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Effet cicatrisant huile de baobab.

L’huile de baobab, un cicatrisant ?

L’huile de baobab issue de l’arbre Adansonia digitata, originaire d’Afrique, est connue pour ses multiples bienfaits, dont ses nombreuses propriétés pour la peau. On entend souvent dire qu’elle aurait notamment des propriétés qui lui permettraient d’agir positivement sur le processus de cicatrisation. Ainsi, l’huile de baobab peut-elle être considérée comme une huile dite cicatrisante ? Poursuivez votre lecture pour connaître les données cliniques à ce sujet.

Sommaire
Publié le 13 novembre 2023, par Marie, Chargée de la Communication Scientifique — 12 min de lecture

L’huile de baobab est-elle réellement cicatrisante ?

Réputée dans la pharmacopée traditionnelle africaine et malgache, l'huile de baobab aurait des propriétés cicatrisantes et régénérantes. Or, il n’existe à ce jour aucune preuve qui atteste d'une telle action de l’huile de baobab par voie topique. Toutefois, certaines études ont mis en évidence les effets antibactériens, hydratants et vasodilateurs du baobab qui pourraient être bénéfiques dans le processus de cicatrisation.

  1. Une étude réalisée sur l’extrait hydro-alcoolique d’Adansonia digitata, a établit qu’elle pouvait favoriser le processus de cicatrisation. L'étude a été conduite sur un groupe de rats sur lesquels l'extrait hydro-alcoolique a été appliqué par voie topique, au niveau d'une plaie dorsale.  Les résultats ont été observés à des intervalles de trois jours jusqu'au 12e jour, afin de suivre l'évolution de la plaie. Il a été constaté que l'extrait hydro-alcoolique, grâce à la présence de bioflavonoïdes (catéchine, rutine, quercétine), de polyphénols, de stérols et de terpènes dans sa composition, va avoir plusieurs effets sur la cicatrisation des plaies. Il va permettre le renforcement d'une activité anti-inflammatoire significative, la stabilisation des membranes cellulaires, il accentue la production en collagène et exerce également une activité anti-bactérienne, contribuant ainsi à prévenir les infections bactériennes et à faciliter la cicatrisation des plaies. 

    L'huile végétale extraite de cette plante contient elle aussi des bioflavonoïdes et des polyphénols, bien que leur concentration soit relativement plus faible en raison de la méthode d'extraction de l'huile qui peut réduire considérablement la teneur en polyphénols.

  2. Une deuxième étude s'est intéressée à l'effet d'Adansonia digitata sur le traitement et la cicatrisation des ulcères au niveau du système digestif.  Pour cela plusieurs paramètres tel que l'indice d'ulcère, le pH ou encore le volume gastrique ont été mesurés. Une comparaison a été faite entre les effets d'un traitement standard des ulcères, avec de l'oméprazole 20 mg, et les effets d'un traitement avec l’extrait hydroalcoolique d’Adansonia digitata, avec son huile végétale et avec la combinaison des deux. L'étude a été effectué sur des rats divisés en différents groupes en fonction du traitement reçu. L’huile de Baobab, comme les autres traitements, a été prise par ingestion et son effet sur l’ulcère a été étudié au bout de 10 jours. Il a été constaté que le traitement à l’huile de Baobab seule a réduit la taille de l'ulcère et favorise un retour à l'équilibre des paramètres étudiés. Toutefois un effet plus important a été constaté dans le cas du traitement par la combinaison d'huile et d'extrait hydro-alcoolique d'Adansonia digitata, qui se rapproche des résultats obtenus avec le traitement standard à l'oméprazole.

    L’huile de baobab a donc eu un impact positif sur la cicatrisation de l’ulcère néanmoins, dans le cadre de cette étude la prise a été faite par ingestion et non en application topique. 

    Ainsi l’huile de Baobab semble avoir une action cicatrisante potentielle. Cependant, les études citées n’ont pas été directement réalisé sur l’huile de baobab et dans le cadre d'une application topique. De plus l’huile de Baobab n’a pas exactement la même composition que l’extrait hydro-alcoolique notamment au niveau de sa teneur en flavonoïdes et polyphénols.

Par quel mécanisme ?

Cette potentielle activité cicatrisante serait due à plusieurs métabolites secondaires que contient l'huile de baobab. Elle est composée à près de 60% d'acide linoléique et d'acide oléique. Or, ces acides gras auraient une action réparatrice et cicatrisante sur la peau. En effet, une étude réalisée sur un groupe de rats sur lesquels des incisions ont été réalisées et traitées par l'application locale d'acides gras purs, a révélé que l'utilisation d'acide oléique et d'acide linoléique induit :

  • Augmentation de la perméabilité vasculaire dans la zone blessée : Elle favorise ainsi un meilleur apport sanguin, elle permet un apport en nutriments, en oxygène et en cellules de l'inflammation. Ces cellules permettront ensuite la migration d'autres cellules, indispensables à la réaction inflammatoire. Cette augmentation de la perméabilité va induire la formation de nouveaux vaisseaux (angiogénèse) afin d'aider à la réparation des tissu lésés. Elle va également aider à l'évacuation des déchets cellulaires. Cela va permettre une meilleure réaction inflammatoire.

