Il n’est pas rare que la peau pèle après une séance de bronzage. Ce phénomène révèle un dysfonctionnement dans le renouvellement cellulaire suite à une forte déshydratation cutanée. Entre envie d'enlever les squames et sensations de démangeaisons, une peau qui pèle n'est pas confortable. Voici quelques gestes à adopter pour la soulager.

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- Peau qui pèle après une séance de bronzage : quels gestes adopter ?
Peau qui pèle après une séance de bronzage : quels gestes adopter ?
- Pourquoi la peau pèle après le bronzage ?
- Geste n°1 : Hydrater et nourrir sa peau
- Geste n°2 : Appliquer des compresses froides
- Geste n°3 : Éviter de s'exposer les jours suivants
- Geste n°4 : Moduler la température de sa douche
- Geste n°5 : Éviter les gommages
- Geste n°6 : Résister à l'envie d'arracher les peaux mortes
- Sources
Pourquoi la peau pèle après le bronzage ?
La desquamation est un phénomène naturel de régénération de la peau ayant normalement lieu tous les 28 jours. Il s'agit pour la peau d'éliminer les cellules mortes, c'est-à-dire les cornéocytes, présentes à sa surface et de les faire tomber sous forme de squames. Ce phénomène est normalement invisible à l'œil nu. Toutefois, il n'est pas rare après une séance de bronzage d'observer une desquamation excessive. Il s'agit d'un processus de défense et de reconstitution de la peau, dont l'hydratation a été fortement perturbée après une exposition au soleil.
En effet, les rayons UV fragilisent la barrière cutanée à plusieurs niveaux. Ils endommagent le film hydrolipidique, le voile protecteur composé de sébum et de sueur qui maintient l’hydratation de la peau, et provoquent la formation de radicaux libres dans les cellules de l’épiderme. Ces derniers ciblent notamment les lipides de la couche cornée, en particulier les acides gras insaturés, dont les doubles liaisons sont sensibles à l’oxydation. Ce phénomène, appelé peroxydation lipidique, perturbe la structure des membranes et réduit la cohésion des cellules entre elles. En conséquence, la couche cornée devient plus perméable et laisse s’échapper davantage d’eau. La peau se dessèche, tiraille, puis pèle.
La desquamation suivant une séance de bronzage est donc le résultat d'une déshydratation de la peau associée à un processus de réparation accéléré.
Geste n°1 : Hydrater et nourrir sa peau.
Lorsque la peau commence à peler après un bronzage, le tout premier réflexe consiste à rétablir son équilibre hydrique et lipidique. Pour cela, nous vous conseillons d'appliquer deux fois par jour une crème ou un baume, afin de compenser les pertes en eau dues à l’altération de la barrière cutanée. Il est recommandé d’opter pour des formules contenant à la fois des humectants, comme la glycérine ou l’acide hyaluronique, qui captent l’humidité de l’environnement et la retiennent dans la couche cornée, et des émollients, qui assouplissent la peau en comblant les interstices entre les cellules cornées. Pour stopper la desquamation de la peau, l'utilisation d'huiles et de beurres végétaux, comme le beurre de karité et l'huile d'avocat, peut aussi être pertinente. Cela permettra de renforcer le film hydrolipidique et de réduire les sensations de tiraillement.
Pour prévenir et agir contre la peau qui pèle après le bronzage, nous vous recommandons aussi d'appliquer un après-soleil.
Hydratants, relipidants, apaisants... Les après-soleils ont de nombreux bienfaits pour la peau et peuvent aider en cas de peau qui pèle. Leur texture fraîche apaise immédiatement la peau échauffée, tandis que leur richesse en agents relipidants et hydratants aide à restaurer la barrière cutanée altérée par les UV. Certains après-soleils contiennent aussi des actifs anti-inflammatoires, comme l’aloe vera ou le panthénol, capables de calmer les rougeurs et de limiter l’inflammation liée au stress oxydatif. Ces effets hydratants et apaisants des après-soleils leur permettent de prévenir et d'atténuer la desquamation de la peau, ce qui favorise aussi la prolongation du bronzage.
Geste n°2 : Appliquer des compresses froides.
Lorsque la peau commence à peler après une exposition solaire intense, il n’est pas rare de ressentir des sensations de chaleur, des tiraillements ou des démangeaisons. Dans ce contexte, l’application de compresses froides est un geste apaisant qui procure un soulagement immédiat. Le froid exerce un effet vasoconstricteur, c’est-à-dire qu’il rétrécit temporairement les vaisseaux sanguins superficiels, ce qui permet de limiter la circulation des médiateurs de l’inflammation dans les tissus cutanés. Cela contribue à réduire l’érythème, la sensation d’échauffement et les petites démangeaisons provoquées par l’inflammation post-UV. L'application d'une compresse froide peut être répétée plusieurs fois par jour, mais ne doit pas se substituer aux soins hydratants, indispensables à la régénération de la peau.
