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Comédogénicité du squalane.

Le squalane est-il comédogène ?

Souvent présenté comme un actif biomimétique, le squalane est un actif très intéressant pour renforcer la barrière cutanée et prendre soin des peaux sèches. Toutefois, sa compatibilité avec les peaux grasses ou à tendance acnéique interroge : le squalane augmente-t-il les risques d'imperfections chez ces typologies de peau ? Découvrez à la suite si le squalane est comédogène.

Publié le 8 novembre 2021, mis à jour le 23 octobre 2025, par Maylis, Ingénieure chimiste — 6 min de lecture

L'essentiel à retenir.

  • Le squalane est un dérivé stable du squalène, présent naturellement dans le sébum humain, ce qui lui confère une excellente biocompatibilité et des propriétés nourrissantes.

  • Malgré sa texture grasse, le squalane n’est pas comédogène, contrairement au squalène oxydé.

  • Cependant, les études sur la comédogénicité du squalane ont été réalisées sur des modèles animaux, ce qui peut limiter la portée des résultats.

  • La tolérance individuelle est importante dans le concept de comédogénicité : un actif peut convenir à certains et provoquer des comédons chez d’autres.

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Que faut-il savoir sur le squalane ?

Le squalane est un lipide dérivé du squalène, une molécule naturellement présente dans le sébum humain. Le squalène participe à l'hydratation et à la protection de la peau, mais il est chimiquement instable car il contient plusieurs liaisons doubles qui le rendent sensible à l’oxydation. Pour le stabiliser, les chimistes hydrogènent ces doubles liaisons : on obtient alors le squalane, une version saturée, plus résistante à l’air et à la lumière. Très stable, le squalane conserve tout de même une structure chimique proche de celle du squalène de la peau et est caractérisé par une excellente tolérance cutanée.

Émollient et nourrissant, le squalane aide à renforcer le film hydrolipidique et à maintenir la barrière cutanée. En réduisant la perte insensible en eau et en améliorant la cohésion de la couche cornée, il favorise une peau plus souple et mieux protégée face aux agressions extérieures. Des études suggèrent aussi que le squalane pourrait contribuer à ralentir le vieillissement cutané et à améliorer la pénétration des autres actifs dans la peau, bien que ces effets demeurent à confirmer par des recherches plus approfondies.

Structures chimiques du squalane et du squalène.

Structures chimiques du squalane et du squalène.

Source : PubChem.

Le squalane, responsable de la formation de comédons ?

Le squalane présente une texture huileuse et nourrissante, proche de celle des huiles végétales. C’est cette richesse qui conduit souvent à s’interroger sur sa compatibilité avec les peaux grasses ou sujettes à l’acné. Pourtant, le squalane ne semble pas obstruer les pores, ni favoriser la formation de comédons.

Plusieurs études ont montré que le squalane est non comédogène, à la différence du squalène, dont la structure insaturée le rend vulnérable à l’oxydation.

Ce sont en effet les produits d’oxydation du squalène, appelés peroxydes de squalène, qui possèdent un potentiel comédogène avéré et qui participent à l’inflammation observée dans les peaux acnéiques. Une étude expérimentale a justement comparé la comédogénicité de six substances lipidiques, dont le squalène et le squalane, sur la peau ventrale d’oreilles de lapins, un modèle fréquemment utilisé pour évaluer le potentiel comédogène des actifs cosmétiques. Les chercheurs ont évalué à la fois les effets avant et après irradiation UVA, ainsi que le taux de peroxydation lipidique.

Les résultats ont montré que le squalène irradié par les UVA devenait hautement comédogène, avec une formation importante de comédons associée à une hyperplasie et une hyperkératose folliculaire, alors que le squalane, même exposé aux UVA, n’induisait aucune lésion comédonienne. Par ailleurs, le taux de peroxydation lipidique était fortement augmenté pour le squalène, mais inchangé pour le squalane, confirmant la stabilité chimique de ce dernier. Cette stabilité explique pourquoi le squalane n’est pas sujet à l’oxydation et ne génère pas de peroxydes irritants et comédogènes. L’étude montre donc que seuls les lipides insaturés, comme le squalène ou l’acide oléique, deviennent comédogènes après oxydation, contrairement aux lipides saturés, tels que le squalane.

Niveaux de peroxydation lipidique sans irradiation par UVA ou après 18h d'irradiation par UVA.

Niveaux de peroxydation lipidique sans irradiation par UVA ou après 18h d'irradiation par UVA.

Source : MOTOYOSHI K. Enhanced comedo formation in rabbit ear skin by squalene and oleic acid peroxides. British Journal of Dermatology (1983).

Cependant, cette étude présente certaines limites : elle repose sur un modèle animal (oreille de lapin), qui ne reproduit pas parfaitement la physiologie cutanée humaine, même si cela reste un modèle de référence en cosmétologie pour évaluer la comédogénicité. De plus, la comédogénicité est un concept complexe à évaluer, car elle dépend beaucoup de chaque typologie de peau : un actif peut être parfaitement toléré par une personne et provoquer des comédons chez une autre. C’est pourquoi, même si le squalane n’est a priori pas comédogène, il est recommandé de l’introduire seul dans sa routine de soin. Ainsi, après plusieurs semaines d’utilisation, il est possible d’observer si ce soin convient à sa peau sans provoquer d’imperfections.

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