Réputée dans la pharmacopée traditionnelle africaine et malgache, l'huile de baobab aurait des propriétés cicatrisantes et régénérantes. En effet, certaines études ont mis en évidence des propriétés du baobab qui pourraient être bénéfiques dans le processus de cicatrisation.
Une première étude réalisée à partir d’extrait hydro-alcoolique d’Adansonia digitata a établi qu’il pouvait favoriser le processus de cicatrisation. Conduite au niveau d'une plaie dorsale d'un groupe de rats, les chercheurs ont constaté que l'extrait hydro-alcoolique de baobab, particulièrement grâce à la présence de bioflavonoïdes (catéchine, rutine, quercétine), de polyphénols, de stérols et de terpènes dans sa composition, a eu plusieurs effets sur la cicatrisation des plaies.
Il a permis de renforcer l'activité anti-inflammatoire et la stabilisation des membranes cellulaires, en inhibant la lyse des cellules sanguines (érythrocytes) ainsi que les saignements au niveau des membranes. Par la mesure de la teneur d’hydroxyproline, un acide aminé présent presque exclusivement dans le collagène, l'étude a aussi montré que l’extrait accentue la production en collagène, en stimulant la prolifération des fibroblastes. Il exerce également une action bactéricide, contribuant ainsi à prévenir les infections bactériennes et à faciliter la cicatrisation des plaies.
Une autre étude s'est intéressée à l'effet d'Adansonia digitata sur le traitement et la cicatrisation des ulcères au niveau du système digestif de rats. Prise par ingestion, l'effet de l’huile de baobab sur l’ulcère a été étudié au bout de 10 jours. Il a été constaté que le traitement oral à l’huile de baobab seule a aidé à réduire la taille de l'ulcère et à favoriser un retour à l'équilibre des paramètres étudiés.
Par quel mécanisme ?
Cette potentielle activité cicatrisante serait due à plusieurs métabolites secondaires que contient l'huile de baobab. Elle est composée à près de 60% d'acide linoléique et d'acide oléique, des acides gras qui ont une action réparatrice et cicatrisante sur la peau. Leur utilisation permet de favoriser un meilleur apport sanguin et d'augmenter la perméabilité des parois des vaisseaux.
Cela permet ainsi un apport enrichi en nutriments, en oxygène, en neutrophiles et en macrophages. Ces cellules vont combattre l’inflammation en entraînant la migration de facteurs de coagulation et d'anticorps. Elles vont agir simultanément au niveau de la cyclooxygénase (COX), l’enzyme responsable de la synthèse de médiateurs chimiques de l’inflammation, soit les prostaglandines pro-inflammatoires. Cette augmentation de la perméabilité va également induire la formation de nouveaux vaisseaux (angiogenèse) afin d'aider à la réparation des tissus lésés et également à l'évacuation des déchets cellulaires.
Par ailleurs, l'augmentation du nombre de polynucléaires neutrophiles va accélérer la phase inflammatoire et les cellules vont jouer un rôle d'agent anti-infectieux. Cette augmentation permet la mobilisation des fibroblastes, cellules à l’origine de la production de collagène, qui entraînent une augmentation de la masse de tissu cicatrisant, donnant un épithélium plus résistant et épais. Ce tissu cicatrisant va fournir une structure de support temporaire et favoriser la régénération des tissus.
Une étude s'est intéressée au rôle de l'hydratation dans la cicatrisation et a démontré que des plaies bien hydratées cicatrisent plus rapidement et ont une meilleure apparence esthétique à long terme. L'eau étant un composant majeur du tissu cutané, l'hydratation va permettre la régénération des tissus cutanés, le maintien de l'élasticité de la peau et de l'équilibre cutané. L’acide linoléique, retrouvé dans l’huile de baobab, crée un film protecteur la surface de la peau pour éviter des pertes en eau transépidermiques trop importantes.
Il n’existe à ce jour que des preuves limitées attestant de l’action cicatrisante de l’huile de baobab par voie topique. Les données ne permettent donc pas d’affirmer de façon concluante cet effet. Néanmoins, la plupart des molécules actives contenues dans l'huile de baobab semblent montrer leur implication dans plusieurs mécanismes du processus de cicatrisation.