L'homosalate, absent chez Typology.

Pourquoi Typology n'utilise pas d’homosalate ?

L'homosalate est un composé organique utilisé pour formuler certains produits de protection solaire. Vous ne le retrouverez néanmoins pas dans les soins Typology en raison des risques potentiels posés par son utilisation. Quels sont les dangers associés à l'homosalate ? Explorons ensemble ce sujet.

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Publié le 26 mai 2025, mis à jour le 26 mai 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 10 min de lecture

L’homosalate, un filtre anti-UVB controversé.

Obtenu à partir du carbone, l’homosalate est un filtre solaire organique retrouvé dans la composition de nombreuses crèmes solaires. Il est apprécié pour sa capacité à absorber les rayons UVB, responsables du bronzage, des coups de soleil, mais également impliqués dans la survenue des cancers de la peau. Si l’utilisation d'homosalate comme filtre solaire était limitée à 10%, dorénavant, le Comité Scientifique Européen l'a restreinte à 7,34%. Dans d'autres pays, comme aux États-Unis, la concentration d'homosalate dans les produits solaires peut atteindre 15%. Il est d'ailleurs intéressant de savoir que l'homosalate est l'un des neuf filtres UV autorisés partout dans le monde, avec entre autres l'octocrylène et l'oxybenzone.

Le pouvoir photoprotecteur de l'homosalate repose sur sa structure chimique particulière. Ce dérivé de l'acide salicylique possède un noyau aromatique conjugué à un groupe ester, ce qui lui confère une capacité à absorber l’énergie lumineuse dans la région des UVB, entre 295 et 315 nm. Lorsqu’un photon frappe la molécule, celle-ci absorbe cette énergie et la dissipe rapidement sous forme de chaleur, empêchant ainsi les UV d’endommager l’ADN des cellules de la peau.

Structure chimique de l'homosalate.
Structure chimique de l'homosalate.
Source : PubChem.
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Pour les raisons suivantes et par principe de précaution, nous avons décidé d'exclure l'homosalate des produits solaires Typology.

L'homosalate est un filtre solaire polluant.

Le premier grief retenu contre l'homosalate est son impact environnemental. En effet, ce filtre solaire est peu biodégradable et a tendance à persister dans les écosystèmes marins, où il peut ensuite être retrouvé dans l'eau, les sédiments, voire bioaccumulé dans certains organismes aquatiques. Cela s'explique par ses propriétés physico-chimiques : l’homosalate est faiblement soluble dans l’eau mais très lipophile, ce qui favorise son accumulation dans les tissus vivants. Par précaution, plusieurs pays ou régions du monde, telles que la Floride, ont commencé à réglementer l'usage de certains filtres solaires suspectés de nuire à la biodiversité marine, notamment aux coraux, comme l'oxybenzone ou l'octocrylène. Si l’homosalate ne fait pas encore partie des filtres interdits dans ces zones sensibles, il est surveillé de près pour son possible effet écotoxique.

Des études ont d'ailleurs montré que l'homosalate était présent dans plusieurs eaux, par exemple dans les rivières qui traversent la ville de Tianjin en Chine, polluées avec de l'homosalate, de l'octisalate et de l'octocrylène. Ces filtres UV sont ensuite retrouvés dans l'organisme de certaines espèces aquatiques. En effet, des travaux menés en 2012 ont montré qu'on pouvait retrouver jusqu'à 3 100 ng/g d'homosalate dans les tissus des poissons, et jusqu'à 7 112 ng/g dans les moules. Ainsi, le risque de bioaccumulation de l'homosalate dans les organismes marins est bien réel.

L'homosalate présente un risque cytotoxique.

