Le vieillissement cutané s’accompagne d’un affaiblissement progressif des capacités de régénération de la peau. Ce déclin repose en grande partie sur la diminution de l’efficacité des cellules souches épidermiques et folliculaires, responsables du renouvellement constant de l’épiderme. Si leur nombre ne chute que modérément avec l’âge, leur pouvoir de division et de différenciation diminue nettement, notamment à cause d’un microenvironnement altéré : la matrice extracellulaire perd sa cohésion, la communication cellulaire se dérègle et les signaux inflammatoires s’intensifient. Ces perturbations réduisent la capacité des cellules souches à assurer un renouvellement régulier, entraînant une peau moins résistante et plus lente à cicatriser.
À l’échelle moléculaire, le ralentissement du renouvellement cellulaire est aggravé par l’accumulation de cellules sénescentes. Ces cellules, incapables de se diviser, sécrètent un ensemble de médiateurs pro-inflammatoires appelés SASP (Senescence-Associated Secretory Phenotype), qui altèrent la fonction des cellules voisines. Parallèlement, des phénomènes tels que le raccourcissement des télomères, le stress oxydatif et la dérégulation de gènes impliqués dans la prolifération, comme p53, HES1, KLF6 ou COL17A1, participent au ralentissement du renouvellement cellulaire. Ces modifications internes créent un cercle vicieux où la peau se renouvelle de plus en plus lentement, tandis que son intégrité structurelle se détériore.
Les facteurs extrinsèques, tels que les rayons UV et la pollution, amplifient ces effets intrinsèques du vieillissement. Ils provoquent des dommages à l’ADN des cellules souches, perturbent leur microenvironnement et accélèrent leur épuisement fonctionnel. La peau vieillit ainsi sur le plan visible, avec l'apparition de rides, un ternissement du teint et une perte d'élasticité, et sur le plan fonctionnel, avec une barrière cutanée affaiblie et une capacité de réparation amoindrie.
Le ralentissement du renouvellement cellulaire n’est pas seulement une manifestation du vieillissement : il en est aussi l’un des moteurs principaux.