La lampe infrarouge pour soulager les douleurs articulaires ?

Invisible à l’œil nu, la lumière infrarouge fait partie du spectre électromagnétique, juste au-delà du rouge visible. Elle se divise généralement en trois catégories selon la longueur d’onde : proche infrarouge (de 700 à 1400 nm), infrarouge moyen (de 1400 à 3000 nm) et infrarouge lointain (au-delà de 3000 nm). Dans le cadre des dispositifs médicaux ou domestiques, comme les lampes infrarouges, ce sont principalement les infrarouges proches et moyens qui sont utilisés. Cette lumière se distingue par sa capacité à pénétrer la peau en profondeur, bien plus que les UV ou la lumière visible. Elle interagit avec les tissus en produisant une chaleur douce qui peut atteindre le derme, les muscles et parfois même les articulations, ayant alors un effet apaisant sur les douleurs.

En effet, lorsqu’elle est absorbée par les tissus, la lumière infrarouge provoque une augmentation localisée de la température. Cette dernière induit une vasodilatation, c’est-à-dire une dilatation des vaisseaux sanguins, entraînant un afflux de sang plus important dans la zone irradiée. L'augmentation du débit sanguin améliore l’oxygénation et l’apport en nutriments au niveau des articulations, tout en facilitant l’élimination des déchets métaboliques, comme l’acide lactique ou certaines molécules pro-inflammatoires. La lumière infrarouge aide ainsi à mieux réguler l'inflammation, ce qui se traduit par une diminution de la douleur.

Au-delà de son effet thermique, la lumière infrarouge interagit avec les mitochondries, plus précisément le complexe IV de la chaîne respiratoire, correspondant au cytochrome c oxydase. Cette interaction mène à une augmentation de la production d'ATP, l'énergie nécessaire au bon fonctionnement des cellules, mais aussi à une diminution de l'expression de certaines cytokines pro-inflammatoires, comme l'IL-1β, le TNF-α et la PGE2. Ces molécules sont connues pour entretenir la douleur et l'inflammation dans les tissus articulaires, notamment en cas d'arthrose. En limitant leur production, la lumière infrarouge contribue à soulager les douleurs.

En augmentant la température locale au niveau des articulations et en diminuant la production de cytokines pro-inflammatoires, la lumière infrarouge peut aider à soulager les douleurs articulaires.

L'efficacité de la lumière infrarouge pour apaiser les douleurs articulaires (mais aussi les douleurs musculaires) a été montrée au cours de nombreuses études. L'une d'elles, menée avec 90 personnes souffrant de troubles de l'articulation temporo-mandibulaire, est particulièrement intéressante. Les patients ont été répartis au hasard dans trois groupes : un groupe d'étude, un groupe placebo et un groupe médicaments. Le groupe d'étude a reçu un protocole à domicile de huit minutes deux fois par jour pendant une semaine avec une lampe infrarouge (808 nm, 5 J/min, 250 mW, 15 KHz) sur la zone douloureuse. Le groupe placebo a suivi le même protocole mais des appareils fictifs ont été utilisés. Le groupe médicaments a reçu des antalgiques conventionnels. La douleur a été évaluée par une échelle visuelle analogique (EVA) de 100 points avant et après le traitement.

Les résultats, présentés ci-dessous, montrent une diminution moyenne de la douleur significativement plus importante pour le groupe d'étude par rapport au groupe placebo. Cette baisse était comparable à celle enregistrée dans le groupe médicaments.

Toutefois, si la lumière infrarouge peut aider à diminuer les douleurs articulaires, il est important de savoir que des précautions d'emploi et des contre-indications entourent son utilisation. Si vous employez un appareil à domicile, veillez à toujours bien respecter les instructions du fabricant, qu'il s'agisse de la durée et de la fréquence d'exposition ou de la puissance utilisée. Par ailleurs, notez que ces appareils ne conviennent pas à tout le monde et qu'ils ne doivent pas être utilisés par les femmes enceintes ou allaitantes, par principe de précaution, ni par les personnes suivant un traitement photosensibilisant, présentant des troubles de la coagulation, atteintes d'un cancer cutané ou souffrant d'une dermatose inflammatoire en phase active. Enfin, en cas de doute ou pour obtenir des conseils, il est toujours préférable de se référer à un professionnel de santé.

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