Des risques associés aux peptides en cosmétique ?

L'essentiel à retenir.

Les peptides sont de petites protéines composées de chaînes d’acides aminés qui sont très utilisées en cosmétique.
La plupart des peptides sont bien tolérés, y compris par les peaux sensibles, et ne présentent quasiment aucun risque d’irritation.
Des études cliniques, comme celle sur le peptide 14, ont confirmé la sécurité des peptides, sans réactions cutanées par les participants.
Il est recommandé, comme pour tout produit cosmétique, de réaliser un test de tolérance avant la première application, pour prévenir les réactions individuelles.

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Pourquoi utilise-t-on des peptides en cosmétique ?

Les peptides sont de petites protéines constituées de chaînes d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques. Certains acides aminés sont dits essentiels, car l’organisme ne peut pas les synthétiser et doit les obtenir via l’alimentation. La diversité des combinaisons possibles permet de créer des molécules aux propriétés très variées, capables d’interagir avec des cellules et des enzymes spécifiques de la peau et avec les follicules pileux.

En cosmétique, les peptides sont utilisés pour leurs multiples activités biologiques : certains peuvent stimuler la production de collagène et d’élastine, deux protéines fibreuses conférant au derme sa souplesse et son élasticité, tandis que d'autres possèdent des propriétés anti-inflammatoires et favorisent la cicatrisation de la peau. D'autres encore, comme ceux dérivés du pois, ciblent les follicules pileux pour soutenir la croissance des cheveux, des cils et des sourcils. Dans les listes INCI, les peptides se reconnaissent grâce à des préfixes indiquant leur longueur : di-, tri-, tétra-, pentapeptides, et sous des formes variées telles que tétrapeptide-2, acétyl-tétrapeptide-15, hexapeptide-2 ou cyclopeptide-5.

Quelles sont les contre-indications aux peptides en cosmétique ?

Il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation topique de soins contenant des peptides, et même les femmes enceintes et/ou allaitantes peuvent les utiliser.

Par ailleurs, les peptides sont souvent identiques ou analogues aux fragments protéiques déjà présents dans l'organisme, ce qui réduit largement le risque d'effets secondaires. Ils sont généralement très bien tolérés par toutes les typologies de peau, même les plus sensibles, et les risques d'allergie sont extrêmement faibles. La majorité des peptides utilisés en cosmétique ont été testés au cours de diverses études cliniques et aucune réaction grave n’a été rapportée. Très rarement, certains cas isolés de rougeurs ont été observés, mais ils restent exceptionnels.

Plusieurs études détaillent cette sécurité, dont l'une menée avec le peptide 14, un peptide développé pour moduler la sénescence cellulaire dans la peau. Des fibroblastes et des kératinocytes ont été cultivés 24 heures en présence de doses croissantes de peptide 14 (0,01–100 μM). Les résultats du test de viabilité cellulaire MTT ont montré que le peptide n’altérait pas la survie des cellules, même à la concentration maximale de 100 μM. Pour information, ce test évalue la santé des cellules en mesurant leur capacité à réduire le sel de tétrazolium MTT en formazan, qui est un indicateur de l'activité de leur métabolisme.

Résultats des tests de viabilité cellulaire MTT sur les fibroblastes et les kératinocytes.
Source : CARVALHO J. L. & al. In vitro and in vivo toxicity assessment of the senotherapeutic Peptide 14. Toxicology Reports (2022).

L’étude a également testé le peptide 14 sur des équivalents de peau humaine, selon les recommandations de l’OCDE 439 pour les modèles de peau reconstituée. Les résultats ont montré qu’aucune concentration du peptide n’a diminué la viabilité des tissus cutanés. Au contraire, toutes les doses testées ont légèrement amélioré la viabilité par rapport aux tissus non traités. L’analyse histologique qualitative a confirmé l’intégrité de l’épiderme : la couche basale et la stratification épidermique étaient conservées, sans altération de l’épaisseur de l’épiderme, ce qui est un bon indicateur de tolérance cutanée.

Résultats du test de viabilité cellulaire MTT sur un modèle de peau humaine.
Source : CARVALHO J. L. & al. In vitro and in vivo toxicity assessment of the senotherapeutic Peptide 14. Toxicology Reports (2022).

Enfin, un patch-test a été réalisé sur 54 participants âgés de 18 à 77 ans, exposés à 1 mM de peptide 14 sur le dos, en semi-occlusion, pour un total de neuf applications alternées sur trois semaines, suivies d’un dernier test sur une zone vierge dix jours après. Aucun participant n’a présenté de réaction cutanée, qu'il s'agisse d'une irritation, de rougeurs, de gonflements ou de sensations de démangeaisons, confirmant la sûreté d'utilisation du peptide 14, même dans des conditions répétées d’application.

Cependant, comme tous les soins de la peau, nous recommandons quand même d’effectuer un test de tolérance cutanée avant son intégration dans une routine. Pour ce faire, appliquez une faible quantité du produit en question au creux du coude et attendez 24 heures. Si vous observez la moindre réaction, ne l'appliquez pas sur le reste de votre peau ni sur vos cheveux.

Remarque : La diversité des peptides et de leurs structures implique cependant qu’il est difficile de généraliser leur profil de sécurité, chaque molécule pouvant agir différemment selon sa composition et sa taille.