La circulation sanguine est un système vital qui assure l’oxygénation des tissus, l’apport en nutriments et l’élimination des déchets métaboliques. Elle dépend de l’intégrité des vaisseaux, du tonus vasculaire, de la fluidité du sang et de la capacité de l’endothélium à répondre aux stimuli mécaniques ou inflammatoires. Pour information, l'endothélium correspond à la couche de cellules épithéliales qui tapissent l'intérieur des parois du cœur et des vaisseaux. Lorsque ce système est perturbé — par le stress oxydatif, l’inflammation chronique, la rigidité vasculaire ou des altérations du collagène — la microcirculation peut devenir moins efficace, entraînant une oxygénation tissulaire réduite et un fonctionnement cellulaire moins optimal.
Plusieurs données scientifiques suggèrent que la vitamine C pourrait soutenir une meilleure circulation sanguine.
La vitamine C joue un rôle important dans le maintien d’une bonne circulation sanguine. Son premier mécanisme d’action repose sur son implication dans la synthèse du collagène. Si cette protéine est souvent associée au maintien de la souplesse de la peau, elle est également impliquée dans la structure de la membrane basale des vaisseaux sanguins. En renforçant ce réseau de soutien, l'acide ascorbique permet aux capillaires de conserver leur élasticité, ce qui est essentiel pour que la circulation sanguine soit fonctionnelle.
La vitamine C agit aussi sur la fonction endothéliale en modulant la production d’oxyde nitrique (NO), une molécule qui assure la vasodilatation. Elle recycle le cofacteur BH4, nécessaire au bon fonctionnement de l’enzyme eNOS, responsable de la synthèse de NO. Lorsque BH4 est oxydé, eNOS produit du superoxyde au lieu de NO, compromettant la dilatation vasculaire. En restaurant les niveaux actifs de BH4, la vitamine C maintient eNOS dans un état fonctionnel, favorisant ainsi la production de NO et l’ouverture des vaisseaux sanguins. Ce mécanisme contribue directement à améliorer le flux sanguin dans les tissus périphériques. Par ailleurs, la vitamine C contribue à réguler la perméabilité des capillaires en renforçant les jonctions serrées entre les cellules endothéliales. Cette action stabilisatrice limite les fuites plasmatiques et optimise l’efficacité du transport sanguin.
Autre propriété importante de l'acide ascorbique : son activité antioxydante qui protège les membranes cellulaires, préserve l’intégrité vasculaire et maintient la fluidité de la circulation sanguine.
Outre des études mécanistiques, il existe des preuves cliniques des effets de la vitamine C sur la circulation sanguine. On peut notamment citer une étude menée avec 9 hommes souffrant d'hypertension et présentant une insulinorésistance marquée. Les chercheurs ont souhaité évalué si une perfusion intrartérielle de vitamine C pouvait améliorer la vasodilatation et, par ricochet, influencer l’utilisation du glucose par les tissus musculaires de l’avant-bras. Chaque participant a ainsi reçu une perfusion locale d’acétylcholine, un vasodilatateur endothélio-dépendant, puis une co-infusion de vitamine C (12 mg/min) dans l’artère brachiale d'un bras. Le flux sanguin a été mesuré pour les deux bras, celui ne recevant pas l'infusion servant de contrôle. La réponse du tissu musculaire à l’insuline, avec et sans vitamine C, a aussi été testée.
Les résultats montrent que l’acétylcholine provoquait une nette augmentation du flux sanguin dans l’avant-bras perfusé : il passait d’environ 2,6 à 10,6 mL·min⁻¹·dL⁻¹. Lorsque les chercheurs ajoutaient de la vitamine C, cette augmentation devenait encore plus forte, atteignant 13,4 mL·min⁻¹·dL⁻¹. Cela indique que la vitamine C aide les vaisseaux à mieux se dilater, en compensant les effets du stress oxydatif qui perturbe la fonction de l’endothélium.
Les chercheurs ont aussi étudié ce qui se passait en situation d’hyperinsulinémie. Dans ce contexte, l’insuline seule n’arrivait pas à augmenter le flux sanguin, ce qui montre que les vaisseaux étaient résistants à son action (insulinorésistance vasculaire). En revanche, lorsque de la vitamine C était ajoutée, l’insuline retrouvait sa capacité à provoquer une vasodilatation dans l’avant-bras traité. Cela suggère que la vitamine C peut aider à restaurer la signalisation normalement induite par l’insuline. Cependant, cette restauration de la vasodilatation ne s’accompagnait d’aucune amélioration de la captation du glucose par les tissus musculaires. Autrement dit, même si la vitamine C corrige le dysfonctionnement endothélial, elle ne modifie pas l’insulinorésistance métabolique, suggérant que les deux mécanismes — vasculaire et métabolique — sont distincts.