligeable, en particulier chez les peaux sensibles ou photosensibles.
Par ailleurs, le PABA semble être capable de franchir la barrière cutanée. C'est en tout cas ce que suggèrent plusieurs études in vitro et in vivo. Lors d’une expérimentation menée sur des volontaires humains, environ 11,5% ± 6,3% de la quantité de PABA appliquée sur la peau a été retrouvée dans les urines après 24 heures, suggérant une absorption systémique significative. Dans cette étude, le produit a été appliqué sur l’avant-bras de sujets sains, sans occlusion, et la peau a été rincée 24 heures plus tard. Malgré cette élimination tardive, une part non négligeable de la molécule avait déjà pénétré dans l’organisme.
Remarque : D'après l'évaluation de la littérature scientifique effectuée par le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs, l'un des comités scientifiques indépendants gérés par la Direction générale de la Santé et de la Protection des Consommateurs de la Commission européenne, le PABA ne pose pas de risques mutagènes, cancérigènes ni tératogènes.
L'acide para-aminobenzoïque présente-t-il des problèmes environnementaux ?
En ce qui concerne les potentiels effets de l'acide 4-aminobenzoïque sur l'environnement, ceux-ci ont été assez peu étudiés. D'après les données disponibles, ce filtre solaire ne semble pas être persistant mais il serait toxique pour les organismes aquatiques. Par exemple, la concentration létale médiane (LC50) sur 48 heures chez les invertébrés aquatiques est d’environ 10,03 mg/L, ce qui signifie qu’à cette concentration, la moitié des poissons exposés ne survit pas au terme de la période. Pour les poissons, l’exposition de 96 heures révèle une LC50 beaucoup plus faible, de l’ordre de 1,041 mg/L, indiquant une toxicité nettement plus importante pour ces organismes.
Ces données issues de la base ECHA (European Chemicals Agency) indiquent que l'impact environnemental de l'acide para-aminobenzoïque ne peut être ignoré.