Le méthoxycinnamate d'éthylhexyle, absent chez Typology.

Pourquoi Typology n'utilise pas de méthoxycinnamate d'éthylhexyle ?

L'octinoxate, aussi appelé octyl méthoxycinnamate ou méthoxycinnamate d'éthylhexyle, est un filtre UV utilisé pour formuler des produits de protection solaire. Son utilisation est cependant pointée du doigt pour plusieurs raisons. Poursuivez votre lecture pour comprendre pourquoi nous n’utilisons pas de méthoxycinnamate d'éthylhexyle dans la conception de nos soins chez Typology.

Sommaire
Publié le 28 mai 2025, mis à jour le 28 mai 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 9 min de lecture

Zoom sur l'octyl méthoxycinnamate.

L’octinoxate est un filtre ultraviolet organique couramment utilisé dans les produits solaires. Sa fonction principale est d’absorber les rayons UVB (entre 280 et 320 nm), responsables des coups de soleil et impliqués dans les altérations de l’ADN à l’origine du vieillissement cutané et de certains cancers de la peau. Grâce à sa structure chimique dérivée de l’acide cinnamique, le méthoxycinnamate d'éthylhexyle agit en captant l’énergie des photons UV pour la dissiper sous forme de chaleur inoffensive pour la peau, réduisant ainsi les dommages cutanés induits par l’exposition solaire. Ce filtre est liposoluble et s'incorpore donc facilement dans les phases huileuses des émulsions cosmétiques.

L'octyl méthoxycinnamate a plusieurs noms mais peut être repéré dans les produits solaires par son nom INCI "Ethylhexyl Methoxycinnamate".

D’un point de vue réglementaire, l'octinoxate est autorisé en tant que filtre UV dans les cosmétiques au sein de l’Union européenne, avec une concentration maximale fixée à 10%. En revanche, aux États-Unis, il ne peut pas être utilisé à une concentration supérieure à 7,5%. Enfin, l'octinoxate est interdit dans certaines régions du monde, telles qu'Hawaï, en raison de ses effets nocifs sur la faune et la flore marines, notamment les coraux.

Structure chimique de l'octinoxate.
Structure chimique de l'octinoxate.
Source : PubChem.
4 minutes pour comprendre votre peau. Notre diagnostic dermatologique vous guide vers les soins adaptés à vos besoins spécifiques. Simple, rapide et personnalisé.

L'octinoxate présente-t-il des dangers ?

Chez Typology, nous avons fait le choix de ne pas utiliser l'octinoxate dans nos produits solaires car, en plus de présenter des dangers pour l'environnement, plusieurs controverses entourent sa sécurité pour la santé humaine.

Le méthoxycinnamate d'éthylhexyle peut-il traverser la barrière cutanée ?

La capacité de l’ethylhexyl methoxycinnamate à traverser la barrière cutanée a été étudiée à la fois in vitro et in vivo. Une étude conduite selon les standards de l’OCDE sur une peau humaine ex vivo a montré que ce composé peut franchir les couches supérieures de l’épiderme, mais de façon relativement limitée. Dans cette expérience, une formulation cosmétique contenant 10 % d’octinoxate radiomarqué a été appliquée à une dose de 2 mg/cm² pendant 24 heures sur de la peau humaine saine prélevée lors de chirurgies abdominales. Après rinçage, la quantité de filtre ayant pénétré la peau a été estimée à 0,45 % de la dose appliquée en moyenne. Cela indique une capacité de pénétration percutanée faible mais réelle.

Des études in vivo confirment que l’octyl méthoxycinnamate peut franchir la barrière cutanée et atteindre la circulation sanguine. Dans une étude menée sur 32 volontaires, dont 15 hommes et 17 femmes, une formulation solaire contenant 10 % de méthoxycinnamate d’éthylhexyle a été appliquée sur l’ensemble du corps, quatre jours par semaine pendant deux semaines. Les concentrations plasmatiques de la molécule ont été mesurées entre 3 et 4 heures après application, atteignant jusqu’à 20 ng/mL chez les hommes et 10 ng/mL chez les femmes. De plus, l’octinoxate a été retrouvé dans les urines, à hauteur de 5 ng/mL chez les femmes et 8 ng/mL chez les hommes, attestant d’une absorption systémique et d’une élimination urinaire du composé.