  • Augmentation du nombre de polynucléaires neutrophile : Cette augmentation va accélérer la phase inflammatoire et les cellules vont jouer un rôle d'agent anti-infectieux. Ils mobilisent d'autres molécules de l'inflammation, les cytokines, nécessaires à la phase proliférative de la réaction inflammatoire. Les cytokines secrètent des signaux chimiotactiques qui permettent à leur tour de mobiliser fibroblastes et stimuler la migration des cellules de l'immunité. Cette mobilisation des fibroblastes permet une production de collagène qui entraîne une augmentation de la masse de tissu cicatrisant, donnant un épithélium plus résistant et épais. Ce tissu cicatrisant va fournir une structure de support temporaire, et favoriser la régénération des tissus. 

    Ainsi les acides gras agissent à plusieurs étapes de la réaction inflammatoire.

En plus, l'acide linoléique est un constituant des membranes cellulaires, permettant ainsi de restaurer et maintenir l'hydratation de la peau.L’hydratation est un étape primordiale dans le processus de cicatrisation. Une étude s'est d’ailleurs intéressée au rôle de l'hydratation dans le cas de la cicatrisation et a démontré que des plaies bien hydratées cicatrisent plus rapidement et ont une meilleure apparence esthétique à long terme. L'eau étant un composant majeur du tissu cutané, l'hydratation va permettre la régénération des tissus cutanés, le maintien de l'élasticité de la peau et de l'équilibre cutané. Les propriétés hydratantes de l’huile de baobab, dans le cas d’une utilisation topique, ont également fait l'objet d'une étude. Cette étude, effectuée chez des patients ayant subi une phase d'assèchement de la peau, établit clairement l’effet hydratant, nourrissant et non desséchant de l’huile de baobab.

Outre les acides gras, l'huile de baobab contient aussi des vitamines A, C, D, E, F et K qui ont des propriétés nourrissantes et protectrices. Ces propriétés ont fait l'objet de plusieurs études scientifiques permettant de les mettre en avant. Une étude a été faite afin d'examiner, entre autres, les effets des vitamines. La plupart d'entre elles sont directement impliqués dans le renouvellement des membranes cellulaires. La vitamine D, en particulier, stimule la production de collagène, en régénérant les cellules cutanées elle permet d'améliorer le processus de cicatrisation. La vitamine K, elle, permet de favoriser le processus de coagulation et donc l'apport sanguin de la plaie. Les vitamines vont permettre de favoriser et stimuler le processus de renouvellement cellulaire qui est indispensable à la cicatrisation.

Note : L'acide palmitique de l'huile de baobab est aussi un antimicrobien. Une étude a montré que des concentrations élevées d'acide palmitique ont entraîné une diminution de la croissance de certaines bactéries, notamment B.subtilis et E.coli. Ainsi, la présence d'acide palmitique dans l'huile de baobab aiderait à freiner le développement de micro-organismes au niveau de la plaie.

Les données ne permettent pas de dire de façon concluante que l'huile de baobab a un effet cicatrisant. Néanmoins, la plupart des molécules actives contenues dans l'huile de baobab montrent leur implication dans plusieurs mécanismes du processus de cicatrisation. Des recherches supplémentaires seraient donc nécessaires afin de compléter ces études. 

Comment utiliser l'huile de baobab ?

En utilisation seule ou dans un soin localisé, l'huile de baobab peut être utilisée en cas de gerçures, crevasses, brûlures, plaies mineures ou cicatrices. Pour ce faire, appliquez quelques gouttes d'huile de baobab sur les zones concernes et masser doucement par des petits mouvements circulaires. Le fait de masser permet de favoriser la guérison. Cela permet de maintenir la souplesse de la peau, de stimuler le renouvellement cellulaire, et d’éviter les adhérences tissulaires désagréables.

Une étude scientifique a été réalisée sur un échantillon de 420 participants, portant sur le massage des cicatrices chez les patients brûlés. Le massage des cicatrices était effectué tous le jours par séance de 5 à 30 minutes, pendant une période de 12 semaines, et il pouvait être dispensé par des massothérapeutes. Le massage des cicatrices a diminué dans l’ensemble les niveaux de douleurs, amélioré l’épaisseur des cicatrices et réduit la sensation de démangeaison. Il a permis une amélioration significative de la formation et de l’aspect des cicatrices.

Pour optimiser le massage, le mieux reste d’effectuer quotidiennement des massages d’une durée de 5 à 15 minutes, dans l’idéal, en massant par mouvements rotatifs et de manière relativement intense. La pratique du massage doit bien sûr s’établir dans la durée afin d’obtenir de meilleurs résultats durablement.

Sources

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