L'amiloxate est reconnu pour sa capacité à protéger les cheveux et la peau des rayons nocifs du soleil. Toutefois, il est décrié à cause des arguments ci-après :
Quel est l'impact de l'isoamyl-p-méthoxycinnamate sur la santé ?
Plusieurs études in vitro ont mis en évidence la cytotoxicité potentielle de l’isoamyl-p-méthoxycinnamate. Dans des modèles cellulaires hépatiques humains (SMMC-7721), l’exposition à l'amiloxate entraîne une diminution significative du taux de survie cellulaire ainsi qu’une inhibition de la prolifération. Ce déclin s’accompagne d’une augmentation marquée des espèces réactives de l’oxygène, d’un affaiblissement du potentiel membranaire mitochondrial et d’une activation des voies de l’apoptose mitochondriale impliquant les protéines Bax, Bcl-2 et Caspase-3. L'isoamyl-p-méthoxycinnamate perturbe aussi l'équilibre redox intracellulaire en inhibant certaines enzymes antioxydantes, telles que la catalase, la glutathion peroxydase et la superoxyde dismutase, tout en augmentant des marqueurs de stress oxydatif, comme le malondialdéhyde et la lactate déshydrogénase.
De plus, des études menées sur des modèles animaux et cellulaires indiquent que l'isoamyl-p-méthoxycinnamate pourrait perturber le système endocrinien. Ce filtre a en effet montré une activité anti-œstrogénique et anti-androgénique dans des tests in vitro utilisant des levures exprimant les récepteurs humains des œstrogènes (ERα) et des androgènes. Par ailleurs, des études effectuées chez des rats avec de l'octinoxate, un filtre solaire possédant une structure similaire à celle de l'amiloxate, ont montré qu'il pouvait interférer avec l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien. Bien que les données relatives à l'isoamyl-p-méthoxycinnamate soient moins nombreuses, sa structure similaire à celle de l'octinoxate amplifie les préoccupations.
Enfin, l’isoamyl-p-méthoxycinnamate est reconnu comme un photoallergène potentiel. Bien que les cas soient rares, plusieurs études ayant effectué des photopatch-tests ont rapporté des réactions allergiques ou photoallergiques liées à l'amiloxate. Dans une étude regroupant 111 patients ayant présenté une réaction positive, deux cas de photoallergie à ce filtre solaire ont été recensés, soit un taux de réaction de 1,8%. Bien que faible, ce taux montre un risque photoallergique non négligeable de l'isoamyl-p-méthoxycinnamate.
Quel est l'impact de l'isoamyl-p-méthoxycinnamate sur l'environnement ?
Les filtres UV chimiques, dont l’isoamyl-p-méthoxycinnamate, ne restent pas confinés à la surface de la peau. Une fois rincés, notamment lors de la baignade ou de la douche, ils se dispersent dans les milieux aquatiques. Plusieurs études et initiatives politiques alertent aujourd’hui sur les effets écologiques de cette contamination, notamment en milieu marin. L’un des impacts les plus préoccupants concerne les récifs coralliens. Des observations ont mis en évidence un blanchiment des coraux au contact de certains filtres UV, y compris l’isoamyl-p-méthoxycinnamate. Ce phénomène, qui traduit un stress cellulaire extrême pour les coraux, compromet leur survie et fragilise l’ensemble de l’écosystème maritime. En réponse à cette menace, l’État d’Hawaï a initié un projet de loi visant à restreindre l’usage de produits solaires contenant des filtres UV jugés nocifs pour les océans, parmi lesquels figurent l’oxybenzone et l’amiloxate.
Le gouvernement des Palaos a également pris position. Dès 2018, il a promulgué une loi interdisant l’usage et la vente de soins solaires intégrant dix substances chimiques, dont l’isoamyl-p-méthoxycinnamate. Cette réglementation s’accompagne de sanctions financières : en cas d'infraction, les détaillants s’exposent à une amende de 1 000 dollars US, traduisant la volonté ferme de mieux préserver les milieux aquatiques. Face à ces signaux d’alerte, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) adopte une position plus nuancée. Si elle ne tranche pas formellement en faveur ou en défaveur de l’utilisation de l’isoamyl-p-méthoxycinnamate, elle demeure attentive aux données émergentes.