Pour autant, veillez à ne pas appliquer de compresse froide directement sur une peau qui pèle, car cela pourrait la fragiliser davantage. Mieux vaut envelopper la compresse dans un linge propre.
Geste n°3 : Éviter de s'exposer les jours suivants.
Lorsque la peau commence à peler après une séance de bronzage, cela signifie qu’elle a subi une altération importante de sa barrière cutanée. Cette desquamation visible traduit une perte d’adhérence entre les cornéocytes, consécutive à une inflammation provoquée par les rayons UV. En réponse, la peau active plusieurs mécanismes de réparation, avec pour conséquence l'élimination accélérée des cellules mortes. Dans cette phase de régénération, la peau est très vulnérable. Retourner s'exposer au soleil, même avec une protection, l'exposerait à des agressions supplémentaires qui pourraient prolonger sa desquamation.
Si votre peau pèle en réponse au soleil, cela reflète une agression cutanée. Mieux vaut alors éviter les expositions et lui laisser le temps de se régénérer.
Si vous souhaitez malgré tout profiter des beaux jours, nous vous conseillons d'opter pour des vêtements couvrants mais respirants : chemises à manches longues, pantalons amples, tissus en coton ou en lin et chapeau à larges bords pour protéger votre visage seront vos alliés. En parallèle, il est bien sûr indispensable d'un écran solaire à large spectre. Contrairement à certaines idées reçues, il n'est pas nocif d’appliquer un écran solaire sur une peau qui pèle, à condition de choisir une formule douce, sans alcool ni parfum, qui convient aux peaux sensibles ou fragilisées.
Geste n°4 : Moduler la température de sa douche.
Pour éviter de fragiliser davantage une peau qui pèle, il est recommandé d'éviter les douches trop chaudes, un conseil qui s'applique d'ailleurs en permanence. L’eau chaude a tendance à altérer le film hydrolipidique, à accentuer la perte insensible en eau et à freiner la restauration de la barrière cutanée. Une étude publiée en 2022 s’est justement intéressée à l’effet de l’exposition à l’eau chaude sur la fonction barrière de la peau de 50 volontaires. Les résultats ont montré que l'eau chaude a significativement augmenté les pertes d'eau transépidermiques, la TEWL passant de 25,75 g·h⁻¹·m⁻² à 58,58 g·h⁻¹·m⁻², et a provoqué des rougeurs. En comparaison, l’eau froide avait un impact moindre, n’augmentant que légèrement la TEWL, de 25,75 g·h⁻¹·m⁻² à 34,96 g·h⁻¹·m⁻², et ne provoquait pas d'effet significatif sur l'érythème.
Une exposition répétée ou prolongée à l'eau chaude nuit à la fonction barrière de la peau, d'autant plus lorsque celle-ci est déjà altérée et qu'elle pèle après une exposition solaire.

Geste n°5 : Éviter les gommages.
En temps normal, il est bénéfique d'exfolier sa peau. Ce geste favorise le renouvellement cellulaire, améliore l'éclat du teint et optimise la pénétration des actifs. Toutefois, lorsqu'on a la peau qui pèle après un coup de soleil ou une exposition prolongée, il est fortement recommandé de suspendre temporairement cette pratique. En effet, la desquamation qui survient après un bronzage n'est pas comparable avec la simple élimination des cellules mortes accumulées : elle correspond à un mécanisme de réparation de la peau au cours duquel les kératinocytes altérés sont éliminés par l’épiderme. Dans ce contexte, pratiquer un gommage, qu’il soit mécanique, enzymatique ou chimique, risque de décaper une peau déjà fragile, mais aussi d’accentuer l’inflammation locale. Cela permet certes d'éliminer les squames qui se détachent, mais cela retire aussi prématurément des cellules encore utiles à la reconstitution de la barrière cutanée.
Mieux vaut attendre que la peau ait fini de peler et qu'elle se soit régénérée avant de reprendre les gommages.
Geste n°6 : Résister à l'envie d'arracher les peaux mortes.
Une peau qui pèle donne souvent envie d'enlever manuellement les peaux mortes. Néanmoins, mieux vaut s'abstenir au risque de se retrouver avec une peau rouge et irritée qui prendra davantage de temps à cicatriser. Arracher manuellement les squames revient à interrompre le processus naturel de réparation de la peau. Les petites peaux mortes présentes à la surface de l'épiderme tomberont d'elles-mêmes en quelques jours pour laisser place à une peau neuve et saine.
Sources
REED J. C. & al. Sunburned skin activates inflammasomes. Trends in Cell Biology (2008).
RICHTER K. & al. Oxidative stress in aging human skin. Biomolecules (2015).
TFAYLI A. & al. Studying the effects of suberythemal UV doses on human stratum corneum by in vivo confocal Raman spectroscopy. European Journal of Dermatology (2022).
ARIAS-SANTIAGO S. & al. Impact of water exposure and temperature changes on skin barrier function. Journal of Clinical Medicine (2022).
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