Pour soulager un léger inconfort et atténuer les rougeurs, la niacinamide est souvent recommandée. En effet, plusieurs rapports publiés ont montré que la niacinamide peut atténuer l'état inflammatoire persistant de la peau, ce qui en fait un actif prometteur pour les affections cutanées comportant une composante inflammatoire telles que l'eczéma, la rosacée, l'acné, etc.
La niacinamide peut être bénéfique pour les stades légers à modérés. Par contre, les cas graves nécessitent d'autres traitements. Dans tous les cas, demandez conseil à un professionnel de santé.
Une étude de cohorte prospective, multicentrique et ouverte (sans groupe témoin) a évalué l'efficacité d'un comprimé pharmaceutique commercialisé sous le nom de Nicomide (750 mg de nicotinamide, 25 mg de zinc, 500 μg d'acide folique et 1,5 mg de cuivre) administré par voie orale à 198 patients souffrant d'acné vulgaire ou de rosacée. Après une période de traitement de quatre à huit semaines, la majorité des sujets ont déclaré une réduction significative de leurs lésions inflammatoires selon une auto-évaluation.
Un essai in vitro a démontré que la niacinamide a significativement diminué la sécrétion d'IL-8 de manière dose-dépendante par les voies NF-kB et MAP kinase en interagissant avec le récepteur TLR-2 à la surface des cellules épidermiques dans un modèle de kératinocytes humains stimulés par Propionibacterium acnes.
Un test clinique en double aveugle contrôlé par placebo et mené sur 44 panélistes féminines de phototypes II et III ont montré que l'application topique quotidienne d'un système d'émulsion huile dans l'eau à 5% de niacinamide pendant deux semaines a permis de réduire significativement l'intensité de l'érythème et le niveau d''inflammation causés par une exposition aiguë aux rayons UV, comparé aux sites exposés non-traités.
Une étude pilote chez 16 patients de phototype clair présentant une acné inflammatoire active au dos a montré que l'administration sous forme topique d'un produit contenant 4% de niacinamide, 1% de rétinol et 0,5% de 7-déhydrocholestérol dans une base hydratante a entraîné une régulation négative significative de l’expression de trois gènes inflammatoires (IL-6, MCP-1 et MIF) dans les zones acnéiques après 45 jours.
Une étude observationnelle a révélé que l'application biquotidienne d'un gel contenant 0,25% de N-méthyl-nicotinamide, un métabolite de la nicotinamide, a conduit à une amélioration des signes de la rosacée (brûlures, picotements, nombre de papules et de pustules, et l'intensité de l'érythème) dans 76% des cas (n = 34) au cours de la période d'étude de quatre semaines par rapport à l'absence de traitement en tant que contrôle.
Contactez un professionnel de la santé si les "remèdes maison" n'améliorent pas le problème ou si vous présentez d'autres symptômes, tels que de la fièvre.
Quels sont les mécanismes moléculaires qui sous-tendent son action anti-inflammatoire ?
La niacinamide exerce des propriétés anti-inflammatoires via le contrôle de la transcription de molécules de signalisation médiée par NF-kB par inhibition de l'activité de PARP-1 de manière dose-dépendante, une enzyme jouant un rôle important dans la réparation de l'ADN nucléaire et l'expression des facteurs inflammatoires. Cela entraîne une diminution de l'expression génétique de certaines chimiokines et cytokines, des messagers chimiques qui déclenchent l’inflammation, dont IL-6, IL-8, MCP-1 et TNF-α, induits par les facteurs de stress (exposition solaire, fumée de cigarette, pollution atmosphérique, etc.).
Une action anti-inflammatoire affectant la chimiotaxie des neutrophiles a aussi été rapportée pour la niacinamide en diminuant la production d'IL-8 dans les kératinocytes par inhibition des voies de signalisation MAPK et NF-kB, ce qui réduit l'inflammation et améliore, entre autres, les rougeurs. Elle stimule également les niveaux d'expression des médiateurs anti-inflammatoires (IL-10 et MRC-1).
La niacinamide topique améliore aussi la structure de l'épiderme. En effet, elle peut notamment augmenter la production de céramides, des lipides qui aident à maintenir la barrière protectrice de la peau, ainsi que d'autres lipides contenus dans les espaces intercellulaires de la couche cornée afin de restaurer la fonction barrière de l'épiderme, entraînant une diminution des irritations quand la peau est exposée à des facteurs de stress environnementaux et donc à moins de rougeurs, ce qui s'ajoute à ses effets anti-inflammatoires.