Quels sont les bienfaits de l'acide hyaluronique pour la peau ?

L'acide hyaluronique est avant tout l'allié des peaux déshydratées.

Plusieurs facteurs intrinsèques et extrinsèques sont à l'origine de la perte de fermeté de la peau et de l'apparition des rides. Parmi eux, on retrouve notamment la baisse progressive de la synthèse de l'acide hyaluronique par les fibroblastes du derme. En effet, l’acide hyaluronique a un rôle important dans l’architecture de la peau. En comblant l’espace extracellulaire, il soutient les fibres de collagène et d'élastine et participe à la cohésion tissulaire. Pour combler cette diminution, il peut être intéressant d'utiliser des crèmes ou des sérums riches en acide hyaluronique.

Comme mentionné plus haut, l’application topique d’acide hyaluronique peut agir à plusieurs niveaux pour atténuer les rides et les ridules. Tout d'abord, son effet humectant immédiat repulpe la surface de la peau, lissant temporairement les ridules par effet mécanique. De plus, les formes de bas poids moléculaire pénètrent plus profondément dans l'épiderme et modulent l’activité des fibroblastes. Plusieurs études ont montré que l’acide hyaluronique peut stimuler l’expression de gènes impliqués dans la synthèse du collagène de type I et III, ainsi que dans la régulation de la métalloprotéinase MMP-1, l'une des enzymes responsables de la dégradation de la matrice dermique.

Ce double effet – hydratant en surface et restructurant en profondeur – fait de l'acide hyaluronique un actif de référence dans les soins destinés aux peaux matures.

Plusieurs études cliniques ont mis en évidence l'intérêt de l'acide hyaluronique pour raffermir le visage et diminuer les signes de l'âge. L'une d'elles a été conduite avec 34 femmes présentant des rides modérées de la patte d’oie. L’objectif était de comparer l’efficacité d’un patch à micro-aiguilles d’acide hyaluronique à un sérum contenant la même concentration d'actif. Chaque participante appliquait, deux fois par semaine pendant huit semaines, le patch sur un côté du visage et le sérum sur l’autre. L’analyse des résultats à l’aide de mesures instrumentales par un cutomètre a mis en évidence une amélioration significative des rides et de l’élasticité cutanée dans les deux groupes, dès les premières semaines. Les résultats étaient nettement plus marqués avec le patch à micro-aiguilles.

Si l’acide hyaluronique est principalement reconnu pour ses effets hydratants et repulpants, son impact sur l’uniformité du teint ne doit pas être sous-estimé. En effet, cet actif contribue de manière indirecte mais significative à atténuer les irrégularités pigmentaires et les rougeurs diffuses, donnant à la peau une apparence plus homogène. Cette propriété de l'acide hyaluronique s’explique par son effet barrière : en renforçant l’hydratation de la couche cornée, l’acide hyaluronique améliore la cohésion cellulaire et limite les agressions extérieures qui peuvent exacerber les troubles pigmentaires, comme l’exposition aux UV, la pollution ou l’inflammation chronique. Par ailleurs, plusieurs études suggèrent que l'acide hyaluronique exerce une action anti-inflammatoire, détaillée plus loin, et qu'il module l’expression du récepteur CD44, dont la stimulation favorise la migration cellulaire, la réparation tissulaire et la prolifération des kératinocytes. Ce faisant, il favorise une desquamation plus régulière et une meilleure distribution de la mélanine à la surface de la peau.

L'une des études citées précédemment, consistant en l'application deux fois par jour par 46 personnes d'un sérum à l'acide hyaluronique, s'est également intéressée à l'uniformité du teint des participants, à la fois en termes de rougeurs et de taches pigmentaires. Les photographies prises tout au long de l'étude par les chercheurs illustrent bien la diminution de l'érythème et de l'hyperpigmentation des individus, ainsi que l'amélioration globale de l'uniformité du teint.

Autre bienfait de l'acide hyaluronique pour la peau : il favorise sa cicatrisation suite à des blessures. Il possède notamment des propriétés angiogéniques, c'est-à-dire qu'il est capable de stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. De plus, l'acide hyaluronique modifie la perméabilité vasculaire en activant les cellules endothéliales, impliquées dans la mise en place du processus de cicatrisation. Enfin, cet actif facilite la liaison entre certains facteurs membranaires microbiens et les récepteurs Toll-like, ce qui promeut la cicatrisation.

Les effets cicatrisants de l’acide hyaluronique varient selon son poids moléculaire.