L'homosalate fait aussi l'objet de préoccupations toxicologiques, notamment quant à son effet potentiel sur la viabilité cellulaire. Une étude récente, menée sur la lignée cellulaire mammaire humaine MCF-7, a mis en lumière une toxicité cellulaire dose-dépendante à partir de concentrations supérieures à 1 000 µM. À ces doses, la viabilité cellulaire commence à décroître significativement, chutant jusqu’à 57% à 2 000 µM. Par ailleurs, à des concentrations de 750 à 1 000 µM, une formation significative de micronoyaux a été observée après 24 heures d’exposition. Les micronoyaux sont des marqueurs classiques de dommages génotoxiques : ils traduisent la présence de fragments chromosomiques non intégrés au noyau lors de la division cellulaire. Ce phénomène peut refléter soit une atteinte à l’ADN, soit un défaut dans le système de réparation cellulaire. L’homosalate s’est également montré clastogène dans ces conditions, c’est-à-dire capable d’induire des aberrations chromosomiques structurelles, une caractéristique inquiétante qui fait craindre une cancérogénicité potentielle.

Remarque : Ces concentrations sont supérieures à celles retrouvées dans les produits cosmétiques. Néanmoins, ces données nourrissent les interrogations croissantes autour de ce filtre UV, notamment à propos de sa sécurité à long terme.

L'homosalate semble pouvoir traverser la barrière cutanée.

Autre point inquiétant : l'homosalate pourrait franchir la barrière cutanée et pénétrer dans la circulation sanguine. En 2020, une étude menée par des chercheurs de la FDA a évalué les concentrations plasmatiques de plusieurs filtres solaires, dont l’homosalate, sept jours après application quatre fois par jour pendant quatre jours sur 75 % de la surface corporelle à raison de 2 mg/cm², la dose recommandée pour une protection solaire efficace. Les concentrations plasmatiques d'homosalate ont atteint 23,1 ng/mL, des niveaux excédant le seuil maximal recommandé de 0,5 ng/mL fixé par la FDA.

Les études animales vont dans le même sens. Des travaux effectués sur des rats ont évalué la pénétration cutanée de l’homosalate dans différentes galéniques (vaseline, solution huileuse, lotion et gel). Le gel s’est avéré être le meilleur vecteur, avec une biodisponibilité systémique de 4 à 5% après application topique. Une fois dans la circulation, l’homosalate présente un volume de distribution élevé (13 à 17 L/kg) et une demi-vie d’élimination prolongée (jusqu’à 26 heures), ce qui traduit une persistance non négligeable dans l’organisme. Ce profil pharmacocinétique, combiné à la capacité du filtre à franchir la barrière cutanée, interroge quant à son potentiel effet cumulatif.

L'homosalate est suspecté d'être un perturbateur endocrinien.

L’un des points les plus sensibles concernant l’homosalate concerne son potentiel effet sur le système hormonal. Des études ont cherché à déterminer si ce filtre UV pouvait interagir avec les récepteurs hormonaux humains, notamment les récepteurs des œstrogènes (ER). Une première étude, utilisant un test de liaison in vitro entre le récepteur des œstrogènes de type alpha et de l’estradiol radio-marquée, a conclu que l’homosalate ne montrait pas d’affinité directe avec le récepteur des œstrogènes, même à des concentrations très élevées (jusqu’à 100 mM). A priori, on pourrait donc penser que l’homosalate ne possède pas de propriétés œstrogéniques.

Cependant, une seconde étude, basée sur un test cellulaire, a observé des résultats différents. En utilisant des cellules humaines embryonnaires (293HEK) modifiées pour exprimer des récepteurs hormonaux humains et un gène rapporteur activé par les œstrogènes, les chercheurs ont constaté que l’homosalate activait la transcription du récepteur des œstrogènes de type alpha (ERα), Une activation partielle a aussi été observée avec le récepteur ERβ. Ces résultats suggèrent un potentiel œstrogénique faible à modéré de l’homosalate, mais qui ne peut être totalement ignoré.

À ce jour, le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) estime que les données disponibles ne permettent pas de conclure de façon définitive quant au caractère perturbateur endocrinien de l’homosalate. Il reconnaît cependant l’existence de signaux préoccupants et appelle à des études supplémentaires.

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