Non contagieux mais difficile à vivre, l’eczéma est une dermatose inflammatoire provoquant des plaques rouges accompagnées de fortes démangeaisons et évoluant par poussée. Selon sa forme, il peut être génétique (eczéma atopique) ou acquis (eczéma de contact). Dans le premier cas, l'eczéma se traduit par une barrière cutanée fragile, souvent due à une mutation de gènes codants pour des protéines structurelles de la couche cornée. Le film hydrolipidique des peaux atopiques est également altéré. La dermatite de contact apparaît quand à elle quand la peau est confrontée à un allergène et disparaît après son éviction.
Contrairement aux dermocorticoïdes souvent prescrits par les dermatologues, les preuves de l'efficacité du squalane sur l'eczéma sont limitées.
Grâce à sa structure proche de celle du sébum, le squalane présente une forte affinité avec la peau. Par biomimétisme, ce lipide est capable de s'intégrer au film hydrolipidique protecteur présent à la surface de la peau et le renforcer. Non-gras, le squalane pénètre facilement dans l'épiderme, apportant ainsi à la barrière cutanée les lipides dont elle a besoin. Cette propriété du squalane pourrait potentiellement être intéressante pour les personnes souffrant d'eczéma. Cet ingrédient pourrait en effet atténuer la sécheresse cutanée caractéristique de cette dermatose, contribuant de ce fait à diminuer les sensations de démangeaisons associées à l'eczéma.
Toutefois, à ce jour, l'effet du squalane pur en cas d'eczéma n'a pas été étudié. Seuls quelques travaux ont montré que des crèmes hydratantes formulées avec du squalane et d'autres actifs humectants, restructurants et apaisants, pouvaient aider à atténuer les rougeurs et le prurit des peaux eczémateuses. Les résultats de deux d'entre eux sont présentés dans le tableau ci-dessous. Ces essais cliniques ne permettent toutefois pas de conclure que le squalane est réellement un allié en cas d'eczéma. En effet, les formulations cosmétiques étudiées ont été faites avec de nombreux autres ingrédients (glycérine, céramides, allantoïne, bisabolol...) : il n'est donc pas certain que le squalane ait contribué à la réduction des symptômes.
Par ailleurs, la seule propriété scientifiquement démontrée du squalane qui pourrait être pertinente pour l'eczéma est son action hydratante. En effet, aucune étude n'a prouvé que le squalane pouvait réduire l'inflammation de la peau, contrairement au squalène duquel il est dérivé. In vitro, il a été montré que le squalène exerçait une action immunomodulatrice sur les macrophages pro-inflammatoires M1 des cellules impliquées en cas d'irritation cutanée. Le squalène provoque aussi une augmentation de la synthèse de cytokines anti-inflammatoires comme l'IL-10, l'IL-13 et l'IL-4 et une diminution des signaux pro-inflammatoires, tels que le TNF-α et NF-kB. Si le squalène possède des effets apaisants et cicatrisants utiles pour les peaux eczémateuses, il n'existe aujourd'hui pas de preuve scientifique que ce soit le cas du squalane.
Il est aujourd'hui impossible d'affirmer que le squalane peut aider à réduire l'eczéma. On peut seulement supposer que cet actif pourrait peut-être aider à maintenir la peau hydratée, espaçant ainsi les poussées.