Une étude expérimentale a cherché à mieux comprendre cette influence en évaluant différents types d’acide hyaluronique sur des kératinocytes humains HaCaT et des fibroblastes dermiques, ainsi que sur un modèle murin de plaie cutanée. In vitro, les chercheurs ont observé que la prolifération et la migration des kératinocytes augmentaient significativement avec la concentration et le poids moléculaire de l'actif. En particulier, l’acide hyaluronique de haut poids moléculaire (HA-K, 2290 kDa) stimulait l’expression de plusieurs médiateurs clés de la réparation cutanée, notamment les interleukines IL-1β et IL-8, ainsi que le facteur de croissance vasculaire endothélial VEGF. Cette forme favorisait aussi l’expression des métalloprotéinases matricielles MMP-9 et MMP-13, impliquées dans le remodelage tissulaire.

Chez la souris, l’application topique de l’HA-K sur des plaies cutanées profondes a permis d’obtenir des résultats nettement supérieurs par rapport aux formes de bas (HA-B, 8 kDa) et moyen (HA-G, 987 kDa) poids moléculaire. Dès le premier jour, une réduction significative de la taille de la plaie était visible dans le groupe traité avec HA-K, accompagnée d’une formation plus rapide de croûtes dès le deuxième jour – un indicateur de la mise en route rapide du processus de cicatrisation. Les crèmes HA-B et HA-G ont malgré tout accéléré la reconstruction de la peau, de façon similaire à la formule de référence, utilisée comme contrôle.

L’acide hyaluronique ne se contente pas d’hydrater et de régénérer la peau : il possède également un effet apaisant, particulièrement utile pour les peaux sensibles, sujettes aux rougeurs, aux tiraillements ou aux démangeaisons. L'acide hyaluronique agit notamment en se liant au récepteur CD44 situé à la surface des kératinocytes, inhibant ainsi la libération de médiateurs pro-inflammatoires, tels que les interleukines IL-1β et IL-6 et la prostaglandine E2, toutes impliquées dans les phénomènes d’irritations. L’acide hyaluronique interagit aussi avec le récepteur RHAMM, qui participe à la modulation de l’inflammation. En raison de ses propriétés anti-inflammatoires, l'acide hyaluronique a été étudié au cours de différents travaux pour évaluer son efficacité à prendre en charge certaines dermatoses inflammatoires, comme l'eczéma, le psoriasis et la rosacée.

Enfin, l’acide hyaluronique peut être considéré comme un protecteur face au stress oxydatif, un facteur qui contribue au vieillissement prématuré. Ce dernier est causé par une accumulation de radicaux libres dans la peau, générés entre autres sous l’effet des rayons UV, de la pollution ou du tabac. Les radicaux libres sont des molécules instables qui endommagent les constituants cellulaires (lipides, ADN...), mais aussi les protéines structurelles de la peau, comme le collagène et l'élastine. L’acide hyaluronique de bas poids moléculaire est capable de piéger ces radicaux libres avant qu'ils n'agissent.

Une étude in vitro a comparé les activités antioxydantes de deux formes d'acide hyaluronique de bas poids moléculaire (LMWHA-1, 145 kDa et LMWHA-2, 45 kDa) à celles de l'acide hyaluronique de haut poids moléculaire (HMWHA, 1050 kDa) et de la vitamine C (VC). Les résultats ont montré que le LMWHA-1 présente l’activité antioxydante la plus élevée, surpassant à la fois le LMWHA-2 et l’HA natif, et parfois la vitamine C. Les tests de neutralisation des radicaux ont mis en évidence plusieurs types d’activités :

• Neutralisation des radicaux DPPH : à 1600 µg/mL, le LMWHA-1 a atteint un taux de capture de 59,38 %, contre 50,23 % pour le LMWHA-2 et 53,65 % pour l’HA. Bien que ces valeurs soient inférieures à celles de la vitamine C, elles confirment une activité antioxydante significative.

• Piégeage du radical superoxyde : le LMWHA-1 a démontré une capacité de neutralisation atteignant 87,12 % à 1250 µg/mL, contre environ 78 % pour l’HA et le LMWHA-2. Ce radical, précurseur de l’anion hydroperoxyle (H₂O₂) et du radical hydroxyle, est particulièrement nuisible pour les membranes cellulaires.

• Neutralisation du radical hydroxyle, l'un des plus réactifs : à 1120 µg/mL, le LMWHA-1 a atteint une capacité de piégeage de 91,71 %, supérieure à l’HA (79,54 %), au LMWHA-2 (75,24 %) et même à la vitamine C (80,40 %).

L’effet antioxydant de l’acide hyaluronique contribue probablement à son rôle global dans la prévention du vieillissement cutané.