La luminothérapie par lumière rouge : que faut-il savoir ?

L'efficacité de la lumière rouge pour prendre soin de la peau est aujourd'hui soutenue par de nombreuses études. Lorsqu'elle pénètre dans l'épiderme, elle interagit avec différentes cellules et composants de la peau, déclenchant ainsi les mécanismes responsables de ses multiples bienfaits.

• La lumière rouge interagit avec les kératinocytes.

  Chez les kératinocytes, les cellules majoritaires de l'épiderme, la lumière rouge stimule fortement la prolifération cellulaire. En parallèle, elle augmente l'activité mitochondriale, ce qui se traduit par une production accrue d'ATP, l’énergie nécessaire au bon fonctionnement des cellules. Cette double action favorise la réépithélialisation, c'est-à-dire la capacité de la peau à se régénérer rapidement après une blessure ou une agression. Le renforcement de cette couche superficielle améliore la protection de la peau contre les agressions extérieures et réduit significativement les pertes d'eau transépidermiques.

• La lumière rouge interagit avec les mélanocytes.

  Les mélanocytes, responsables de la production de mélanine lors du processus de mélanogenèse, réagissent eux aussi à l’irradiation rouge. Toutefois, les réponses observées dans les mélanocytes ne sont pas aussi bien comprises que celles des fibroblastes et des kératinocytes. Selon le contexte expérimental, différents auteurs ont observé une inhibition ou une activation après une exposition à la lumière rouge. D'une part, l'irradiation à la lumière rouge a été utilisée pour la thérapie de repigmentation dans le vitiligo, basée sur la stimulation des mélanocytes. D'autre part, certains auteurs établissent une corrélation entre l'exposition à la lumière rouge et la réduction de la teneur en mélanine et de l'activité de la tyrosinase, une enzyme essentielle à la mélanogenèse. Davantage d'études sont ainsi nécessaires pour apporter une compréhension plus complète des réponses des mélanocytes à la lumière rouge.

• La lumière rouge interagit avec les fibroblastes.

  Au niveau du derme, les fibroblastes bénéficient également des effets de la lumière rouge. Cette irradiation stimule leur activité et favorise la synthèse des composants de la matrice extracellulaire, comme le collagène, l’élastine et l’acide hyaluronique. Ces molécules assurent respectivement la fermeté, l’élasticité et l’hydratation de la peau. De plus, la lumière rouge active des processus de réparation de l'ADN, contribuant ainsi à protéger les fibroblastes contre le vieillissement prématuré induit par le stress oxydatif. Cette stimulation dermique permet de renforcer la densité cutanée, d'améliorer la texture de la peau et de réduire l’apparence des rides.

• La lumière rouge interagit avec les glandes sébacées.

  Préposées à la synthèse du sébum, les glandes sébacées sont des organes logeant dans le derme. Des études menées sur des sébocytes humains, les principales cellules des glandes sébacées, ont montré qu'une exposition à une lumière rouge de 650 nm permettait de supprimer la synthèse des lipides, réduisant ainsi la production de sébum. Cette propriété est particulièrement intéressante pour les personnes ayant la peau grasse.

• La lumière rouge interagit avec les cellules de Langerhans.

  Enfin, les cellules de Langerhans, garantes de l'immunité cutanée, voient leur activité restaurée sous l'effet de l'irradiation rouge. Cette lumière agit notamment en rééquilibrant la production de cytokines, des messagers chimiques impliqués dans la réponse immunitaire. La luminothérapie par infrarouge favorise aussi une réponse anti-inflammatoire, permettant à la peau d'être moins réactive aux agressions extérieures du quotidien.

Surtout connue pour ses effets positifs sur la peau, l'utilisation de la lumière rouge est également intéressante au niveau du cuir chevelu, notamment pour stimuler la croissance des cheveux. Cela est lié à l'activation des mitochondries, les cellules productrices de l'ATP, suite à leur irradiation par la lumière rouge. L'augmentation de l'énergie cellulaire permet une meilleure activité des follicules pileux et ainsi une croissance accrue des cheveux. Une étude menée avec des follicules pileux humains a montré que leur irradiation par une lumière rouge de 650 nm permettait d'allonger la phase anagène, correspondant au moment où les cheveux sont en croissance. D'autres processus biologiques sont impliqués, notamment la réduction de l'inflammation du cuir chevelu via le bloquage de la migration des leucocytes, des cellules du système immunitaire, ainsi que l'augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins qui assure un meilleur acheminement de l'oxygène et des nutriments vers les follicules pileux.

Une étude clinique menée avec 47 femmes souffrant d'alopécie androgénétique plus ou moins marquée s'est intéressée aux effets de la lumière rouge sur la croissance capillaire. Les participantes ont été réparties en deux groupes : un groupe actif et un groupe placebo. Le groupe actif a utilisé un appareil comportant 21 lasers à diodes et 30 LED, tous émettant de la lumière rouge à 655 nm. Le groupe placebo a utilisé un appareil identique mais avec des lumières rouges incandescentes, sans effet thérapeutique. Les participantes ont utilisé l'appareil à domicile tous les deux jours pendant 16 semaines, pour un total de 60 séances. À l'issue de l'expérience, les chercheurs ont mesuré une augmentation de 37% du nombre de cheveux dans le groupe actif par rapport au groupe placebo.

La lumière rouge semble ainsi présenter un certain intérêt pour les personnes souhaitant densifier leur chevelure.

Bien que la luminothérapie par lumière rouge et infrarouge présente de nombreux avantages pour la peau et les cheveux, il est important de savoir que cette technique ne convient pas à tout le monde. En effet, la luminothérapie est déconseillée aux personnes présentant des troubles de la coagulation sanguine, comme l'hémophilie, car elle peut provoquer des saignements ou des ecchymoses. Il en va de même pour les individus ayant des plaies ouvertes. Cette contre-indication s’applique également aux personnes souffrant de cancers actifs ou suspectés. En effet, les longueurs d'onde de la lumière rouge et infrarouge peuvent stimuler la croissance des cellules cancéreuses, pouvant de fait aggraver la maladie.

Par ailleurs, la luminothérapie par lumière rouge est incompatible avec les médicaments photosensibilisants, comme les rétinoïdes oraux prescrits en cas d'acné sévère ou persistante, car leur association est susceptible de causer une forte irritation cutanée. Notons aussi que l'exposition directe des yeux à la lumière rouge peut être dangereuse et provoquer des dommages rétiniens. Il est donc fortement recommandé de porter des lunettes de protection pendant les séances. Enfin, les effets de la luminothérapie sur les femmes enceintes ou allaitantes n'ayant pas été suffisamment étudiés, son utilisation chez cette population est déconseillée par principe de précaution, à moins qu'elle n'ait été prescrite par un professionnel de santé.

Remarque : Pour profiter sans danger des bienfaits des dispositifs de luminothérapie par lumière rouge à domicile, il est essentiel de bien suivre les recommandations des fabricants, notamment en ce qui concerne la durée et la fréquence d'exposition. Une utilisation excessive de ces appareils pourrait entraîner des effets indésirables, tels que des rougeurs, des picotements ou des sensations de brûlure.