Quels sont les bienfaits de l’astaxanthine sur la peau ?

Le stress oxydatif figure parmi les principaux facteurs qui menacent l'homéostasie de la peau. Cette situation résulte d'un déséquilibre dans les cellules entre le nombre de radicaux libres et la quantité d'antioxydants. Si des radicaux libres sont naturellement produits au cours du métabolisme cellulaire, l'exposition aux rayons UV, à la pollution ou encore au tabac augmente leur nombre. Or, en attaquant les composants de la peau (ADN, protéines, lipides), les radicaux libres accélèrent son vieillissement. C’est dans ce contexte que l’astaxanthine, un puissant antioxydant naturel, montre tout son intérêt.

L’astaxanthine se distingue en effet par une capacité exceptionnelle à neutraliser les radicaux libres. Elle agit à plusieurs niveaux pour protéger la peau des dommages oxydatifs. Sa structure chimique particulière, caractérisée par 13 doubles liaisons conjuguées et la présence de groupements polaires à ses extrémités, lui permet de capturer efficacement les électrons et de s'insérer au sein des bicouches lipidiques des membranes, agissant ainsi comme un véritable bouclier cellulaire. Par ailleurs, en neutralisant les radicaux libres, l'astaxanthine a un effet protecteur sur le collagène et l'élastine, les protéines de soutien du derme qui contribuent à préserver sa fermeté et son élasticité. Des études in vitro ont également mis en évidence la capacité de l'astaxanthine à freiner la libération de prostaglandines E2 par les kératinocytes HaCaT après irradiation UVB (20 mJ/cm2) ou UVC (5 mJ/cm2), des médiateurs inflammatoires impliqués dans la survenue des coups de soleil.

Même si elle peut contribuer à protéger la peau des rayons UV, l'astaxanthine ne remplace pas un écran solaire large spectre.

Une peau rugueuse, inconfortable, qui tiraille et qui présente des ridules est probablement déshydratée. Cet état de peau est fréquent et tend à s'accentuer avec l'âge et les agressions environnementales (changements brusques de température, vent...). Pour lutter contre la déshydratation cutanée, il est recommandé d'intégrer des actifs humectants dans sa routine de soin, comme l'acide hyaluronique, l'acide polyglutamique ou encore la spirodèle. Si l'astaxanthine ne semble pas pouvoir retenir l'eau dans la couche cornée, ses propriétés antioxydantes pourraient indirectement contribuer à réduire la perte en eau transépidermique.

En effet, en stabilisant les membranes cellulaires et en limitant la peroxydation des lipides, l'astaxanthine participe à renforcer la barrière cutanée, limitant ainsi la déperdition hydrique. Ces propriétés ont été mises en évidence dans une étude menée sur 11 volontaires, ayant appliqué pendant trois semaines une crème formulée avec de l’astaxanthine. Les résultats ont montré une augmentation significative du taux d’hydratation de la couche cornée chez l’ensemble des participants, objectivée par des mesures instrumentales. Bien que cette étude soit de petite taille, elle permet de donner un premier aperçu du rôle hydratant de l'astaxanthine.

Avec le temps, la peau perd progressivement de sa fermeté. Ce relâchement cutané est lié en grande partie à la diminution de la synthèse de collagène, une protéine essentielle à l’architecture du derme. Présent sous forme de fibres, le collagène joue un rôle central dans la régénération des tissus, leur élasticité et leur résistance. Il forme une matrice dense qui agit comme un maillage de soutien. Lorsque la production de collagène ralentit, la charpente cutanée perd de sa solidité, ce qui se manifeste par une diminution de sa souplesse et de sa fermeté et par l'apparition de rides.

L’astaxanthine a démontré un potentiel intéressant dans la stimulation du collagène et la préservation de la matrice extracellulaire du derme. Des travaux in vitro ont révélé que cette molécule est capable d’augmenter l’expression du TIMP-1 (Tissue Inhibitor of Metalloproteinases-1), un inhibiteur naturel des métalloprotéases matricielles. Ces dernières sont des enzymes qui dégradent les protéines structurelles du derme, comme le collagène. En inhibant l’expression des MMP-1 et MMP-3 au niveau des ARN messagers, tout en favorisant celle du TIMP-1, l’astaxanthine permet de limiter la dégradation du collagène.

Plusieurs études ont mis en évidence l'effet raffermissant de l'astaxanthine. Parmi les plus récentes, on peut citer celle menée par VIRGIANTI avec quinze femmes âgées de 42 ans en moyenne. Pendant 28 jours, ces volontaires ont appliqué deux fois par jour une nanoémulsion à base d'astaxanthine et de zéaxanthine, un pigment appartenant aussi à la famille des caroténoïdes. À l'issue des quatre semaines, une réduction des rides allant de 80% à 93% a été mesurée. Cette diminution a été observée aussi bien chez les sujets jeunes que chez les individus les plus âgés, ce qui prouve l'efficacité du sérum pour toutes les tranches d'âge.

L’inflammation est une réponse normale du système immunitaire face à une agression : rayons UV, pollution, pathogènes ou encore stress oxydatif. Mais lorsqu’elle devient chronique, elle altère la barrière cutanée, favorise l’apparition de rougeurs et d'irritations et accélère le vieillissement de la peau, un phénomène connu sous le nom d'inflamm'aging. Il y a donc un intérêt croissant pour les actifs capables de moduler la réponse inflammatoire sans l’annuler complètement, comme l'astaxanthine.

En effet, l'astaxanthine agit à la fois en amont, sur les signaux d’activation cellulaire, et en aval, sur les médiateurs de l’inflammation. Des études ont montré que cette molécule inhibe l’activité de la kinase IκB, une enzyme essentielle à l'activation du facteur de transcription NF-κB. Ce dernier est impliqué dans la régulation de nombreuses cytokines pro-inflammatoires, comme l’IL-1β, l’IL-6 ou encore le TNF-α. En bloquant l’activation de cette voie, l’astaxanthine permet de maintenir NF-κB dans le cytoplasme, à l’état inactif, empêchant ainsi la transcription des gènes pro-inflammatoires. L’astaxanthine réduit également l’expression des métalloprotéases matricielles, des enzymes non seulement impliquées dans la dégradation du collagène, mais aussi dans la propagation de l’inflammation dans les tissus cutanés.

Au-delà de son rôle antioxydant, l'astaxanthine aide à préserver l'intégrité des tissus cutanés et la fonction barrière de la peau. Il s'agit donc d'un actif intéressant pour les peaux sensibles ou facilement sujettes aux rougeurs.

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