Il semble que l'octinoxate ne soit pas uniquement confiné aux couches superficielles de l'épiderme après application et sa biodisponibilité inquiète, surtout en cas d'utilisation régulière ou chez des populations sensibles, comme les enfants.

L'octinoxate, un potentiel perturbateur endocrinien ?

L’ethylhexyl methoxycinnamate fait partie des filtres UV suspectés d’interférer avec le système endocrinien, en raison d’observations convergentes obtenues à la fois in vitro et in vivo. Plusieurs études, dont l'une menée sur des rats par le National Toxicology Program, ont examiné l’impact d’une exposition continue à l'octinoxate à différentes concentrations dans l’alimentation (1 000, 3 000 et 6 000 ppm). À la dose la plus élevée, une augmentation légère mais significative du poids utérin, ainsi qu’un retard de séparation balano préputiale et une diminution du poids de la prostate ventrale ont été observés chez les mâles de la seconde génération. Néanmoins, aucun effet n’a été noté sur la distance ano-génitale ou les performances reproductives masculines, ce qui suggère une action partielle et non systématique sur les voies androgéniques.

D’autres données, issues de l’Agence danoise de protection de l’environnement, renforcent ces conclusions. Des études sur des rats ont révélé des altérations du système reproducteur, telles que des diminutions du nombre de spermatozoïdes chez les descendants exposés pendant la gestation et la période postnatale. À des doses plus élevées, l'octinoxate induisait également une modification de l’histologie utérine et une surexpression de gènes utérins sensibles aux œstrogènes. Des effets sur la fonction thyroïdienne ont également été constatés, avec une diminution du taux de thyroxine, une hormone thyroïdienne, chez des rats mâles nourris pendant cinq jours à 100 mg/kg/j.

À ce jour, le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) considère que l'octinoxate est une substance endocrinienne active car il possède une activité œstrogénique et une faible activité anti-androgène in vitro et in vivo.

L'octyl méthoxycinnamate présente-t-il des risques pour l'environnement ?

L’octinoxate, de même que d'autres filtres solaires organiques, comme l'avobenzone ou l'octocrylène, est régulièrement détecté dans les eaux douces et marines à travers le monde. Ces substances peu biodégradables tendent ensuite à s'accumuler dans les écosystèmes aquatiques, en particulier en été et dans les zones touristiques à forte densité de population. Par ailleurs, plusieurs études menées à Hawaï ont montré la présence fréquente de filtres chimiques, dont l’octinoxate, dans les coraux. Cette contamination est associée à des phénomènes de blanchissement des récifs coralliens. À terme, cela compromet la résilience des coraux face au changement climatique et freine leur capacité de régénération.

L’octinoxate a également été retrouvé à plusieurs reprises dans différentes espèces marines, dont des poissons (perche, morue, truite, etc.) et des mollusques. Les filtres UV organiques peuvent s’accumuler dans les tissus, notamment dans le foie, comme observé dans une étude menée par Schneider en 2019, où l’octocrylène dominait, suivi de l’oxybenzone puis du méthoxycinnamate d'éthylhexyle. Cela peut mener à des perturbations des fonctions reproductrices, un développement anormal du foie et du cerveau chez les poissons et des altérations du comportement chez certains invertébrés aquatiques.

Face à l'impact écologique de l'octinoxate, certaines régions du monde, comme Hawaï, les Îles Vierges des États-Unis ou encore la ville de Key West en Floride, ont décidé d'interdire l'utilisation de produits solaires contenant ce filtre sur leur territoire.

Sources

Diagnostic

Découvrez votre
type de peau.

En savoir plus