L’huile de ricin, extraite des graines de la plante Ricinus communis, est connue depuis l’Antiquité pour ses usages multiples. Aujourd’hui, on la retrouve dans de nombreux domaines : formulation de cosmétiques, de lubrifiants, de plastifiants ou encore comme laxatif. Toutefois, malgré cette large utilisation, elle suscite plusieurs inquiétudes, notamment à cause de la présence de ricine dans les graines de ricin. En effet, la ricine est une glycoprotéine très toxique, considérée comme l’un des poisons naturels les plus puissants au monde. Lorsqu'elle est ingérée, la ricine peut provoquer des symptômes gastro-intestinaux sévères, comme des douleurs abdominales intenses, des vomissements ou des diarrhées, et entraîner une grave déshydratation. La mortalité reste heureusement limitée lorsque les symptômes sont pris en charge rapidement.
À ce jour, la littérature rapporte une cinquantaine de cas d’intoxication à la ricine dans le monde (PubMed, ScienceDirect et Google Scholar, 1980–2020).
Cependant, il est important de souligner que la ricine se trouve essentiellement dans les graines brutes de ricin et n’est normalement pas présente, ou en quantité infime, dans l’huile. Lorsque l'huile de ricin est extraite, les différents processus utilisés, comme la pression à froid, permettent d'éliminer presque totalement cette toxine. Une étude récente a montré que l’huile de ricin pressée à froid pouvait contenir environ 35 ± 13 µg/L de ricine. Pour information, une dose orale toxique est estimée entre 1 et 5 µg/kg de poids corporel. Ainsi, même en ingérant environ 30 mL d'huile de ricin, une quantité représentant une dose laxative courante, on ingère environ 1 µg de ricine. On est donc très en deçà du seuil toxique.